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Parcoursup : dans l’enfer des « algorithmes »

Que le sort puisse vous être favorable

Parcoursup : dans l’enfer des « algorithmes »

Pendant les prochains mois, un peu moins d’un million d’étudiants vont passer à la moulinette de Parcoursup. Une épreuve stressante pour les candidats et leur famille, avec une procédure pas toujours comprise. On vous explique comment ça fonctionne et les changements de cette année.

Le 17 janvier à 17h30

Parcoursup est la plateforme nationale de préinscription en première année de l’enseignement supérieur en France selon sa propre définition. Depuis 2018, c’est un passage quasi obligatoire pour la poursuite d’études post bac.

Le fonctionnement n’est pas toujours bien compris, parfois opaque – notamment au niveau des algorithmes, avec l’impression qu’une machine décide de notre vie – et avec des dérives de certains établissements. C’est aussi une source de stress importante pour les candidats (et les parents).

Le calendrier 2025 de Parcoursup

Depuis le 15 janvier, les étudiants peuvent s’inscrire et formuler des vœux, et ce, jusqu’au 13 mars. Les élèves ont ensuite jusqu’au 2 avril pour compléter leur dossier et confirmer leurs vœux. Ensuite, c’est parti pour une attente plus ou moins longue…

Le 2 juin 2025, c'est le « début de la phase principale d'admission », c’est-à-dire les premières réponses des formations (oui, non, liste d’attente). Le 11 juin débute la phase complémentaire avec la possibilité de formuler de nouveaux vœux. La phase principale d’admission se termine le 10 juillet et la phase complémentaire le 11 septembre pour ceux qui n’ont pas d’affectation en juillet.

Parcoursup est né des cendres d’APB

Pour comprendre la genèse de Parcoursup, il faut remonter à Admission Post-Bac (APB) lancé à la fin des années 2000. Les candidats y faisaient des vœux avec un classement par ordre de préférence, tandis que les établissements entraient le nombre de places disponibles et les conditions d’accès aux formations.

Ensuite, une machine passait ces éléments à la moulinette de l’algorithme de Gale-Shapley, dont le but est de résoudre un problème dit de « mariages stables ». Cet algorithme est capable de proposer une solution « stable » (dans le sens équitable) aux candidats, de sorte qu’aucun n’ait l’impression de se faire avoir.

Nous n’allons pas entrer dans les détails, mais on ne peut que vous conseiller de regarder l’excellente vidéo de David Louapre (chaine YouTube Science Étonnante) sur le sujet. Elle date de 2020, mais explique en images et avec des exemples l’algorithme de Gale-Shapley, les problèmes d’APB et les débuts de Parcoursup.

Deux gros problèmes ont causé la chute d’APB : les élèves pouvaient tenter de « craquer le code » et d’optimiser le classement de leurs vœux non pas en fonction de leurs envies, mais pour renforcer leurs chances. Il y avait aussi la gestion pour le moins hasardeuse de certaines formations sous tension, c’est-à-dire avec un grand nombre de candidats. « À la mi-juillet 2017, plus de 86 000 candidats, bacheliers de l'année ou en demande de réorientation, restaient sans proposition. L'autorisation d'un tirage au sort pour l'accès à certaines filières a achevé de gripper le système », expliquait Vie Publique en octobre 2017. La CNIL était même montée au créneau pour dénoncer cette pratique.

Parcoursup est ainsi né sur les cendres d’APB, avec deux principales différences : pas de classement des vœux par les candidats (même si les choses changent, nous y reviendrons) et pas de recours au tirage au sort. Le principe de l’algorithme de Gale-Shapley reste, mais les candidats doivent valider/classer leurs vœux au fil des semaines en fonction des propositions des formations. Conséquence directe : la procédure prend des semaines, avec des allers-retours entre les formations et les candidats, autour de Parcoursup qui joue les passe-plats.

Parcoursup, comment ça marche ?

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Commentaires (4)

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Comme d'habitude, les gens se déchaînent contre Parcoursup, mais il ne comprennent pas que la sélection est faite par les commissions d'examen des différents établissement, et que ça, ça ne change pas, que l'interface soit Parcoursup, APB, Okapi ou Ravel.
Bref, ceux qui s'acharnent contre Parcoursup sont ceux qui n'ont pas compris le système.

Sinon, la hiérarchisation des vœux n'était déjà plus fin juillet l'année passée. J'en avais un concerné chez moi l'année passée, et c'est certain que la hiérarchisation a été faite avant que l'on parte en vacances (et on partait le 13 juillet). edit : je viens d'aller vérifier, la deadline était le 3 juillet.
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Les gens plus âgés qui veulent refaire des études genre bts doivent aussi passer par là ?
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Oui, je me posais la meme question ...

Sinon merci pour cet article complet ! :love:
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Il y a un aspect pas directement lié à Parcoursup et donc non abordé dans l’article qui est le manque de places disponibles dans les établissements publics, qui n’ont en général pas les moyens d’augmenter leur capacité très insuffisante par rapport à la forte demande (sans doute accrue par Parcoursup d’ailleurs puisque le système simplifie les inscriptions dans une multitude de formations ce qui est plutôt une bonne chose).
J’ai le sentiment que ce sont les formations privées payantes qui fleurissent avec l’aide de gros investisseurs et qui raflent la mise avec tous les étudiants qui n’arrivent pas à obtenir les rares places qui les intéressent.
J’ai vu passer plusieurs articles mais ne sais pas s’il y a des études sur cette évolution.

Parcoursup : dans l’enfer des « algorithmes »

  • Le calendrier 2025 de Parcoursup

  • Parcoursup est né des cendres d’APB

  • Parcoursup, comment ça marche ?

  • La commission d’examen des vœux

  • Une anonymisation très relative

  • Opacité de Parcoursup

  • Dérives de Parcoursup

  • Transparence variable sur le traitement algorithmique des candidats

  • Lycée d’origine : information utile ou discriminatoire ?

  • Comment les candidats trient leurs réponses

  • Les formations avantagées par rapport aux élèves ?

  • Donner « l’impression de rendre du libre arbitre »

  • Classement des vœux : Parcoursup passera la seconde à partir du 6 juin

  • Parcoursup se rapproche de ce qu’était ABP

  • Diminuer le stress des candidats (et des parents)

  • Ça fonctionne Parcoursup ? Ça dépend…

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