Prise en main de Fedora 37 bêta : une distribution plus discrète que d’habitude
Première sur GNOME 43
Le 14 septembre 2022 à 15h30
7 min
Logiciel
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Maintenant que la bêta de Fedora 37 est disponible au téléchargement, on a un bon aperçu de ce que réserve la prochaine mouture de la distribution. Il ne s’agit pas d’une des versions les plus riches en nouveautés, mais elle est la première à intégrer GNOME 43, en bêta lui aussi.
Pour celles et ceux qui découvriraient cette distribution, rappelons qu’elle s’adresse au grand public et aux développeurs essentiellement. Laboratoire de Red Hat, on y trouve souvent des technologies testées des années avant une intégration dans d’autres systèmes, y compris RHEL. Pour autant, Fedora n’intègre que des versions finalisées, même si souvent flambant neuves et pouvant donc afficher des soucis de jeunesse.
Fedora 37 ne fait pas exception, en étant la première à intégrer GNOME 43, dont la version finale doit arriver très prochainement. Elle devrait être prête à temps pour la propre finale de Fedora 37 qui doit arriver le 21 septembre. Rappelons qu’il s’agit de Fedora et que la distribution est rarement à l’heure. Elle s’octroie souvent une ou deux semaines de « rab ».
Installation et base système
L’installation de Fedora est l’une des plus simples et rapides parmi les distributions. On démarre comme d’habitude depuis un DVD ou une clé USB après avoir récupéré l’image ISO, puis on se laisse guider. L’assistant d’installation, Anaconda, ne pose que peu de questions avant de lancer la copie des fichiers. Les dernières étapes se font après redémarrage de la machine et au premier lancement du système : géolocalisation, comptes en ligne, compte local, etc.
Fedora 37 doit être accompagnée d’une nouvelle version d’Anaconda, basée sur des technologies web et largement modernisée. Une préversion doit être fournie avec la mouture finale de la distribution et n’est donc pas encore disponible. En l’état actuel, il n’y a rien à dire de plus sur l’installation présente.
Comme toujours, la base système est modernisée. Le noyau Linux fourni est en version 5.19, qui se distingue par des améliorations importantes dans le support des CPU et SoC, notamment ARM. On trouve également une amélioration de la prise en charge de l’architecture RISC-V (comme dans tous les noyaux depuis un moment) ainsi qu’un meilleur support des GPU Arc Alchemist d’Intel, notamment leur consommation.
Tous les environnements de bureau sont également présents dans leur dernière révision : GNOME 43 (bêta), KDE Plasma 5.26, Xfce 4.16, LXQt 1.1.0 et MATE 1.24. Même si nous allons nous concentrer sur la version classique avec GNOME, le « spin » KDE vaut le coup d’œil, car Plasma 5.26 contient lui aussi une très grande liste de nouveautés, notamment avec Wayland par défaut dans le gestionnaire SDDM.
N’oublions pas que Budgie est lui aussi devenu un spin, dont il ne reste plus qu’à attendre la première version officielle.
Enfin, on peut compter comme d’habitude sur les dernières révisions pour pratiquement tous les paquets, notamment ceux dédiés au développement, comme Glibc 2.36, Binutils 2.38, Node.js 18.x, Python 3.11, Perl 5.36 et Golang 1.19.
GNOME 43, la transition vers GTK4 continue
Fedora 37, sous bien des aspects, se présente comme la « deuxième moitié » de Fedora 36 : une version plus aboutie, notamment parce que si GNOME 42 attaquait de plein front la transition vers GTK4 et la bibliothèque libadwaita, GNOME 43 la termine presque.
On peut le voir notamment dans le gestionnaire de fichier Nautilus, dont l’apparence est modernisée. Il s’adapte également mieux aux changements de taille et répartit plus efficacement le contenu, la barre latérale se rétractant automatiquement. Un bouton apparait alors en haut à gauche pour la faire apparaitre en cas de besoin.
Le gestionnaire se dote également de badges et emblèmes pour donner des indications sur les propriétés de certains fichiers et dossiers, par exemple une petite croix pour indiquer qu’il n’y a aucun droit pour l’instant, ou une flèche pour pointer un lien symbolique. Le mode Liste se veut plus propre et efficace, avec un plus grand espacement entre les éléments, un surlignage translucide et une sélection plus simple pour le glisser-déposer. On note également le retour de la commande de formatage depuis un clic droit sur un périphérique de stockage USB ou encore une fenêtre Propriétés plus en phase avec le reste de l’interface.
Le menu système change une nouvelle fois, en prenant la même route que sur d’autres plateformes. Les boutons ont été largement arrondis – trop diront certains – et le panneau présente tous les réglages principaux, comme le mode sombre, la connexion Internet, le mode économie d’énergie, le mode Avion et tout ce que l’on décidera d’y mettre.
GNOME 43 se dote également d’un nouveau panneau dédié à la sécurité de l’appareil. Il affiche des informations sur le matériel et les firmwares installés. Il ambitionne de prévenir l’utilisateur quand il y a un souci potentiel et d’indiquer si la chaine du Secure Boot est respectée.
La nouvelle version marque aussi le début du support pour les applications web dans Epiphany. Les applications installées de cette manière apparaissent dans Logiciels. En outre, le navigateur débute sa prise en charge du format WebExtensions. Conséquence, Epiphany peut utiliser une partie du catalogue des extensions de Firefox.
On trouve enfin tout un lot d’améliorations divers, comme la possibilité d’import/export des fichiers VCard dans Contacts, la consultation des autres applications d’un éditeur dans Logiciels, une nouvelle barre latérale dans Agenda, ou encore une nouvelle fenêtre de propriétés pour la Corbeille.
Support du Raspberry Pi 4 et autres améliorations
Fedora 37 est la première mouture de la distribution à supporter officiellement le Raspberry Pi 4. Il n’y a donc plus besoin d’opérations particulières pour l’utiliser sur le micro-PC. Ce support est complet et concerne donc également la partie graphique. En revanche, la prise en charge d’ARMv7 (aussi appelée arm32 ou armhfp) disparaît.
Puisque l’on parle de support, il faut noter certaines disparitions. Tous les paquets ayant trait aux versions 32 bits de Java disparaissent, dont JDK 8, 11 et 17. OpenSSL 1.1 est également supprimé. Une règle spéciale, nommée TEST-FEDORA39, permet de faire des tests cryptographiques, l’équipe de développement prévoyant (entre autres) le retrait de SHA-1 dans cette future version.
Fedora Core S, en préparation depuis un moment, devient avec cette version 37 une variante officielle de la distribution. Elle se distingue par une empreinte minimale sur le stockage et rejoint les éditions Server, IoT et Cloud dans le petit cercle des systèmes dédiés à des besoins spécifiques.
Une évolution tranquille, mais une vraie modernisation
Les qualités de Fedora ne changent pas avec la version 37. L’installation est toujours aussi rapide et la distribution continue d’impressionner par sa réactivité. Nous l’avons encore vérifié sur une machine équipée d’un Ryzen 5 5600X, dans une machine virtuelle (VMware Workstation 16) volontairement limitée à un seul cœur et 2 Go de mémoire.
Les utilisateurs cherchant des nouveautés visuelles pourraient être un peu moins satisfaits que d’habitude, en dépit des améliorations dans Nautilus, le menu système et quelques autres éléments. En revanche, la modernisation est bien là, entre un GNOME 43 qui continue la transition vers GTK4 et un retrait assez conséquent de tout ce qui touche au 32 bits, logiciel comme matériel.
Comme toujours, l’installation d’une bêta est à réserver à une machine dédiée ou à une machine virtuelle.
Prise en main de Fedora 37 bêta : une distribution plus discrète que d’habitude
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Installation et base système
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GNOME 43, la transition vers GTK4 continue
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Support du Raspberry Pi 4 et autres améliorations
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Une évolution tranquille, mais une vraie modernisation
Commentaires (10)
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Abonnez-vousLe 14/09/2022 à 19h10
Pas forcément😁
https://linuxfr.org/users/tisaac/journaux/comment-j-ai-installe-fedora-37
Le 15/09/2022 à 08h08
Tu sais très bien qu’ils veulent dire que ce n’est pas à installer et utiliser sur sa machine de tous les jours, sauf à avoir bien pris conscience des risques que ça peut comporter, dans la mesure où la distribution et certains de ses composants clefs ne sont pas finalisés. Et que dans cette situation, l’installation en VM est ce qui reste le plus sûr pour l’ordi hôte, et pour qui veut l’essayer sans risquer de perdre des données en cas de plantage méchant.
Le 15/09/2022 à 08h43
ta pas lu le journal
Le 15/09/2022 à 12h32
Si, si, je l’avais lu. Bah écoute, le type n’a qu’à s’en prendre à lui-même s’il a installé une version bêta au lieu d’attendre juste quelques jours, le temps que la finale soit disponible. C’est pour ses pieds. Je veux bien faire preuve de compassion, mais il y a des limites qu’il a largement franchies, puisque rien ni personne ne l’a forcé à faire un truc pareil : il a tout fait tout seul, de lui-même. À partir de là, aucune excuse ne saurait être valable, point.
Le 16/09/2022 à 09h54
on à pas lu le même journal.
Le 16/09/2022 à 14h42
C’est vrai que la mise à jour en ligne de commande ne précise pas le caractère beta de la distribution, contrairement à la nouvelle installation depuis une image iso. Il me semble qu’avant, il y avait une mise en garde précisant que la distribution est en beta mais je ne saurai l’affirmer.
Par contre, aussi convivial soit l’OS, il faut bien se renseigner sur les conséquences avant de taper une commande du terminal. Oui, il n’y a pas d’avertissement mais oui aussi, il faut il ne faut pas taper une commande sans connaître les conséquences.
Sinon, concernant les nouveautés, cela fait quelques versions que fedora n’apporte pas des grandes nouveautés lors d’un changement de version, d’un coté, ce n’est pas plus mal quand on voit wayland qui a été intégré dans fedora 25. Personnellement, je préfère avoir des grosses nouveautés toutes les 3 - 4 versions plutôt qu’à chaque version
Le 16/09/2022 à 23h06
Ben voyons… Crois-le, tiens !
C’est surtout que je me demande pourquoi ça l’a pris subitement de faire ça, alors qu’aucune annonce de la sortie finale (et même pas de cette bêta dont parle l’article) n’avait été annoncée ! C’est ça que j’ai pas compris dans son billet.
Alors, dans les commentaires, ils disent qu’en fait, il y aurait bien eu une annonce prématurée de sortie, il y a quelques jours. Ce serait ça qui l’aurait poussé à agir ?
Quant à avertir, on dirait que non. Ou alors, c’était il y a très longtemps. En tout cas, ça n’a pas l’air de trop parler à Renault, qui est un peu le spécialiste (au moins ici et sur LinuxFR) de Fedora, vu qu’il suit ses évolutions de très près.
Surtout des commandes en root/sudo ! Là, tu es censé savoir que t’as pas le droit de te louper, sous peine de devoir réinstaller l’OS si t’as vraiment foiré !
Ça, c’est pas spécifique à Fedora, mais surtout dû au fait que ça fait maintenant quelques années que le monde des distributions Linux (et des OS en général) est arrivé à une certaine forme de maturité qui fait qu’il n’y aura plus vraiment d’évolutions spectaculaires comme ça pouvait encore être le cas il y a 10 ans. Maintenant, ce n’est plus que de l’affinage de l’existant, et éventuellement l’ajout de quelques nouveautés en fonction de l’arrivée de nouvelles technos ; mais rien de révolutionnaire qui changerait tout du jour au lendemain.
C’est devenu tellement mature que même MS en est réduit à faire du ravalement de façade pour faire croire que Windows NT évolue encore, alors que sous cette surface visible, Windows 11 est exactement pareil que Windows 10 (jusqu’au noyau qui est toujours un Windows NT 10.0 sur les deux, même pas un 10.1 !). Je crois que même NTFS n’a pas bougé depuis Vista, c’est dire !
Le 17/09/2022 à 07h43
Windows thinks the user is stupid, Linux wants to prove it.
Le 17/09/2022 à 21h55
Il y a eux pipewire, et gnome 40 mine de rien.
Le 17/09/2022 à 23h50
Sachant que la sortie officielle est prévue pour octobre, je n’ai pas suivi les annonces officielles, mis à part les infos sur distrowatch, je n’ai pas lu les annonces sur le site officiel de fedora.
Pour l’avertissement de la version bêta, je ne sais plus, j’ai le souvenir d’une information en ligne de commandes mais peut être que c’était pour une bêta de fedora, voire une rawhide ou d’une autre distribution, j’en installe en machines virtuelles par curiosité mais par contre, pour une machine de production, je n’utilise pas de bêta. Dans tous les cas, il est souvent préférable d’attendre 15 jours ou 1 mois après la sortie officielle pour faire la mise à jours pour éviter des petits bugs de jeunesse, même si maintenant il y en a bien moins.
Par contre, taper des commandes en root ou en sudo sans savoir ce que l’on fait est absurde. Ok, il n’a pas été averti, ok, il a peut être entendu que la version finale était sortie mais dans tous les cas, c’est bien lui qui a tapé la commande, ce n’est pas l’OS qui est passé en bêta sans manipulation de sa part.
Oui c’est exactement ça. Gnome 40 entre dans cette catégorie. Fedora a adopté la nouvelle version de gnome, selon les habitudes d’intégrations des logiciels. Cela fait certes un changement important pour l’utilisateur mais au final, ce n’est que l’intégration logique d’une nouvelle version d’un logiciel important.
Pipewire au contraire est un changement important vu que l’équipe fedora a préférer intégrer ce logiciel au détriment de pulseaudio.
Dans l’ensemble, les changements entre les versions de fedora restent quand même assez minimes, pas comme il y a quelques années, personnellement, cela m’arrange car ainsi, mon environnement de bureau et son fonctionnement n’ont pas de gros changements d’une version à une autre.
Par contre, avec les machines virtuelles, l’objectif est de découvrir et de tester ce que je veux avec la possibilité de retour en arrière très simplifié grâce aux instantanés.
Concernant windows, le “successeur” du NTFS, le ReFS, a été présenté voici un peu plus de 10 ans mais n’est toujours pas présent dans windows 10⁄11 famille et professionnel, il est réservé aux versions serveurs.