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Le nouveau DG d’OVHcloud nous détaille ses priorités stratégiques, des Local Zones à SecNumCloud

Kinto-un

Le nouveau DG d’OVHcloud nous détaille ses priorités stratégiques, des Local Zones à SecNumCloud

Copyright OVH-Cloud

OVHcloud vient d’annoncer ses résultats annuels, ainsi qu’une offre publique de rachat d’actions. Dans le même temps, il y a du changement à la tête de l’entreprise. Michel Paulin quitte ses fonctions d'administrateur et de directeur général. il est remplacé par Benjamin Revcolevschi, qui nous dévoile les ambitions de l’entreprise pour les prochaines années.

Le 24 octobre 2024 à 18h20

Benjamin Revcolevschi est arrivé en avril 2024 comme directeur général adjoint avec une intégration au comité exécutif. Bien évidemment, Octave Klaba (fondateur) reste président d’OVHcloud. Il devra donc former un nouveau duo avec Benjamin Revcolevschi, à la place de Michel Paulin.

Benjamin Revcolevschi : « Ces résultats confirment la solidité du modèle »

Nous nous sommes entretenus avec Benjamin Revcolevschi, qui nous a d’abord présenté les résultats financiers de l’entreprise : « ce sont des bons résultats pour l'année fiscale qui s'est terminée fin août, qui sont en ligne avec nos objectifs […] On pèse aujourd'hui près d'un milliard de chiffres d'affaires, avec une croissance de 10,3 % sur cette année ». C’était moins que les prévisions initiales qui prévoyaient 11 à 13 %, mais un peu mieux que les ajustements d’avril qui tablaient sur 9 à 10 %. En avril, le cours de l’action avait d’ailleurs dévissé de 30 % en bourse.

Il revient aussi sur la marge : « On a réussi à améliorer sensiblement la profitabilité de l'entreprise puisqu'on a progressé de 2,1 points, on est à 38,4 % de marge EBITDA. Et, vraiment, ces résultats confirment la solidité du modèle d'OVHcloud ». OVHcloud vise les 40 % de marge pour l’année prochaine et, « à partir de 2026, on reste au-delà des 40 % de marge d’EBITDA».

OVHcloud rappelle qu’il est un acteur mondial – 51 % du chiffre d'affaires, la moitié des datacenters et un tiers des équipes sont à l'international – et revendique le titre de « leader européen du cloud ».

Voici la « nouvelle phase de développement de l'entreprise »

Aujourd’hui, « on annonce aussi cette nouvelle phase de développement de l'entreprise. Elle s'inscrit d'abord dans une croissance qui reste une croissance solide, prédictible ». Elle serait l’année prochaine autour de 9 à 11 %, mais le groupe veut surtout la « maintenir durablement autour de 10 % environ ».

« Deuxième chose importante sur cette nouvelle phase de développement : on veut (et je souhaite) redonner un focus sur l'amélioration de la profitabilité et la génération de trésorerie. La trésorerie chez nous, c'est le futur. C'est la capacité d'investir », ajoute le nouveau directeur général. Le but pour OVHcloud est d’avoir « une génération de cash-flow de trésorerie qui, à l'horizon 2026, soit positive et qu'on continue à améliorer dans les années suivantes ».

C’est un changement par rapport aux années précédentes :

« On a eu une phase importante d'investissements dans les datacenters ces dernières années. On a 43 datacenters aujourd'hui, on va en ouvrir encore un cette année, à Milan. Aujourd'hui, on veut tirer profit de ces investissements. On continue à déployer les Local Zones, ces petits datacenters faiblement capitalistiques un peu partout dans le monde ».

Nous reviendrons après sur les locales zones, mais terminons avant la partie finance et la nouvelle phase de l’entreprise : « Cette dernière est aussi incarnée par la transition faite avec Michel Paulin, qui a choisi de quitter l'entreprise il y a quelques mois ».

Comment était la transition ? Smoooooooth

« C'est une transition préparée – smooth comme disent nos amis anglais – et qui nous permet d'aborder cette nouvelle phase de développement en vraie confiance ». Et c’est également dans ce cadre qu’OVHcloud propose une offre de rachats d'actions : « pour les actionnaires qui souhaitent s'engager dans cette nouvelle phase de développement avec nous, et ceux qui souhaitent monétiser leur investissement puissent le faire ».

Benjamin Revcolevschi explique qu’il « y a quand même un repositionnement sur la partie génération de trésorerie. Alors que jusque-là, on a eu beaucoup un discours de croissance, notamment lors de l’introduction en bourse ». D’où la mise en place du programme de rachat d’actions.

Rachat des actions à 9 euros (lancées à 18,5 euros)

Cette opération de rachat d’actions fera monter au capital la famille Klaba. Elle a 68 % avant l’opération et pourra atteindre un maximum de 81 %, selon le communiqué. Côté pratique, cela représente 39 millions d’actions à 9 euros pièce, soit « une prime de + 14,6% par rapport au cours de clôture du 23 octobre 2024 et de + 32,0 % par rapport à la moyenne pondérée par les volumes du dernier mois de bourse ». C’est toutefois deux fois moins que lors de l’introduction en bourse où l’action était à 18,50 euros, avant de passer rapidement à plus de 20 euros.

Local Zones : « On est militaire dans le déploiement »

Revenons donc aux Local Zones, une technologie importante dans le déploiement d’OVHcloud. L’hébergeur dispose pour le moment de 16 de ces zones locales et prévoit d’arriver à 20 cette année. « Ce sont des petits investissements […] On va les faire croître si la demande est là, mais c'est très progressif. Ce n’est pas la logique d'avant de dire : "on rachète une usine comme au Canada, on la transforme, etc. " »

Et 2025 va continuer sur cette lancée : « On est militaire dans le déploiement de ces Local Zones, toutes les deux ou trois semaines on en déploie une ». OVHcloud avait annoncé « jusqu’à 150 Local Zones ouvertes d’ici à 2026 », des ambitions un peu revues à la baisse tout de même, nous précise le directeur général : « on n'aura pas 150 Local Zones en 2026 […] On les déploie activement, mais on veut faire ça bien ».

Interrogé sur le positionnement géographique, OVHcloud nous précise que « c'est partout dans le monde. Mais il y en a pas mal en Europe aussi ». Aux États-Unis, par exemple, OVHcloud dispose déjà de deux datacenters (un sur la côte ouest, l’autre sur la côte est). Les zones locales permettent de s’approcher davantage de certains clients afin de réduire la latence, sans avoir à déployer un gros centre de données, lequel requiert un investissement sans commune mesure.

Datacenters : « on a fait le gros du travail »

Pour Benjamin Revcolevschi, sur la question des datacenters : « on a fait le gros du travail et aujourd'hui, on veut tirer profit de ces investissements pour générer cette croissance durable, prédictible et avoir ce focus sur l'amélioration de la marge et la génération de trésorerie ».

Concernant les gros datacenters, il est plutôt question d’étendre la capacité d’un DC qui serait en limite de capacité, « donc là, on refera une extension ». Cela pourrait aussi être de passer d’une zone locale à un datacenter si le besoin s’en fait ressentir, même si ce n’est pas tout à fait la même chose et qu’une telle bascule ne se fait pas d’un claquement de doigts.

SecNumCloud et 3-AZ : deux axes majeurs de développement

Nous posons au directeur général la question des offres SecNumCloud. Sont-elles toujours une priorité ? « On continue à pousser très fort, c'est une des offres qui marche le mieux », avec plus d’une centaine de clients. « Il y a beaucoup de clients privés aussi, pas que des acteurs publics », et même des clients étrangers (notamment allemands). OVHcloud ne fait pas encore de SecNumCloud sur le local zone.

Nous passons ensuite au déploiement des 3-AZ : « c'est un axe important […] On l’a sur Paris, on continue à l'étendre sur nos autres géographies […] On investit beaucoup, on considère que c'est vraiment l'avenir aujourd'hui de la proposition de valeur Cloud ».

Gaia-X et autres initiatives européennes : « c'est important de continuer »

Enfin on termine par les initiatives européennes dans lesquelles OVHcloud s’est lancé. Il y a notamment Gaia-X, lancé en fanfare en juin 2020… mais qui ne fait plus parler de lui depuis des mois (voire des années). L’année dernière, Thierry Souche (qui était à l’époque CTO d’OVHcloud et membre du conseil d'administration de Gaia-X) nous affirmait : « Gaia-X vit toujours. On travaille énormément pour faciliter un marché des données ». Même son de cloche chez Benjamin Revcolevschi : « on continue à être actifs dans Gaïa-X ».

De manière générale, « ces initiatives là, c'est important de continuer à se parler, à chercher les bonnes alliances », ajoute le nouveau directeur général. « Renforcer les acteurs européens, pour nous, c'est la clé. On ne peut pas être le seul à porter ce discours là », ajoute-t-il.

« On discute avec les leaders européens, on discute avec les autorités pour porter ces messages. On reçoit des discours très favorables. C'est intéressant de voir d'ailleurs parfois que les acteurs privés n'ont pas les mêmes discours que les acteurs publics, que les politiques. Parfois les politiques ont des logiques finalement ouvertes au cloud américain. Et puis vous avez des acteurs privés qui leur disent "Non, attention, on ne peut pas". Il faut défendre nos acquis de souveraineté, à la fois sur les données et la technologie ».

Rendez-vous est maintenant pris pour le 28 novembre, date du prochain Summit d’OVHcloud. Ce sera l’occasion pour Benjamin Revcolevschi de plonger dans le grand bain avec sa casquette de nouveau directeur général.

Commentaires (12)

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Bonne affaire le rachat d'action a moitié prix, c'est français 😉
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Le prix de rachat est logique par rapport au prix actuel.

Les gens qui vont vendre n'ont pas forcement acheté quand c'était a 18€
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oui, mais la je parlais du prix de vente initial, ce qu'a touché klaba quand il a vendu 😉 et de la bonne affaire qu'il fait
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Si les gens ont acheté a ce prix là lors de l'entrée en bourse, c'est qu'ils estimaient que c'était la bonne valeur.
Le prix de départ c'est vraiment un savant calcul entre les attentes du marché, de l'entreprise, le potentiel etc. C'est des entreprise spécialisés qui ne font que ça qui s'en chargent.

Si tu démarre avec un prix trop haut, les gens n'achètent pas et ça plombe vraiment la réputation de la boite. (Vu que les gens ne font pas confiance dans la solidité de la boite)
Trop bas, tu perds de l'argent
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c'est bien tu as raison, tu peux toujours tourner l'histoire dans le sens qui te donne raison blablabla mais ca ne change pas les faits. fin de la la discussion
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Bah oui, il a raison. Et ce n'est pas propre à la France.

As-tu acheté des actions OVH lors de l'introduction en bourse ?
Si oui, pourquoi pensais-tu que c'était bien de les acheter à ce prix là ?
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j'ai dit que klaba a fait une bonne affaire, qui s'avère aujourd'hui etre un pret avec un taux négatif, mais tu dit que c'est legal bien fait pour ceux qui ont cru en ovh, ce que je ne le conteste pas, mais tu es hors sujet.
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Ca reste toujours plus qu'il y a un an, l'action est tombée à 5€. Belle affaire pour ceux qui ont acheté des actions à ce moment là.
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Client OVH, le discours sur les marges qui doivent toujours être plus importantes ne me rassure pas sur la stabilité des prix...
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Et en même temps, sans marges qui augmentent, pas de capacité d'investissement pour des projets futurs, une stabilité économique qui s'affaiblit, et une fuite vers l'avant en attendant le coup de sifflet final.

Pourquoi les prix devraient êtres stables alors que l'indice d'inflation ne l'est pas, que l'acteur est un outsider qui doit conquérir le marché local, et que ce genre d'activité nécessite des investissements importants avant de pouvoir se lancer ?
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J'ai eu la chance de travailler avec Benjamin il y a quelques années : c'est un vrai leader que l'on a envie de suivre. Je reste un peu étonné qu'il ait basculer dans le côté pur financier, mais c'est sans doute les ordres qu'il a reçus. Il était tellement visionnaire quand on parlait innovation !
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C'est déjà un très bon point qu'il ait ce type de profil, même si sa mission actuelle lui demande de basculer vers cet aspect financier. Je côtoie trop de managers qui n'ont que le financier/business en tête sans avoir aucune vision. C'est assez déplorable. Ils veulent un ROI très rapide, sans mettre trop de moyens, leur objectif étant d'afficher des beaux résultats pour passer à la case du dessus. Ce qui se passe après leur passage, ils s'en fichent - à l'image des politiciens.

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