Berners-Lee ferme la World Wide Web Foundation pour se concentrer sur les systèmes décentralisés
15 ans de bons et loyaux services
Dans une lettre ouverte, Tim Berners-Lee et Rosemary Leith ont annoncé la fermeture de la World Wide Web Foundation. L'inventeur du web va se concentrer sur ses projets de décentralisation, dont le protocole Solid.
Le 03 octobre à 14h37
4 min
Internet
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Après 15 ans de travail pour rendre le web « sûr, de confiance et accessible à tous », la World Wide Web Foundation a fermé ses portes. Une décision prise par ses cofondateurs, Tim Berners-Lee, inventeur du web, et la femme d’affaires canadienne Rosemary Leith.
Dans une lettre (.pdf) partagée sur le site web de l’organisation, le couple souligne le changement « fondamental » de contexte, avec « l'augmentation spectaculaire de l'accès au web – près de 70 % de la population mondiale est aujourd'hui en ligne, contre un peu plus de 20 % en 2009 ».
Ils estiment que la mission fixée à la Fondation a été plutôt remplie, et soulignent que de nouveaux combats sont à mener – combats qui poussent notamment Tim Berners-Lee à se focaliser entièrement sur le protocole Solid et les systèmes décentralisés.
15 ans de mobilisation pour un internet accessible et sûr
Née 16 ans après l’entrée du web dans le domaine public, en 2009, la World Wide Web Foundation aura passé la quinzaine d’années suivante à œuvrer en faveur d’un accès aussi large et sécurisé que possible au web.
En pratique, ces actions se sont traduites par des projets comme le Web Index, destiné à évaluer les effets du web sur de nombreux pays du monde, ou le baromètre de l’Open Data ; des travaux de recherche sur l’accessibilité du web, la sécurité ou le respect des droits humains en ligne ; du lobbying en faveur de la sécurisation du web, ou encore le lancement d’autres collectifs, comme le réseau Women’s Rights Online.
Les cofondateurs remercient les multiples soutiens qui leur ont permis de « faire bouger l'aiguille de manière significative » au fil des ans, pour améliorer les problèmes d’accès au web.
En 2019, cela dit, pour les 30 ans de sa création, Tim Berners-Lee regrettait trois des plus grosses problématiques qui avaient émergé en ligne : opérations malveillantes (d’États comme de particuliers), création de systèmes au design trompeur (dark patterns) ; et conséquences négatives involontaires découlant, en partie, des deux premiers éléments (provoquant notamment la polarisation des discours).
Lutter contre la centralisation du web
En sous-texte, il exprimait son inquiétude devant la centralisation des expériences en ligne, opérées dès le niveau des navigateurs. Dans leur lettre de fermeture de la World Wide Web Foundation, Berners-Lee et Leith soulignent que les enjeux ont évolué, et même que « les menaces qui pèsent sur le web se sont accrues ».
« Le business model principal des réseaux sociaux a entraîné la marchandisation des données des utilisateurs et une concentration de pouvoir (…) qui impacte tous les aspects de la société, de notre démocratie et de notre bien-être individuel. »
Engagé depuis plusieurs années dans des initiatives en faveur de la décentralisation et de la protection des données des internautes, Tim Berners-Lee indique qu’il concentrera désormais la majeure partie de son temps à ce type d’activités, en commençant par le protocole Solid.
Berners-Lee travaille sur ce projet depuis au moins 2015, date à laquelle il avait reçu un million de dollars de financement. Parfois appelé Web 3.0 (à ne pas confondre avec le Web3 du monde de la crypto), Solid se veut la pierre angulaire d’un web qui soit moins « dominé par les intérêts personnels de quelques entreprises », comme le suggérait l’informaticien dans une autre lettre ouverte publiée début 2024, pour les 35 ans du web.
« Avec Solid, les individus décident de la manière dont leurs données sont gérées, utilisées et partagées », écrivait-il alors. « Nous pouvons restituer la valeur perdue et rendre le contrôle sur les données personnelles. »
Berners-Lee ferme la World Wide Web Foundation pour se concentrer sur les systèmes décentralisés
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Ne pas approuver cela , ça n'auras pas empêché les navigateurs de le faire, poussé par les boites de média qui auraient refusé de faire du web sans cela pour se concentrer uniquement sur les applis iOS & Android qui ne s'embarrassent pas de considérations morales.
C'est "grâce" à EME qu'on peux lire des média GP sous linux (enfin, sous linux à condition d'avoir une distrib "connue") sous Firefox...
Alors oui, après, la solution normale c'est bien sur le téléchargement sans autorisation des ayants-droits, qui règle le problème à la source , de la manière la plus efficace & qualitative.
Je pense qu'un jour, ce jeu minable de chat & souris finira de lui-même, mais pour le moment ça brasse encore trop de sous pour que ça s'arrête. En attendant, EME reste toujours mieux que Flash à mes yeux :-)