Google lance son nouveau réseau Find My Device, avec support du mode hors ligne
Perdu de recherche
Le nouveau réseau était en travaux depuis plusieurs années. Il vient d’être lancé, d’abord aux États-Unis et au Canada, avant un élargissement à d’autres marchés dans le courant de l’année. Il va permettre à la fois un repérage plus efficace des objets perdus ainsi qu’une détection plus large des balises de traçage.
Le 09 avril à 15h15
7 min
Hardware
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Le nouveau réseau Find My Device ressemble trait pour trait au réseau Localiser (Find My) d’Apple. Le fonctionnement est techniquement le même : en plus du Wi-Fi et de la connexion cellulaire, le Bluetooth peut être exploité pour retrouver un objet perdu.
L’ajout du Bluetooth devrait faire exploser le périmètre des recherches, pour deux raisons. D’abord, parce que l’objet en question peut communiquer brièvement avec tous les appareils Android passant à proximité pour faire remonter l’information jusqu’à la personne concernée.
Ensuite, parce que le nombre d’appareils Android est énorme. Google en fait d’ailleurs un argument de poids, avec plus d’un milliard de smartphones capables de servir de relai. Le nouveau service est d’ailleurs compatible avec tous les appareils sur Android 9 (lancé en 2018) et versions ultérieures.
Les caractéristiques du réseau
Dans son billet de blog publié hier soir, Google présente les principales fonctions de son réseau.
La plus importante, celle pour laquelle il a été bâti, est de pouvoir retrouver ses objets perdus, accessoires et appareils Android. Dans l’application dédiée, les utilisateurs pourront faire sonner leurs appareils et les voir sur une carte.
Les personnes possédant un Pixel 8 ou 8 Pro pourront même retrouver leur appareil s’il est éteint ou que la batterie ne fonctionne plus. Cette capacité devrait être ajoutée chez d’autres constructeurs à l’avenir, probablement en commençant par les modèles haut de gamme, comme la série Galaxy S de Samsung. Le fonctionnement n’est pas connu en détail, si ce n’est qu’un matériel spécifique est chargé d’alimenter la puce Bluetooth. Il existe dans les iPhone depuis plusieurs années déjà.
Concernant les accessoires, il faudra que les firmwares soient mis à jour. Plusieurs marques sont citées, dont JBL et Sony. Ces mises à jour permettront au produit d’intégrer le réseau Find My Device et donc d’être détectés par l’application de Google.
Notez également que contrairement aux iPhone depuis le modèle 11, l’absence de puce Ultra Wideband provoquera des instructions moins précises sur les smartphones. La direction de l’accessoire n’apparaîtra pas par exemple.
De la précision, mais pas de direction
Autre fonctionnalité pratique, « Trouver à proximité » permettra de retrouver les petits objets avec précision. Comme chez la pomme, la fonction est prévue pour les balises de traçage de type AirTag, que l’on accroche à des objets du quotidien. Sur un trousseau de clés par exemple, le smartphone pourra indiquer précisément la distance qui le sépare du précieux sésame, mais toujours pas la direction.
Cette fonction sera reprise par les appareils Nest et plus généralement tout produit pouvant servir de point de référence (Google ne donne pas plus de précision). L’application pourra par exemple indiquer que l’objet recherché se trouve près de tel appareil. Cette recherche de balise ne sera cependant activée qu’en mai.
Ces accessoires pourront être partagés au sein d’une même famille. L’application autorisera d’autres personnes à pouvoir suivre la position d’un objet spécifique. Rien n’est automatique bien sûr : il faudra indiquer la personne avec qui l'on souhaite partager les informations, et cette dernière devra accepter.
Balises de traçage : la question de la sécurité
Il y a un autre aspect du nouveau réseau sur lequel Google est attendu au tournant : la sécurité. « Find My Device est sécurisé par défaut et privé par conception. Les protections multicouches intégrées au réseau Find My Device vous aident à assurer votre sécurité et la confidentialité de vos informations personnelles, tout en vous permettant de garder le contrôle des appareils connectés au réseau Find My Device », indique ainsi l’entreprise.
Elle promet que toutes les données de géolocalisation seront chiffrées de bout en bout, ainsi qu’un rapport « agrégé » sur toutes les positions géographiques des appareils. Google affirme ne pas pouvoir être au courant des appareils ayant servi à faire relai et donc ne pas être en capacité d’identifier qui que ce soit. Le réseau Android doit uniquement servir de tuyauterie pour transmettre l’information.
Même chose quand l’information est transmise au propriétaire : il ne peut avoir accès à aucune de ces données. Google ajoute que ces dernières évitent autant que possible les mémoires tampon dans Android et sont « fréquemment écrasées ».
D’autres protections ont été intégrées. Par exemple, les appareils d’une personne ayant renseigné son adresse dans son compte Google ne transmettront pas de rapport de géolocalisation au réseau Find My Device quand ils seront proches du domicile.
En outre, le réseau limite le nombre de fois qu’un appareil Android proche peut signaler une balise Bluetooth spécifique. Même chose pour le propriétaire de la balise, qui ne pourra pas demander des actualisations de la position de manière trop fréquente.
Un travail commun avec Apple
Google rappelle son partenariat avec Apple sur la conception d’une norme commune pour alerter les personnes d’un éventuel suivi par une balise inconnue. Ces petits objets peuvent en effet être utilisés comme autant de moyens de pister une personne.
Ce fonctionnement est à l’œuvre dans la version bêta des Play Services depuis l’année dernière. Il est repris dans Find My Device et sera à même d’alerter l’utilisateur quand il est suivi par une balise inconnue. Nous avons pu observer ce fonctionnement avec un AirTag.
Attention cependant, cette fonction n’aura rien de magique : si les AirTag sont reconnus, c’est parce qu’Apple a travaillé directement avec Google pour court-circuiter ce problème d’atteinte à la vie privée. On ne peut pas en dire autant de toutes les autres marques commercialisant déjà des balises.
Samsung, Tile, Chipolo, eufy Security, Pebblebee ou encore Motorola ont annoncé leur intérêt. Elles devront mettre en vente des modèles compatibles ou mettre à jour leurs accessoires pour qu’ils puissent être détectés, aussi bien par des iPhone (à compter d’iOS 17.5, actuellement en bêta) que des smartphones Android.
Le déploiement général du réseau Find My Device prendra cependant du temps. Il faut déjà que la fonction soit disponible dans l’ensemble des marchés et que les composants logiciels soient à jour sur les appareils concernés.
Concernant les balises, le changement de firmwares pourrait prendre encore plus de temps, surtout si l’on prend en compte tous les modèles vendus à bas prix. Quant aux personnes malintentionnées, elles n’auront sans doute pas intérêt à les mettre à jour.
Des détournements ont déjà eu lieu et d’autres arriveront malheureusement, c’est une certitude. Des personnes mal intentionnées se sont en effet déjà servies des AirTag pour en espionner d’autres, souvent des femmes. Quant aux protections mises en place, c’est généralement le jeu du chat et de la souris avec les chercheurs.
Google lance son nouveau réseau Find My Device, avec support du mode hors ligne
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Les caractéristiques du réseau
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De la précision, mais pas de direction
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Balises de traçage : la question de la sécurité
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Un travail commun avec Apple
Commentaires (3)
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Abonnez-vousLe 10/04/2024 à 07h23
Le 10/04/2024 à 13h06
Il n’y a que moi que ça choque que la CNIL n’y trouve rien à redire ?
Modifié le 11/04/2024 à 05h45
ça m'a assez intrigué la phrase que j’ai retrouvée ensuite dans beaucoup d’articles quand j'ai un peu creusé le sujet: "même si téléphone éteint" mais surtout plus surprenant "même si batterie à plat" ??? et après quelques minutes de recherche, j'ai trouvé l’explication et la vérité, car normalement tout composant électronique a besoin… d’électrons pour fonctionner (electronique---electrons... ok... ).
Et la réponse m’a ramené presque 20 ans en arrière, en… 2005 pour être précis! Quand ma copine (de l’époque, chinoise, bref...) m’avait offert un PDA Dell X50 (pas un smartphone, le 1er étant arrivé en 2007, l’ iPhone 1, bref), PDA Dell sous Windows Mobile (collector mais il est mort au milieu des années 2010...encore et toujours la batterie j'imagine...)
Quand la batterie affichait 0% et l’appareil s'éteignait, ce n'était pas tout à fait vrai (et cela reste vrai encore aujourd'hui avec iOS, Android, ainsi que MacOS, Linux, Windows pour les laptops), Windows Mobile gardait environ 15% d’énergie en réserve de la batterie, car une batterie qui arrive vraiment à 0% (en fait même en dessous des 10%), en général elle est MORTE ensuite pour la recharger... Un peu comme sur les vieilles motos où il y avait une "réserve" pour le réservoir d'essence.
Apparemment ici c'est le même principe, le jus qu’il reste encore dans la batterie même si le téléphone semble totalement à plat, va servir à alimenter un chip Bluetooth "tweaké" pour lancer périodiquement aux autres téléphones aux alentours un cri du genre « c’est moi, c’est moi, je suis là, c’est moi, c’est moi, je suis là, etc…» jusqu’à ce que…
Mais en effet, il faut que le hardware du smartphone ait été conçu pour crier son nom tout autour de lui... jusqu'à son dernier souffle...
Bravo Google
Et donc pour résumer les futurs nouveaux smartphones risquent de toujours "bipper" à moins d'arracher (ooopss) de débrancher la batterie interne... (mais c'est facile avec ... les bons outils qui vont bien... ou pas...)
Mais il fallait y penser... !
Pas con !
Les Anglo-Saxons ont une expression très juste pour ça:
"For The Greater Good" (Pour le plus grand bien):
"Un avantage général que vous ne pouvez obtenir qu'en perdant ou en endommageant quelque chose qui est considéré comme moins important", ou bien "dommage collatéral" ou bien "on pensait vraiment bien faire...."