Télérama (Le Monde) reprend Vodkaster et sa communauté de cinéphiles
Champagne ?
Le 25 janvier 2017 à 14h00
5 min
Économie
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Après une année 2016 difficile, l'abandon de sa plateforme de DVD et un dépôt de bilan, Vodkaster est désormais entre les mains de Télérama. Le média souhaite ainsi enrichir un de ses services et renouveler en partie son audience, encore forte.
Vodkaster ne voguera plus en solitaire. Hier, le réseau social dédié au cinéma a annoncé sa reprise par Télérama, un titre du groupe Le Monde. Cet événement conclut une année 2016 très difficile pour la société Riplay, derrière Vodkaster, qui a déposé le bilan en novembre, comme le rappelle Le Figaro. Télérama sauve donc la communauté de l'eau et devrait enrichir le service Télérama Sorties, lancé en début de mois.
« Nous avions besoin d'un plus gros bateau : s’adosser à un média, qui plus est Télérama, c’est la garantie non seulement de notre pérennité, mais aussi que notre devise “le cinéma à partager” ne sera pas trahie » affirme Cyril Barthet, le patron de Vodkaster, dans son billet de blog.
😉 Heureux d'annoncer que Télérama reprend Vodkaster, mariage d'amour d'une rédaction et d'une communauté cinéphiles https://t.co/HErgbqlex9
— Cyril Barthet (@CyrilB) 24 janvier 2017
Contacté, il ne souhaite pas donner plus de détails sur la reprise, notamment les conditions financières ou en termes d'emploi. Fin décembre, il écrivait que « toute l’équipe de Vodkaster reste, même licenciée, infiniment attachée » au site.
Fermeture du service « DVD » puis dépôt de bilan
Avec cette reprise, Vodkaster espère une meilleure année 2017 que 2016. Ce ne sera semble-t-il pas un grand défi. Les ennuis se sont accumulés pour la société au fil des mois, alors que les projets étaient nombreux. Début 2016, cela faisait près de deux ans que le service proposait la lecture à distance de DVD, ainsi que la revente entre utilisateurs. Un système qui permettait de fournir de la vidéo à la demande à prix modique, avec des titres déjà disponibles physiquement, sans l'aval des studios (voir notre entretien).
En mars, Vodkaster lance une campagne de financement pour MovieSwap, avec le slogan « #FreeTheMovies ». Il s'agit d'une plateforme d'échange de films en DVD qui dépasse les frontières françaises, avec une partie du catalogue directement alimentée par la société, notamment sur les titres récents. Elle obtient 87 000 euros sur 35 000 demandés... Et annule sa campagne. Pourquoi ? Cyril Barthet nous explique que les investisseurs attendaient plutôt 10 000 soutiens pour fournir les trois millions de dollars nécessaires (voir notre entretien).
Un revers qui sera suivi d'un autre, en juin. Vodkaster met fin à son service de lecture à distance de DVD, après avoir abandonné sa plateforme de revente. Interrogée, la société mettait ses difficultés sur le compte d'une pression des studios, courroucés du modèle qui a permis à Vodkaster de les contourner si longtemps. Vodkaster était en négociation avec eux pour étendre le service aux Blu-ray et se faciliter la vie (notamment en ne stockant qu'une copie de chaque film).
L'équipe évoquait une asphixie, les studios la privant de partenariats stratégiques, notamment avec un opérateur prêt à intégrer une application Vodkaster à sa box. Des projets, notamment avec la grande distribution, ont été mis de côté, pour se recentrer sur le réseau social. Les employés de la partie « DVD » ont été remerciés. Quelques mois plus tard, c'est donc la société qui avait sombré, en attendant l'arrivée d'un nouvel actionnaire.
Des synergies qu'il reste à déterminer
L'abandon des anciens investisseurs tenait au fait que Vodkaster n'avait plus de vrai moyen de se différencier sur le marché de la VOD. Avec l'abandon forcé du service de lecture à distance et de revente de DVD, la société devait négocier un nouveau modèle, sur lequel elle avait peu de latitude. Selon elle, il s'agirait pour les studios de ramener les services vers un modèle commun, qui correspond peu ou prou à ce que prépare Orange avec Chill (conversion de modèles physiques en copies numériques).
Dans son billet, Cyril Barthet célèbre « le mariage entre la critique et la micro-critique, entre les professionnels de l’analyse filmique et la communauté des spectateurs passionnés, entre le média culturel de référence et le pure player 100% social et innovant ». Il reste que « les synergies sont désormais à construire » entre les deux équipes, alors que des services comme SensCritique se positionnent sur des créneaux proches.
Télérama est un repreneur aux reins solides. Sans parler de la puissance du groupe Le Monde (et de ses actionnaires), le magazine culturel affiche sa bonne santé, avec un tirage hebdomadaire à 600 000 exemplaires. Pour sa part, Vodkaster doit fournir sa communauté de 115 000 membres à l'ensemble (avec 250 000 visiteurs mensuels). Le service doit continuer à exister de son côté, au moins pour un temps, en s'ouvrant plus aux séries et à la vidéo à la demande. Télérama indique aussi au Figaro que cet apport doit aider à renouveler son audience.
Télérama (Le Monde) reprend Vodkaster et sa communauté de cinéphiles
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Fermeture du service « DVD » puis dépôt de bilan
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Des synergies qu'il reste à déterminer
Commentaires (9)
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Abonnez-vousLe 25/01/2017 à 14h17
espérons que s’il est plus gros, les ayant-droits vont arrêter de mettre des bâtons dans les roues…
Le 25/01/2017 à 14h18
s’adosser à un média, qui plus est Télérama, c’est la garantie non seulement de notre pérennité, mais aussi que notre devise “le cinéma à partager entre intellectuels prétentieux” ne sera pas trahie
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Le 25/01/2017 à 14h19
Vu que Vodkaster s’est recentré sur le réseau social, il n’y a plus vraiment de risque.
Le 25/01/2017 à 14h34
”, il écrivait que « toute l’équipe de Vodkaster reste, même licenciée, infiniment attachée » au site.”
oh c’est beau , même viré , on adore notre entreprise ! (ou alors j’ai pas compris la phrase)
Le 25/01/2017 à 14h35
oui clair , Télérama c’est le groupe “le monde” : Niel, Pigasse, bergé .. donc forcément ….
Le 25/01/2017 à 14h45
:/
Le 25/01/2017 à 15h56
c’est pas un site comme open load qui permet de regarder ce qu’on veux illégalement ? car sur kodi il y a pleins d’extension qui l’utilise ce site ? pourquoi le monde a voulu racheter ce truc ?
Le 25/01/2017 à 15h56
Le 25/01/2017 à 16h19
moi de gauche ????
oh didons, t’es dure sans sucre