La morale, le contrat social, les droits de l’Homme, tout ce qui fonde notre société et ses valeurs profondes, posent comme base l’égalité entre individus. Comme ça ne suffit visiblement pas concernant les personnes handicapées, la loi de 2005 rappelle que c’est à la société de s’adapter et de faire en sorte que cette égalité soit respectée pour les personnes handicapées, tant dans la vie de tous les jours que dans le domaine professionnel.
Cette loi à elle seule devrait suffire à forcer les éditeurs à se mettre au niveau, tout simplement parce que ce devrait être un prérequis pour accéder aux marchés publics. De la même manière que le respect des normes de sécurité et d’environnement s’impose aux équipements installés par les collectivités ou l’État. On est quand même bien contents que nos gosses puissent grimper, dans les jardins publics, sur des toboggans qui respectent des normes drastiques destinées à protéger les usagers tout au long du cycle de vie du produit. Mais même sur ces choses-là on est, semble-t-il, obligé de légiférer, car ce n’est pas toujours spontanément appliqué par tous les fournisseurs; et surtout, tous les acheteurs ne sont pas tous en mesure de le vérifier. C’est pourquoi il existe des organes indépendants capables de valider tout ceci. Et nos bambins peuvent se déchaîner…
Bien sûr tout ceci coûte extrêmement cher. Mais qui trouverait à y redire?
Concernant l’accessibilité (physique ou numérique) la difficulté que l’on rencontre c’est que, oubliant cet aspect fondamental de l’égalité entre individus, on nous oppose fréquemment l’argument du coût. Qui sans être à négliger, doit être remis en contexte.
N’oublions pas, par exemple, que notre pays manque cruellement de techniciens et d’ingénieurs dans tous le métiers du numérique. Plus d’accessibilité veut dire plus d’employabilité pour plus de monde; y compris pour ceux qui ont les capacités de tenir ces postes à partir du moment où la technologie ne pose pas de freins techniquement contournables. Et l’accessibilité devient alors une opportunité, porteuse de retour sur investissement, en termes de force de travail supplémentaire, et d’économies sur les dépenses de compensation de la dépendance.
Le
28/06/2016 à
09h
44
Bonjour,
On a fait de gros progrès depuis :) en particulier on a maintenant pas mal de solutions basées sur le contrôle vocal, la détection de mouvements (yeux, tête, corps), et une grande variété d’outils de lecture vocale ou Braille.
Ces technologies permettent l’autonomie à des personnes tout-à-fait capables et compétentes, mais bloquées par des barrières techniques absurdes, comme le recours obligatoire à une souris alors que le clavier serait tout aussi utilisable.
Le
28/06/2016 à
09h
38
Bonjour,
Pour info, la loi française oblige les éditeurs de sites web publics (nationaux et territoriaux) à se conformer aux standards internationaux, qui sont effectivement les WCAG2. Pour en faciliter l’application (tests en particulier), l’Etat propose le RGAA3: http://references.modernisation.gouv.fr/rgaa/
Ce texte permet de vérifier la conformité aux standards WCAG2 de, globalement, tout ce qui peut être consulté au travers d’un navigateur, y compris les contenus multimédias et les docs téléchargeables.
A noter que la toute récente directive européenne sur l’accessibilité numérique prévoit d’étendre cette obligation aux applis mobiles. Les lois nationales devront transposer cette directive sous une vingtaine de mois.
Par contre pour le moment on n’a pas vraiment de standards concernant les logiciels…
Pour toute organisation (privée ou publique) il existe le label AccessiWeb dont le label e-accessible est largement inspiré (les gestionnaires et animateurs d’AccessiWeb font partie du groupement titulaire du marché de mise à jour du RGAA).
Ce label permet d’obtenir peu ou prou la même reconnaissance, et suit à peu près la même procédure. La différence est que le coût d’AccessiWeb est entièrement à la charge du candidat, tandis que la DISIC subventionne les procédures de labellisation, au moins pour les premiers.
4 commentaires
La « mise en accessibilité » des logiciels pourrait devenir obligatoire en 2019
27/06/2016
Le 28/06/2016 à 10h 14
Je pense que le problème est mal posé.
La morale, le contrat social, les droits de l’Homme, tout ce qui fonde notre société et ses valeurs profondes, posent comme base l’égalité entre individus. Comme ça ne suffit visiblement pas concernant les personnes handicapées, la loi de 2005 rappelle que c’est à la société de s’adapter et de faire en sorte que cette égalité soit respectée pour les personnes handicapées, tant dans la vie de tous les jours que dans le domaine professionnel.
Cette loi à elle seule devrait suffire à forcer les éditeurs à se mettre au niveau, tout simplement parce que ce devrait être un prérequis pour accéder aux marchés publics. De la même manière que le respect des normes de sécurité et d’environnement s’impose aux équipements installés par les collectivités ou l’État. On est quand même bien contents que nos gosses puissent grimper, dans les jardins publics, sur des toboggans qui respectent des normes drastiques destinées à protéger les usagers tout au long du cycle de vie du produit. Mais même sur ces choses-là on est, semble-t-il, obligé de légiférer, car ce n’est pas toujours spontanément appliqué par tous les fournisseurs; et surtout, tous les acheteurs ne sont pas tous en mesure de le vérifier. C’est pourquoi il existe des organes indépendants capables de valider tout ceci. Et nos bambins peuvent se déchaîner…
Bien sûr tout ceci coûte extrêmement cher. Mais qui trouverait à y redire?
Concernant l’accessibilité (physique ou numérique) la difficulté que l’on rencontre c’est que, oubliant cet aspect fondamental de l’égalité entre individus, on nous oppose fréquemment l’argument du coût. Qui sans être à négliger, doit être remis en contexte.
N’oublions pas, par exemple, que notre pays manque cruellement de techniciens et d’ingénieurs dans tous le métiers du numérique. Plus d’accessibilité veut dire plus d’employabilité pour plus de monde; y compris pour ceux qui ont les capacités de tenir ces postes à partir du moment où la technologie ne pose pas de freins techniquement contournables. Et l’accessibilité devient alors une opportunité, porteuse de retour sur investissement, en termes de force de travail supplémentaire, et d’économies sur les dépenses de compensation de la dépendance.
Le 28/06/2016 à 09h 44
Bonjour,
On a fait de gros progrès depuis :) en particulier on a maintenant pas mal de solutions basées sur le contrôle vocal, la détection de mouvements (yeux, tête, corps), et une grande variété d’outils de lecture vocale ou Braille.
Ces technologies permettent l’autonomie à des personnes tout-à-fait capables et compétentes, mais bloquées par des barrières techniques absurdes, comme le recours obligatoire à une souris alors que le clavier serait tout aussi utilisable.
Le 28/06/2016 à 09h 38
Bonjour,
Pour info, la loi française oblige les éditeurs de sites web publics (nationaux et territoriaux) à se conformer aux standards internationaux, qui sont effectivement les WCAG2. Pour en faciliter l’application (tests en particulier), l’Etat propose le RGAA3: http://references.modernisation.gouv.fr/rgaa/
Ce texte permet de vérifier la conformité aux standards WCAG2 de, globalement, tout ce qui peut être consulté au travers d’un navigateur, y compris les contenus multimédias et les docs téléchargeables.
A noter que la toute récente directive européenne sur l’accessibilité numérique prévoit d’étendre cette obligation aux applis mobiles. Les lois nationales devront transposer cette directive sous une vingtaine de mois.
Par contre pour le moment on n’a pas vraiment de standards concernant les logiciels…
L’État renouvelle son Référentiel général d’accessibilité pour les administrations
04/05/2015
Le 08/05/2015 à 15h 38
Pour toute organisation (privée ou publique) il existe le label AccessiWeb dont le label e-accessible est largement inspiré (les gestionnaires et animateurs d’AccessiWeb font partie du groupement titulaire du marché de mise à jour du RGAA).
Ce label permet d’obtenir peu ou prou la même reconnaissance, et suit à peu près la même procédure. La différence est que le coût d’AccessiWeb est entièrement à la charge du candidat, tandis que la DISIC subventionne les procédures de labellisation, au moins pour les premiers.