Depuis le 27 octobre, en Suède, des salariés de Tesla sont en grève contre le refus du constructeur américain de signer un accord collectif sur les salaires.
Concernant 130 mécaniciens dans dix ateliers au départ, le mouvement s’est accru le 4 novembre à 470 personnes supplémentaires dans dix-sept autres ateliers où sont réparées des voitures électriques. Ces personnes continueront de travailler sur les autres modèles de voitures qu’il leur arrive de recevoir, mais pas sur les Tesla, selon l’AFP.
Si Tesla ne bouge pas d’ici là, le syndicat suédois des travailleurs du transport menace de rejoindre le syndicat IF Metall et de bloquer chargement et le déchargement des voitures Tesla à partir du 7 novembre.
Auprès du Monde, la présidente d’IF Metall explique qu’il s’agit non seulement de défendre les salaires, pensions et assurances des travailleurs, mais aussi tout le système suédois du marché du travail.
En effet, selon le syndicat, Tesla aurait fait capoter les discussions le 24 octobre au motif qu’il a jusqu’ici toujours refusé le moindre appel à la syndicalisation parmi ses 127 000 employés à travers la planète. De fait, l’entreprise est connue pour être intolérante sur la question : début 2023, elle a licencié 30 salariés américains impliqués dans un projet de création de syndicat.
Or, en Suède, les conditions de travail sont toujours fixées par négociations entre employeurs et syndicats.
Le mouvement suédois fait d’ailleurs écho aux prises de parole d’Elon Musk aux États-Unis, où le syndicat United Auto Workers a initié en septembre plusieurs semaines de grève pour obtenir de meilleurs salaires pour les travailleurs de l’industrie automobile.
Sur X (anciennement Twitter), Musk avait estimé que les revendications de l’UAW (une augmentation de 40 % et une semaine de 32 heures) risquait de mener ses concurrents General Motors, Ford et Chrysler à la faillite (une position qui n’est pas neuve : Musk liait déjà grève et risque de faillite en 2008, lorsqu’il se tournait vers le constructeur français Sotira).
Auprès des grévistes, rapporte Automobile propre, le milliardaire a déclaré que si les sociétés automobiles « se portent bien en ce moment », alors les travailleurs devraient « bien se porter » eux aussi – travailleurs qui estiment, eux, que la répartition des richesses issues de leur travail n’est pas équitable.
Le 1ᵉʳ novembre, ils ont réussi à remporter une augmentation de taille (25 % d’augmentation moyenne), ce qui pourrait se traduire par une pression accrue envers Tesla.