C'est Arnaud de Bermingham qui a pris la parole dans un billet de blog, revenant sur le sujet après des mises en cause du secteur dans différents rapports publiés au début de l'été. N'ayant pas été invité par leurs auteurs, il livre ses réflexions.
Pour le géant français de l'hébergement, « beaucoup reste à faire », malgré les progrès de ces dernières années. Il évoque notamment le modèle de son DC5 qui exploite un refroidissement adiabatique, une solution particulièrement efficace qu'il développe, avec succès, depuis plusieurs années.
Mais pour lui, les problèmes du secteur sont notamment du côté des clients et de leurs exigences, qui ne seraient pas toujours en phase avec des pratiques plus vertueuses. Il cite l'exemple de la demande d'une température de 20 °C, quand 30 °C ne posent aucun problème. Ainsi, le secteur « continue donc à recourir massivement à la climatisation et à gâcher 30 à 40 % de l’énergie d’un datacenter, juste pour le refroidir ».
Il évoque aussi « le gâchis de millions de mètres cubes d’eau potable dans les tours de refroidissement », souvent oubliés des rapports qui se focalisent sur la question de la consommation d'énergie, ne voyant pas cet éléphant dans la pièce. Une pratique parfois encadrée, mais « non harmonisée à l’échelle européenne ».
Il critique également certaines des annonces faites ici ou là sur la question environnementale. L'entreprise, qui se fournit électricité à 100 % en énergie renouvelable (hydroélectrique), dit « réfléchir et innover là où nos efforts responsables peuvent avoir l’effet le plus marquant : l’utilisation de l’énergie, à sa source » plutôt que de « planter des arbres ou acheter des champs d’éoliennes ».
Le fondateur de Scaleway conclut en précisant ce qui devrait être l'urgence d'un secteur « sclérosé depuis deux décennies par des pratiques d’un autre temps » : « remettre l’innovation au coeur du sujet des datacenters ».
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