Annoncé depuis des mois, cette version 100 du navigateur est plus importante techniquement que pour ses fonctions.
Ce passage à cette version « ronde » laissait craindre des problèmes de reconnaissance de l’agent utilisateur, toujours codé sur deux chiffres jusqu’à présent. Le passage à trois pouvait entrainer un Chrome 100 reconnu comme… un Chrome 10. Le problème était identique pour les autres navigateurs, Edge et Firefox se préparant eux aussi.
Le terrain a normalement été bien préparé et ne devrait pas provoquer de problèmes majeurs. Pour les utilisateurs, cette version 100 est après tout une mouture comme les autres, qui s’installe silencieusement et ne s’affiche pas dans une explosion de cotillons et feux d’artifice. Si l'on met de côté une nouvelle icône, légèrement remaniée. Si légèrement que beaucoup ne verront pas la différence.
Les nouveautés de Chrome sont essentiellement sous le capot. Le navigateur change ainsi sa manière de passer les cookies en revue, en permettant à l’attribut de domaine d’être défini par une chaine vide. Un changement fait pour aligner le navigateur avec un comportement standard, déjà en place dans d’autres, comme Firefox et Safari.
Les API responsables du placement des fenêtres en cas d’écrans multiples ont été améliorées et fournissent de plus amples informations sur les écrans secondaires. Ce changement déverrouille de nouveaux scénarios, comme une présentation sur un projecteur pendant que les notes sont lues sur l’écran principal, une application financière affichant un tableau de bord réparti sur plusieurs écrans, une application créative disposant ses fenêtres secondaires sur les autres écrans, etc.
Parmi les autres améliorations, citons la possibilité pour des sites de supprimer les liens Bluetooth et USB avec les périphériques quand ils ne sont plus nécessaires, l’API Digital Goods permettant aux applications web du Play Store de procéder à des paiements (en fait un wrapper pour l’API Android Play Billing), une meilleure gestion des erreurs pour l’objet AbortSignal, une intégration entre ce dernier et SerialPort, plusieurs changements pour WebSockets, l’authentification auprès de serveurs WebTransport via des empreintes (hash) plutôt que la PKI…
Point important, Chrome 100 colmate 28 failles de sécurité, dont 9 sont classées en dangerosité haute, la plus élevée donnée par Google.
Il ne faut donc pas s’attendre à une révolution en passant à la version 100. Pour Google, il ne s’agit que d’un numéro et la firme n’a pas cherché à marquer le coup.
La prochaine version, Chrome 101, arrivera demain dans le canal Beta et doit arriver en version finale le 26 avril.
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