Reconnaissance faciale : Christian Estrosi, l’œil sur la Constitution
Le 07 avril 2022 à 08h22
3 min
Droit
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Dans une interview accordée à NicePresse, le maire de Nice revient sur son attrait pour la reconnaissance faciale. Selon le journal local, il aurait obtenu des garanties suite à une série d’échanges avec Emmanuel Macron. « Il va y avoir des modifications constitutionnelles qui nous permettront, notamment, d’avancer dans le domaine du numérique sur la reconnaissance faciale », anticipe Estrosi, sans donner plus de détail.
Celui-ci rêve déjà des suites sécuritaires de cette Safe City qui serait à portée de réforme : « nous pourrions arrêter très rapidement des criminels fichés dès lors qu’ils tenteraient de se déplacer dans notre ville, et nous gagnerions un temps fou pour retracer leurs déplacements pendant les enquêtes de police ».
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En 2016, la députée Marine Bernier, qui avait repris son siège à l’Assemblée nationale, avait déjà déposé une proposition de loi. L’idée ? Coupler vidéosurveillance et reconnaissance faciale pour repérer les fichés S à partir d’une base de données reliée aux caméras installées dans les rues. Le texte est depuis dans les oubliettes parlementaires.
Le tableau de chasse d’Estrosi en matière de reconnaissance faciale n’est pas glorieux.
En 2020, le tribunal administratif de Marseille avait pilonné la mise en place d’un système de reconnaissance faciale à l’entrée d’un lycée niçois : non-respect du RGPD, mesure disproportionnée, incompétence administrative… Une boucherie.
La CNIL avait elle aussi épinglé ces portiques biométriques, suscitant alors une réaction épidermique d’Estrosi : « encore une fois la CNIL démontre son rejet de toute forme d’évolution et d’expérimentation sur une technologie, la reconnaissance faciale, qui présente un réel intérêt pour renforcer la sécurité de nos concitoyens ».
Le 07 avril 2022 à 08h22
Commentaires (7)
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Abonnez-vousLe 07/04/2022 à 08h43
Une autre bonne raison pour ne pas voter pour lui…
Le 07/04/2022 à 09h10
Les mecs qui te parlent de surveillance à la chinoise devraient plutôt regarder du côté de Nice (soutient de Raoult).
Une raison de + pour ne pas aller à Nice.
Le 07/04/2022 à 10h16
Ma réaction épidermique : “Encore une fois, Christian Estrosi démontre sa méconnaissance totale du fonctionnement et de l’efficacité actuelle de cette technologie, et ses calculs politiques qui auront, à court terme comme à long terme, des conséquences graves sur une partie de la population de Nice.”
Le 07/04/2022 à 10h37
J’approuve.
Le 07/04/2022 à 11h56
Surtout si sa reconnaissance faciale est autant efficace que ses cameras un soir de 14 juillet….
Le 07/04/2022 à 13h40
“Une boucherie”
La reconnaissance faciale a passé un nouveau cap. À moins qu’il s’agit d’évoquer une démarche si peu professionnelle qu’elle s’apparente à un saccage lamentable des bonnes moeurs et respect des lois que chaque initiative publique se doit d’arborer.
Pour autant, si l’on regarde l’état de non-droit qui a existé et qui existe toujours (même avec la rgpd) et la façon dont Google en fait son commerce (notion de behavorial surplus, prediction et influence comportementale, et destruction de l’intimité avec des modèles d’evaluation de personnalité à 4000 critères pour IBM) on peut se dire que d’une certaine façon monsieur Estrosi s’aligne sur des moeurs de corporation américaine, l’incompétence administrative en plus.
Le 07/04/2022 à 17h12
Pour Estrosi, dans “fichés S”, il faut comprendre musulman. Les délinquants en cols blancs (Fillon, Cahuzac, Macron….) ne l’intéressent pas, eux.