The Intercept révèle certains événements qui ont mené au projet de moteur de recherche destiné à la Chine, Dragonfly, dont un groupe de 500 « employés » a récemment demandé l’abandon, sous pression d’Amnesty International. Le média se fonde sur les témoignages de quatre employés.
Selon nos confrères, le service s’appuierait sur un partenaire local, comme il est d’usage en Chine, avec des serveurs hébergés à Pékin ou Shanghai. Ce détail aurait été annoncé par des hauts cadres du groupe lors d’une première réunion en février 2017, « laissant certains participants abasourdis ».
La direction, dont le patron Sundar Pichai, aurait posé le cadre du projet en 2016, avant d’introduire les ingénieurs pour concevoir un prototype début 2017. Dans cette version, il aurait été conçu pour bloquer des milliers de mots-clés interdits, sous forme d’une application Android et iOS, liant les recherche au numéro de téléphone et enregistrant la géolocalisation.
Cette localisation permettrait aux autorités de facilement accéder aux données de recherche des internautes chinois, avance The Intercept. Scott Beaumont, en charge des projets en Chine, aurait balayé les craintes d’employés sur les conséquences pour les utilisateurs, dont des gardes à vue et détention.
Surtout, le groupe aurait sciemment écarté les équipes spécialisées dans la sécurité et la vie privée du projet, six à huit personnes passant habituellement en revue tout nouveau produit. Selon un ex-employé, Scott Beaumont aurait voulu limiter la vérification au minimum.
« Il ne pensait pas que les équipes de sécurité, de vie privée et juridiques devaient être en mesure de questionner ses décisions sur le produit, et a maintenu une position ouvertement hostile ; contrairement à la norme chez Google », affirme cet employé.
La révélation aurait été limitée à quelques centaines d’employés. Des cadres n’auraient, par ailleurs, discuté que verbalement du projet sans prendre de note écrite sur les réunions. Des ingénieurs auraient été menacés de licenciement s’ils en parlaient avec des collègues.
La direction « était déterminée à empêcher les fuites sur Dragonfly au sein de l'entreprise », selon un employé actuel. « Leur plus grande peur étant que l'opposition interne ralentisse les opérations », assure-t-il.
Commentaires (9)
#1
Ça sent le bon truc qui va être interfacé avec leur système de “crédit social”, genre “Vous avez fait trois recherches avec des mots-clés proscrits, votre bande passante va être réduite de 95% pendant un mois.” " />
#2
Et à côté on a ça :
https://github.com/ithinco/i-am-chinese-the-dragonfly-must-go-on
Qui est le dépôt avec le plus de nouveaux “suivis” pour aujourd’hui.
#3
Be evil " />
#4
Google a bien des choses à cacher " />
#5
Marrant…
Et y’a déjà des forks ! Intéressant xD
#6
#7
De ce que j’ai compris de l’histoire il y a 2 visions qui s’opposent:
1) les employés de Google USA (pas beaucoup de Chinois dans les signataires) ont sorti une tribune dénonçant Dragonfly, le moteur de recherche pour la Chine qui récolte beaucoup de métadonnées sur les utilisateurs (numéro de téléphone, geoloc, keywords…), pour eux c’est inadmissible et ne veut pas participer à ça.
2) Les ressortissants chinois utilisant un VPN (et non soumis a la censure sur le web), qui aimeraient justement une alternative au seul moteur de recherche mainstream chinois “Baidu” (il représente 70% de parts de marché). Baidu est très mal conçu et est bourré de pub pour des faux médicaments et autres traitements miracle qui peuvent entrainer la mort.
En gros y’a un arbitrage a faire entre donner un X’ieme outils de surveillance au gouvernement Chinois, et proposer une alternative solide a Baidu (contenu orienté profits) et Google (Contenu orienté communautée), qui permettrais de dynamisé le marché et de tirer vers le haut le secteur, et la bonne pensée puritaine americaine qui pense détenir la verité universelle.
Une question de prisme en somme :)
#8
Dans cette version, il aurait été conçu pour bloquer des milliers de mots-clés interdits, sous forme d’une application Android et iOS, liant les recherche au numéro de téléphone et enregistrant la géolocalisation.
Cette localisation permettrait aux autorités de facilement accéder aux données de recherche des internautes chinois, avance The Intercept.
Nom de Dieu " />
Scott Beaumont, en charge des projets en Chine, aurait balayé les craintes d’employés sur les conséquences pour les utilisateurs, dont des gardes à vue et détention.
Bah voyons. La Chine étant comme tout le monde le sait très respectueuse de la liberté d’expression et des droits de l’Homme en général.
#9
Logique, l’argent se fou complétement de sa provenance." />