Microsoft Ignite 2019 : Azure, Teams, langages et… encore de l’IA pour Visual Studio
Plus vous êtes prévisible, mieux l'IA fonctionne
Notre dossier sur la conférence Ignite 2019 de Microsoft :
Le 12 novembre 2019 à 07h08
11 min
Logiciel
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Deuxième partie de notre article consacré à la conférence Ignite 2019 de Microsoft et de ses annonces . Entre renouvellement de la vision sur la stratégie hybride d'Azure, renforcement de la compétition avec Slack, améliorations des langages et machine learning dans Visual Studio.
Tout le monde s'attend avec la conférence Ignite à voir dérouler des nouveautés sur Azure, l'offre cloud de l'entreprise. Elles sont moins nombreuses cette année, mais centrées sur un remaniement profond de l'approche du cloud hybride. Et pour cause, d'abord seul dans ce domaine pendant des années, l'éditeur a fini par se faire rattraper en partie par la concurrence, notamment venue d'Amazon et Google.
Les développeurs auront également de quoi faire avec plusieurs annonces, tout particulièrement l'arrivée de TypeScript 3.7 et le chainage optionnel, capacité attendue depuis longtemps. Visual Studio s'apprête également à recevoir diverses améliorations, dont l'autocomplétion sur des lignes entières de code et un apport de l'IA dans le domaine de la refactorisation, en analysant les habitudes de l'utilisateur.
Quant à Teams, il reçoit notamment l'intégration à Outlook, permettant de partager un mail et ses pièces jointes dans un canal de conversation, éventuellement privé.
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Azure : Microsoft renouvelle son approche de sa stratégie hybride
La conférence Ignite est souvent le théâtre d’annonces sur Azure. L’offre cloud de l’entreprise affiche une croissance trimestrielle à deux chiffres ininterrompue depuis plusieurs années et bénéficie donc de toutes les attentions. Le géant s’est très clairement positionné sur le marché du cloud hybride, mêlant cloud public et infrastructure sur site.
Microsoft tient donc à renouveler cette vision, autour de l’étiquette « Hybrid 2.0 ». Plusieurs angles d’attaque sont prévus. À commencer par un Azure Stack renommé en Stack Hub. Stack est pour rappel un service de gestion des infrastructures sur site depuis le cloud, mais la formule actuelle est limitée aux produits Microsoft et à quelques solutions tierces dûment certifiées en provenance de Cisco, Dell, HP ou encore Lenovo.
Dans la foulée, Data Box Edge est renommé Stack Edge et ajoute deux fonctions, pour l’instant en préversions : la capacité de lancer des applications dans des machines virtuelles ou conteneurs sur les appareils et le support de Kubernetes. Mais le plus gros de l’offensive est concentré dans Azure Arc.
Il s’agit d’une appellation parapluie pour un ensemble de services visant à pouvoir faire profiter les infrastructures sur site des capacités de gestion d’Azure. Par exemple, le Ressource Manager prend en charge les serveurs Linux et Windows. Deux types de ressources peuvent par ailleurs être gérés depuis Azure, en préversion : les clusters Kubernetes et les services de données Azure, depuis Stack Hub.
Ce dernier donnera également à la préversion de Windows Virtual Desktop d’ici quelques jours. Arc est en quelque sorte une réponse à Amazon Outposts et Google Anthos. Les deux concurrents n’étant initialement pas intéressés par le cloud hybride, mais ont depuis aiguisé leurs armes pour répondre aux demandes de la clientèle, après n’avoir juré que par le cloud public. Tant et si bien que Microsoft a fini par être distancée en partie sur son propre terrain.
La concurrence fonctionne donc à plein régime.
Teams se renforce encore, Microsoft peu amène avec Slack
Impossible désormais de passer une conférence Ignite sans aborder Teams, le concurrent direct de Slack chez Microsoft. Plusieurs nouvelles fonctions sont donc en cours de déploiement, dont l’intégration avec Outlook.
Les utilisateurs pourront prochainement prendre un email et ses pièces jointes le placer dans Teams. L’action se fera via un bouton dans Outlook, entrainant le choix du canal de diffusion. Le mouvement est statique, dans la mesure où la discussion qui s’ensuivra sur Teams ne permettra pas de répondre à l’email original.
En revanche, le bouton permettra à des employés d’avoir une conversation privée au sujet du courrier sans passer par des mails de réponses avec tri des destinataires, un choix complexe en matière d’organisation.
D’ici la fin de l’année, Teams pourra également épingler des canaux dans la colonne de gauche. Une absence jusqu’ici que l’on s’expliquait mal, tant la fonction semble évidente. Un panneau de tâches arrivera ensuite en début d’année prochaine, pour résumer tout ce que l’utilisateur a à faire, qu’il s’agisse d’évènements qu’il a lui-même créés dans Teams, To Do ou Planner, ou de tâches qui lui ont été attribuées via ces mêmes outils.
En début d’année sera également proposée une vue multifenêtre. Teams autorisera l’ouverture d’une fenêtre supplémentaire pour afficher une discussion, un appel, les réunions ou encore les documents. Un peu plus tard dans l’année, Teams recevra l’intégration avec Yammer puis, toujours l’année prochaine, des capacités renforcées pour les votes et sondages.
Interrogé par The Verge sur la concurrence avec Slack, le vice-président Jared Spataro estime que ce dernier « n’aura l’ampleur ni la profondeur vraiment requises pour réinventer le travail ensemble ». Il reconnait cependant que les deux approches sont très différentes : Slack se concentre sur les interactions avec les applications et services tiers, tandis que Teams s’intègre dans le paysage Office.
De fait, le premier a surtout du succès dans les petites et moyennes entreprises, où il peut s’intégrer facilement, tandis que Teams dans les structures plus importantes, où Office a plus de chances d’avoir établi une importante présence. Ce qui explique également pourquoi Slack a multiplié les partenariats au point d’être compatible aujourd’hui avec plus de 1 800 services tiers.
Teams est loin derrière, mais se présente comme le complément d’une offre intégrée, pour un package complet. En définitive, Spataro estime que les deux ne sont pas directement compatibles, car ne couvrent pas les mêmes besoins.
TypeScript 3.7 et ML.Net 1.4 et Visual Studio en ligne
En marge de la conférence, mais profitant de l’évènement, Microsoft a lancé plusieurs nouveautés destinées aux développeurs.
À commencer par la version 3.7 de TypeScript, son surensemble du JavaScript. Les apports sont nombreux : chainage optionnel (arrêt immédiat d’exécution d’une expression donnée si rencontre d’une valeur null ou undefined), la coalescence null (complète le chainage optionnel, retour à une valeur par défaut en cas de valeur null ou undefined), des améliorations pour les fonctions d’assertion, les alias de type récursif ou encore des options pour le formatage du point-virgule.
Du côté de ML.NET 1.4, on note surtout les améliorations portées à la classification d’images via des modèles TensorFlow. Ces derniers sont gérés par la bibliothèque Tensorflow.Net, le développeur pouvant écrire en quelques lignes un modèle de classification. On note également le support des GPU pour Windows et Linux (uniquement via CUDA), la version finale du Database Loader (compatible avec presque toutes les bases de données) ou encore la prise en charge de .NET Core 3.0, sorti fin septembre.
Visual Studio : version Online en bêta publique et améliorations de Live Share
Toujours pour les développeurs, Microsoft a donné officiellement le coup d’envoi de la préversion de Visual Studio Online. Rappelons que ce dernier, déjà annoncé, se veut un complément à l’éditeur classique et non un remplacement. Elle doit accompagner le développeur dans ses déplacements ou dans n’importe quelle situation où il aurait besoin d’effectuer des tâches simples comme la révision des pull requests ou le prototypage rapide d’une fonction.
L’environnement de travail est configuré soit depuis la dernière version de Visual Studio (classique ou Code), soit directement en ligne. Le service configure automatiquement tout ce qui est nécessaire (code source, compilateur, runtime, débogueur, etc.) et fournit plusieurs outils de DevOps (répétabilité, fiabilité, etc.).
L’environnement est créé rapidement (quelques minutes selon Microsoft) et permet d’ajouter par exemple facilement un développeur dans une équipe, même si sa présence est temporaire. Les environnements sont stockés dans Azure. Cette version Online n’est cependant pas gratuite. À sa disponibilité en version finale, Microsoft estime la facture d’un mois complet (730 heures) à temps plein à 55,10 euros. Les entreprises en ayant l’infrastructure pourront cependant autohéberger le service.
Plusieurs améliorations sont également en cours de préparation pour Visual Studio, via la mise à jour 16.4. IntelliCode va ainsi être renforcé encore une fois, d’abord avec des suggestions d’autocomplétion pour des lignes entières de code. La fonction est bien sûr alimentée par le machine learning (qui a travaillé sur la base de 3 000 dépôts GitHub) et se sert de l’architecture de modèle GPT, initialement créée pour OpenAI. L’IA apprend également avec le temps à repérer les structures utilisées régulièrement par une équipe de développement.
La refactorisation sera également soutenue par l’IA d’IntelliCode. Ce dernier surveillera les modifications de code en cours de réalisation par le développeur pour synthétiser (localement et si la fonction a été activée) des scripts de modification depuis des lots de comportements répétitifs. Ces scripts seront ensuite utilisés pour suggérer des actions, permettant de gagner du temps sur son propre travail ou de créer une pull request pour appliquer ces suggestions.
La fonction Live Share de travail collaboratif va également recevoir d’importantes améliorations, qui seront là encore disponibles avec la mise à jour 16.4 de Visual Studio. Les développeurs pourront ainsi partager via la session le travail en cours sur une application. La fonction est appelée « app casting », un nom suffisamment représentatif.
En outre, Live Share disposera de contacts. La liste est gérée selon deux méthodes : manuellement et automatiquement. Visual Studio gardera en mémoire les personnes avec qui le développeur a travaillé pendant des sessions et/ou celles avec qui il est le plus susceptible de travailler dans une entreprise. La liste se remplira donc automatiquement, mais il gardera la main.
Cortex, Search et les autres
Microsoft a émaillé sa semaine d’autres annonces, notamment Project Cortex. Destiné plus volontiers aux grandes entreprises manipulant de nombreuses données à travers l’ensemble de la suite Office, il permet la construction d’un graphe de connaissances personnalisé, faisant remonter à la surface ce qu’il estime pertinent.
Cette base est ensuite classée autour de thématiques, comme les projets en cours ou les clients. Les documents présents et ajoutés par la suite sont analysés pour en extraire les métadonnées.
Search – qui ne doit pas être confondu avec Bing – reçoit pour sa part plusieurs améliorations. Son analyse des données est étendue et ses résultats sur la recherche au sein de l’entreprise se veulent plus efficaces. Surtout, une centaine de connecteurs ont été ajoutés pour relier Search à des sources de données tierces.
Via les API Graph, les développeurs pourront manipuler le graphe pour resserrer les résultats. Par exemple, la recherche de personnes en se basant sur des attributs ou des compétences, par acronyme ou encore la recherche sémantique.
Whiteboard dispose maintenant d’une édition web, en plus de celles pour Windows 10 et iOS. Rappelons que l’application est conçue pour la création rapide de dessins et autres schémas. De plus, elle est maintenant intégrée à Teams. Pendant une réunion sur ce dernier, plusieurs personnes pourront ainsi collaborer par exemple sur un diagramme.
Pour l’instant, la version web se concentre sur le dessin en temps réel, mais elle gagnera avec le temps d’autres fonctions pour l’aligner davantage avec sa grande sœur sur Windows 10.
Quant au framework Fluid, il est maintenant disponible en préversion publique. Présenté à la Build au printemps dernier, il ambitionne de décomposer une page ou application web en éléments constitutifs, réutilisables ensuite.
Via un modèle de document spécifique, les développeurs peuvent ensuite introduire des « agents intelligents » pour influer sur ces éléments. Microsoft met largement l’accès sur les performances et sur l’utilisation prochaine de Fluid dans ses propres produits (Teams, Outlook, SharePoint, OneNote…), puisqu’il est pensé pour le travail collaboratif.
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Commentaires (3)
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Abonnez-vousLe 12/11/2019 à 11h33
Enfin le multifenêtre dans Teams! Plus obligé d’avoir un navigateur ouvert à côté d’une réunion Teams pour pouvoir participer à une réunion tout en travaillant sur un document…
Le 12/11/2019 à 17h24
J’attends toujours le support des appels sur Teams pour les utilisateurs de Firefox…
Le 14/11/2019 à 18h44
Il manque également un système plus efficace de gestion / ordonnancement des équipes dans Teams : quand on est dans plus d’une dizaine d’équipe, cela devient ingérable…