Starlink de SpaceX : la bêta « secrète » approche, une FAQ donne des détails
Une question : combien ?
Le 17 juillet 2020 à 14h59
6 min
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La bêta de Starlink devrait débuter cet été, SpaceX est en phase de recrutement de volontaires. Les détails techniques et surtout tarifaires manquent encore à l’appel, mais une foire aux questions et des documents contractuels mis en ligne permettent d’en apprendre un peu plus.
Starlink est la constellation que SpaceX construit en altitude basse. Plus de 500 satellites ont d’ores et déjà été lancés (par paquet de 60) et d’autres vont arriver, le but étant d’arriver au final à 12 000, puis de passer peut-être à 42 000.
La phase de bêta privée approche à grands pas et des documents ont été repérés par des utilisateurs de Reddit. Ils permettent d’en apprendre un peu plus sur le service. Une chose est sûre, les premiers essais se dérouleront dans le plus grand secret, c’est du moins ce qu’indiquent les conditions de service.
« Vous ne pouvez PAS discuter de votre participation »
Il est écrit en noir sur blanc que « les services Starlink et les détails comme les débits Internet, le temps de disponibilité, la couverture et d’autres caractéristiques des performances sont confidentiels et la propriété de SpaceX. Vous ne pouvez PAS discuter de votre participation au programme bêta en ligne ou avec des personnes en dehors de votre famille, à moins qu’ils ne soient employés de SpaceX ».
Cette obligation concerne à la fois les réseaux sociaux et les forums publics, mais aussi les groupes privés. Bref, SpaceX veut un secret absolu sur les performances de Starlink pour ses premiers tests. Il en est de même pour le kit de réception satellite qui ne devra pas être pris en photo. Les bêta-testeurs devront utiliser Starlink pendant 30 minutes à 1 heure par jour minimum.
La question du tarif toujours passée sous silence
Les utilisateurs devront payer… mais pas pour utiliser le service : pour tester le système de facturation. Les prélèvements seront minimes : 3 dollars lors de l’inscription puis 2 dollars par mois par exemple. Le kit de réception est mis à disposition gratuitement durant la bêta. Son tarif n’est pas du tout précisé, mais l’addition pourrait être salée.
Lors d’une interview avec Irene Klotz en mai dernier, Elon Musk avait abordé brièvement le sujet : « Je pense que le plus grand défi sera avec le terminal utilisateur, pour que son coût dû soit abordable […] Ça va nous prendre quelques années pour vraiment résoudre ce problème ».
Lors des assises du Très haut débit début juillet, Sandrine Lafond (experte en télécommunications par satellite - marchés, services et usages au CNES) avait abordé le sujet : « sur les constellations aujourd’hui, les terminaux sont des paraboles qui se pointent, les terminaux actifs sont encore plus chers et moins fiables […] je vous donne un ordre de grandeur : c’est 20 000 euros le terminal, en résidentiel ça n’a juste pas de sens ».
Elon Musk avait déjà affirmé que Starlink ne viendrait pas concurrencer les FAI déjà en place : « Starlink sera disponible pour les clients les plus difficiles à raccorder, que ce soit avec des lignes fixes ou mobiles […] Je veux être clair, ce n'est pas comme si Starlink était une grande menace pour les opérateurs télécoms ».
Utilisation sous surveillance, le récepteur validé par la FCC
Votre utilisation du réseau Starlink sera surveillée : durée d’activité, orientation et télémétrie de l’antenne, quantité de données utilisées, qualité du réseau et de la liaison avec l’ordinateur, etc. Enfin, s’il est besoin de le préciser, « n’effectuez aucune activité illégale en utilisant les Services Starlink ». La politique de confidentialité se trouve par ici.
Le modem a été validé par la FCC récemment, comme le rapporte WCCFTech. On n’y apprend pas grand-chose, si ce n’est qu’il propose du Wi-Fi 5 jusqu’à 867 Mb/s. Un port Ethernet est présent, avec du PoE (Power over Ethernet). Là encore, le secret est de mise : « Vous êtes responsable de l'installation du kit Starlink. N'autorisez pas des tiers, ou ceux qui ne sont pas associés à SpaceX, à accéder ou à installer le Kit Starlink ».
Plusieurs images du récepteur satellitaire sont disponibles sur le site de SpaceX, mais elles ne permettent pas de voir toute l’installation. Elle sera certainement équipée d’un moteur pour ajuster sa position. En l’état, on est plus proche d’une parabole classique que d’une nouvelle classe de produit présentée comme un « OVNI sur un bâton » par Elon Musk.
Du streaming (avec tampon), mais pas de jeux
Une foire aux questions a également été repérée et publiée sur Reddit, comme le rapporte TechCrunch. On y apprend que pour être éligibles, les clients doivent se trouver dans une bande entre « le nord des États-Unis et le Bas-Canada ». Il faut aussi avoir « une vue dégagée du ciel nordique » car les satellites en orbite peuvent pour le moment émettre dans une bande entre « 44 et 52 degrés de latitude nord ». Les personnes inscrites sur la liste d’attente pour la bêta ont reçu des demandes pour renvoyer leur adresse afin de vérifier les éligibilités.
Selon SpaceX, la qualité de service sera élevée, mais des coupures pourront intervenir pour que les équipes puissent procéder à des ajustements. La « connexion ne sera pas constante », ce qui signifie que « le streaming vidéo est supporté, mais avec une mémoire tampon ». Starlink n’est par contre « probablement pas adapté aux jeux ou au travail ».
Avec un peu plus de 500 satellites sur les 12 000 nécessaires, SpaceX doit continuer d’envoyer des fusées Falcon 9 en série, chacune avec 60 satellites supplémentaires. Le 10e lancement devait avoir lieu le 11 juillet, mais il a été annulé quelques heures avant le décollage pour laisser « plus de temps pour des vérifications ».
Aucune nouvelle date de lancement n’a été donnée pour le moment. Depuis, nous n’avons plus de nouvelles. La mission ANASIS-II, qui devait décoller le 14 juillet, a elle aussi été annulé. Depuis lundi, le compte Twitter de SpaceX n’a publié aucun nouveau message.
Starlink de SpaceX : la bêta « secrète » approche, une FAQ donne des détails
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« Vous ne pouvez PAS discuter de votre participation »
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La question du tarif toujours passée sous silence
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Utilisation sous surveillance, le récepteur validé par la FCC
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Du streaming (avec tampon), mais pas de jeux
Commentaires (8)
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Abonnez-vousLe 17/07/2020 à 18h04
En fait ça va servir à quoi ? Je me demande quels usages nécessitent ce genre de connexion.
Le 17/07/2020 à 19h14
En bateau, en avion, dans les zones blanches, en Afrique, etc.
Le 17/07/2020 à 19h17
Apparemment pas pour le travail et pas pour du jeu. Mais le streaming a l’air de fonctionner. Tu auras donc à terme la possibilité de suivre netflix chez les pygmées. Et ça, c’est primordial.
Le 17/07/2020 à 20h11
Le 18/07/2020 à 16h40
J’ai été contacté pour mettre à jour mon adresse postale.
Je suis impatient de pouvoir comparer efficacité et tarifs (je paie $86 pour mon internet 400Mb actuellement).
Le 18/07/2020 à 22h46
Tu briseras to’ serment secret avec SpaceX poir nous balancer des infos ? " />
Le 20/07/2020 à 10h16
C’est une mauvaise interprétation pour le “travail”. Il doit s’agir de VDI et là ouais ça peut merder, et encore, on arrivait faire du VDI en 56k/rnis à une époque, je vois pas pourquoi on y arriverait pas avec Starlink.
Le 21/07/2020 à 06h08
La gigue est à prendre en compte dans la mesure où la distance émetteur/récepteur varie.
Quand bien même cela serait négligeable, il reste une latence purement liée aux lois de la physique.
J’ai des clients avec des installations satellite ou radio, clairement la latence rend compliqué un usage VDI.