Le FBI réclame une copie en clair des communications en ligne
Le 08 mars 2018 à 09h16
2 min
Droit
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Promis, le bureau fédéral ne veut pas de porte dérobée. L'expression est bien devenue un tabou. C'est ce qu'a assuré son directeur, Christopher Wray, lors d'une conférence sur la cybersécurité à Boston.
Pourtant, ce qu'il demande s'en approche bien. Comme en France, le débat coince sur la nécessité de protéger les communications et la synchronisation en ligne du contenu de smartphones, et les blocages que le chiffrement pourrait causer dans les enquêtes.
« Ce que nous demandons est la capacité d'accéder à l'appareil une fois que nous avons un mandat d'un juge indépendant, qui déclare que nous avons une cause probable » a déclaré le responsable. Comment ? Il prend l'exemple de la plateforme de discussion Symphony du monde bancaire, qui chiffre les communications, mais en conserve une copie en clair pour les autorités pendant sept ans, ainsi que des copies des clés de chiffrement chez des tiers de confiance.
Autrement dit, le FBI vante un chiffrement sans vraie confidentialité, où un utilisateur n'a aucune garantie que ses communications restent bien entre lui et son correspondant, comme le permet le chiffrement de bout en bout de Signal, WhatsApp ou Wire. Ces services restent une épine dans le pied pour les forces de l'ordre, car leur attrait repose en bonne partie sur leur incapacité technique à consulter le contenu des messages.
En janvier, nous révélions que les autorités françaises avaient abandonné l'idée de déclarer de force chaque service de messagerie comme opérateur, ouvrant des obligations d'interception. Le gouvernement préfèrerait passer par le futur Code européen des télécoms, qui intégrera de fait cette obligation. En attendant, les messageries étrangères ne fournissent jamais le contenu des conversations sans commission rogatoire internationale, même si certaines livrent les métadonnées sans grand formalisme, à l'image de Facebook ou Skype.
Le 08 mars 2018 à 09h16
Commentaires (9)
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Abonnez-vousLe 08/03/2018 à 10h23
Donc tant que ça ne s’appelle pas porte dérobée tout va bien.
On va expliquer aux meurtriers qu’il suffit de nommer le meurtre autrement pour que tout aille bien ? " />
Le 08/03/2018 à 10h29
C’est fou cette constance dans les gouvernements démocratiques de vouloir toujours surveiller les individus…
Le 08/03/2018 à 12h21
Le 08/03/2018 à 12h39
Et puis ce n’est pas une porte dérobée, c’est une chatière de taille adaptée au personnel du FBI
Le 08/03/2018 à 15h50
En gros, techniquement, comment il veut faire ça le monsieur ?
Le 09/03/2018 à 08h16
Le 09/03/2018 à 08h50
Le 08/04/2018 à 07h47
bah il faut lire le dernier paragraphe : “Le gouvernement préfèrerait passer par le futur Code européen des télécoms, qui intégrera de fait cette obligation.”
Donc la solution est toute trouvée et le chiffrement dans les messageries en Europe c’est bientôt terminé.
Le 08/04/2018 à 19h09