La Russie force Telegram à fournir ses clés de déchiffrement, l’entreprise refuse
Le 21 mars 2018 à 09h41
2 min
Droit
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Vives tensions entre la société à l'origine de la messagerie et le FSB, principale agence russe de renseignements. La loi en vigueur dans le pays oblige toute plateforme de ce type à fournir assez d'informations pour que les communications puissent être déchiffrées si besoin.
Telegram ayant refusé une première fois, une plainte a été déposée, et le jugement en première instance est clair : l'entreprise doit obéir. Nouveau refus, clamé cette fois par Pavel Durov, fondateur et PDG. Il annonce sur Twitter que « les menaces de bloquer Telegram à moins qu'il ne livre les données privées de ses utilisateurs ne porteront pas leur fruit ». La ligne de conduite ne change donc pas : « liberté et vie privée ».
L'agence télécom RosKomNadzor indique de son côté que l'éditeur a 15 jours pour se plier aux règles, sans quoi le service sera bloqué dans toute la Russie. Puisque l'entreprise a déjà refusé deux fois, il y a de bonnes chances pour que le blocage survienne. Elle a quand même saisi hier la Cour suprême, arguant que les demandes du FSB enfreignent la loi sur le secret des correspondances (ce que l'agence russe réfute).
Si Telegram devait remettre les clés de son royaume, son image de sécurité et de protection de la vie privée aurait du mal à s'en remettre. L'éditeur risque donc de ne guère avoir le choix, même si cela implique l'abandon des utilisateurs russes.
Le 21 mars 2018 à 09h41
Commentaires (5)
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Abonnez-vousLe 21/03/2018 à 10h56
Ben oui, s’ils fournissent les clés de déchiffrement lorsque la demande leur est faite, alors le chiffrement n’a aucune raison d’être, et Telegram ne sert à rien.
Le 21/03/2018 à 11h19
C’est inertiel : plus vous êtes violent, plus vous êtes un connard, plus vous vous mettez en situation de danger vis-à-vis d’une opposition potentiellement et symétriquement violente, plus vous devez vous prémunir de cette violence pour conserver votre pouvoir, plus vous êtes violent…
Vous = Poutine.
Le chiffrement c’est le terrorisme. La liberté d’expression c’est le chaos. Et Orwell avait raison.
Le 21/03/2018 à 13h17
Je ne comprend pas, même après avoir lu les définitions de forcer.
Si Telegram parviens à refuser, il n’a pas été forcé.
Le 21/03/2018 à 13h45
Si Telegram devait remettre les clés de son royaume, son image de sécurité et de protection de la vie privée aurait du mal à s’en remettre. L’éditeur risque donc de ne guère avoir le choix, même si cela implique l’abandon des utilisateurs russes.
le problème c’est justement que Telegram a les clés du royaume, et qu’il est donc totalement incompréhensible que cette boîte ait une image de sécurité et de protection de la vie privée.
à côté de ça Whatsapp (par exemple) est largement mieux sécurisée, mais n’a pas cette image que Durov a réussi à bâtir à coup de marketing et non grâce à ses références en infosec.
enfin bref, tout ça pour dire que “accepter” ou “refuser”, peu importe, puisque la soit-disant sécurité de cette app n’est qu’une façade.
Le 22/03/2018 à 08h23
Que l’application de Daesh et autres groupes terroristes soit bloquée en Russie, ça ne sera pas un mal pour la Russie, au contraire on devrait faire pareil.