Drones : la police floute mal
Le 19 novembre 2020 à 09h49
2 min
Sciences et espace
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Depuis juillet, la préfecture de police de Paris utilise un logiciel d’anonymisation censé flouter les silhouettes captées par les images des drones mais qui, révèle Mediapart, lors de son installation, n'était efficace que dans 70 % des cas. De plus, à ses débuts, elle ne floutait ni les plaques d’immatriculations ni les fenêtres donnant à voir sur des espaces privés.
Son nom : YOLOV4, acronyme dérivé de « You Only Live Once » (« On ne vit qu’une fois »), un terme d’argot qui désigne une décision prise « à l’arrache », sans préparation ni organisation.
Le recours à ce logiciel serait une réponse directe au Conseil d’État, qui avait ordonné au préfet Didier Lallement, le 18 mai dernier, de « cesser sans délai de procéder aux mesures de surveillance par drone », mises en œuvre dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire au motif de faire respecter le confinement.
En tout cas, en l’absence de la signature d’un décret adéquat. Ou tant que les drones de la préfecture de police n’auront pas été dotés « de dispositifs techniques de nature à rendre impossible […] l’identification des personnes filmées », rappelle Mediapart.
Alors que la proposition de loi de la majorité sur la « sécurité globale » légalise et généralise, dans son article 22, l’usage des drones par les forces de l’ordre (pour des opérations de maintien de l’ordre, des actions de prévention du terrorisme ou encore sécuriser les bâtiments publics), les documents auxquels Mediapart a eu accès démontrent que la préfecture de police continue à utiliser des flux vidéo non floutés.
Le 19 novembre 2020 à 09h49
Commentaires (7)
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Abonnez-vousLe 19/11/2020 à 10h44
Pour YOLO : c’est un outil générique (ici la V3) et open source de reconnaissance d’objet dans une image. Il n’est pas destiné à une tache en particulier et peut très bien être utilisé pour faire sa petite annotation automatique de son dossier d’image que d’adapté pour faire une application de comptage rapide de cellules dans une analyse sanguine.
Il a surtout l’avantage d’être clé en main et de proposer une version “tiny” qui peut fonctionner dans de l’embarqué (sur un RPi par exemple à coup 2-3FPS).
L’outil a des publications (V1, V2, V3, v4), il y a même une V5 qui est sortie récemment. Donc autant dire que ce n’est pas vraiment du “à l’arrache”.
(au passage, YOLO, ce n’est pas “à l’arrache”, c’est plus une expression que l’on dit avant de faire quelque chose de stupide et risqué juste pour le fun. Et gros c’est “La vie est courte, il faut profiter à fond de chaque instant”.)
Le 19/11/2020 à 11h41
C’est surtout un équivalent de la locution “carpe diem” :
Wikipedia
D’où l’importance de bien choisir le nom d’un algo, le jour où les média s’en mêlent (ou s’emmêlent, au choix…)
Le 19/11/2020 à 13h08
Ben d’un coté, YOLO ça change des noms comme LeNet, AlexNet, VGG, Network-in-network, Inception, SqueezeNet, ResNets, XCeption, DenseNet, MobileNet…
Le 19/11/2020 à 12h07
Je sais que c’est pas vendredi, mais si la police floute mal, c’est peut-être parce que les filous pelottent mal ?
Je suis déjà sorti. Et loin. Très loin.
Le 19/11/2020 à 14h10
Qu’ils mettent à disposition un outil qui floute proprement et tout le monde sera content. Policiers et manifestants.
Le 19/11/2020 à 19h36
du coup c’est le même qui floute mal les images des caméras de la PPP sur Paris ? On voit bien chez les gens je trouve…
Le 20/11/2020 à 04h42
Je sais, mon commentaire n’est pas très constructif mais au réveil ça fait du bien de rire un coup =D