Le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat a publié lundi la synthèse de son sixième rapport disponible [PDF] sur son site. Le document explique que les actions actuelles pour réagir face au réchauffement climatique restent insuffisantes.
« En l'absence d'un renforcement des politiques, un réchauffement planétaire de 3,2 [2,2 - 3,5] °C est prévu d'ici à 2100 » explique-t-il. Et on devrait franchir l'augmentation de 1,5 °C plus tôt que prévu, d'ici dès 2030 et non 2050.
Mais les auteurs insistent :
« Des réductions profondes, rapides et soutenues des émissions de gaz à effet de serre entraîneraient un ralentissement perceptible du réchauffement de la planète en l'espace d'environ deux décennies, ainsi que des changements perceptibles dans la composition de l'atmosphère en l'espace de quelques années », même si certains changements seront irréversibles dont l'augmentation du niveau de la mer.
Les auteurs expliquent que « limiter le réchauffement climatique d'origine humaine nécessite des émissions nettes de CO2 nulles ». Or les projections des émissions de CO2 des infrastructures de combustibles fossiles existantes « dépasseraient le budget carbone restant » pour l'objectif de 1,5 °C.
Interrogée par Le Monde, Valérie Masson-Delmotte, coprésidente du groupe 1 du GIEC et co-autrice de ce rapport, explique que « chaque nouvelle installation [d'infrastructure fossile] entraîne des degrés de réchauffement en plus et nous verrouille dans des trajectoires carbonées. »
« Si l'on veut atteindre les objectifs climatiques, le financement de l'adaptation et de l'atténuation devrait être démultiplié » expliquent encore les auteurs et autrices du rapport.
Plus généralement, le rapport indique que pour limiter l'augmentation du réchauffement à 1,5 ou 2 °C, cela implique « des réductions rapides et profondes et, dans la plupart des cas, immédiates des émissions de gaz à effet de serre dans tous les secteurs au cours de la présente décennie ».
Les techniques d'élimination du dioxyde de carbone (CDR) sont considérées comme nécessaires pour limiter ces émissions. Ils insistent aussi sur le besoin de justice sociale dans la gestion du réchauffement climatique : « Les résultats de l'adaptation sont améliorés par un soutien accru aux régions et aux personnes les plus vulnérables aux aléas climatiques. ».
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