Nobel : vaccins ARNm, physique attoseconde et boites quantiques
Le 05 octobre 2023 à 05h07
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Les trois prix Nobel scientifiques ont été annoncés en cette première partie de semaine. Concernant celui de médecine, l'Académie royale des sciences de Suède a récompensé Katalin Kariko et Drew Weissman pour leurs travaux sur l'ARN messager qui ont permis de mettre au point les vaccins de Pfizer-BioNTech et de Moderna contre le Covid-19.
Le Jury du Nobel a déclaré que cette découverte « a fondamentalement changé notre compréhension de la manière dont l'ARNm interagit avec notre système immunitaire » et que ces travaux « ont contribué au rythme sans précédent du développement de vaccins pendant l'une des plus grandes menaces pour la santé humaine de l'époque moderne ».
En physique, ce sont une chercheuse, Anne L’Huillier, ainsi que deux chercheurs, Pierre Agostini et Ferenc Krausz, qui ont eu les honneurs de l'Académie suédoise pour leurs travaux sur l'observation des processus électroniques à l'échelle de l'atome. Pour cela, il faut descendre à la temporalité de l'attoseconde, 10⁻¹⁸ seconde. Ils ont contribué à créer des caméras capables de filmer ce qu'il se passe à de si petits temps, permettant d'observer des électrons s'arrachant d'un noyau en excitant des gaz nobles comme l’hélium ou le néon avec des lasers femtoseconde, créant des photons.
Anne L’Huillier « était un peu la seule à croire à l’intérêt de ces photons et a dû batailler contre sa hiérarchie pour poursuivre son travail », indique au Monde Philippe Balcou (CNRS), son premier doctorant sur le sujet. Pierre Agostini et Ferenc Krausz ont ensuite réussi, avec leurs équipes respectives, à chronométrer les impulsions de lumière pour se rendre compte qu'elles étaient de l'ordre de quelques centaines d'attosecondes.
Enfin, mercredi, le Comité du prix Nobel a remis la récompense en chimie aux chercheurs Moungi Bawendi, Louis Brus et Alexei Ekimov pour le développement des boîtes quantiques. Celles-ci, découvertes dans les années 1980, sont des structures d'une taille de quelques nanomètres faites en matériaux semi-conducteurs comme le sulfate de cadmium, le séléniure de plomb ou le phosphure d'indium, qui piègent les électrons. Elles sont maintenant très utilisées par l'industrie pour modifier la couleur de la lumière bleue des diodes, pour les caméras thermiques et sont testées pour améliorer les panneaux photovoltaïques.
Le 05 octobre 2023 à 05h07
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