DisplayHDR True Black : une certification VESA pour les écrans OLED et MicroLED
Black is the new black
Le 08 janvier 2019 à 07h30
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VESA renforce sa certification DisplayHDR avec un nouveau palier 500, mais elle en profite surtout pour lancer un nouveau programme baptisé DisplayHDR True Black pour les écrans avec « technologies d'affichage émissives » – comme OLED et MicroLED – qui sont capables d'afficher des noirs très profonds.
En décembre 2017, la Video Electronics Standards Association (VESA) dévoilait sa certification DisplayHDR 1.0 pensée pour les écrans LCD. Elle était présentée comme « le premier standard entièrement ouvert de l'industrie sur la qualité HDR ».
Pour rappel, dans le petit monde du High Dynamic Range il existe aussi le programme de certification gratuit HDR10+ – poussé par Warner Bros, la 20th Century Fox, Panasonic et Samsung – ainsi que Dolby Vision et sa licence payante.
Voici les DisplayHDR 500 et True Black pour OLED et MicroLED
Trois niveaux de performances existaient : DisplayHDR 400, 600 et 1000. Un quatrième palier DisplayHDR 500 est annoncé. Il vient se placer entre les 400 et 600, avec (sans surprise) une luminosité maximale de 500 cd/m². Pour le niveau des noirs et la profondeur des couleurs, les seuils sont identiques à ceux du DisplayHDR 600 : 0,10 cd/m² et 10 bits.
Mais surtout, la VESA dévoile deux nouvelles variantes : les DisplayHDR True Black 400 et 500. Elles ne s'adressent cette fois-ci pas aux écrans LCD, mais aux dalles OLED (Organic Light Emitting Diode) et MicroLED (mLED ou encore µLED) qui commencent à arriver. Elles n'ont pas de rétroéclairage contrairement aux LCD. Les noirs sont donc bien plus profonds.
C'est justement la principale caractéristique ciblée par le DisplayHDR True Black.
LCD, OLED et MicroLED... quelles différences ?
Si les télévisions OLED sont désormais entrées dans les mœurs (à défaut de pénétrer dans les maisons en raison de leur prix), la technologie MicroLED n'est pas nouvelle non plus puisqu'elle a été inventée dans les années 2000. Elle commence néanmoins à être utilisée pour des modèles haut de gamme.
C'est le cas de Samsung par exemple dans son écran The Wall présenté au CES de Las Vegas de l'année dernière. C'est également le cas de Sony avec son écran Cledis (ou Crystal LED Display).
Pour rappel, les dalles OLED et microLED sont équipés de diodes disposant de leur propre source de lumière, contrairement aux écrans LCD qui nécessitent un rétroéclairage. Ainsi, lorsqu'on éteint un pixel, cela produit un vrai point noir alors qu'avec un écran LCD de la lumière résiduelle du rétroéclairage peut quand même passer.
La principale différence entre l'OLED et le MicroLED tient aux matériaux utilisés. Comme son nom l'indique, l'OLED exploite de la matière organique (du carbone), contre du nitrure de gallium (GaN) sur silicone pour le MicroLED.
Les écrans MicroLED ne sont ainsi pas soumis à un vieillissement aussi rapide que les OLED et il n'y a pas de phénomène de « marquage » de la dalle. Existant pour l'OLED, il reste très loin de ce que l'on pouvait voir sur les modèles plasma.
Des noirs à 0,0005 cd/m² maximum
Quoi qu'il en soit, la VESA explique que « sur les écrans LCD, ce qui est considéré comme "noir" est en fait un ton gris foncé, résultant de fuites mineures de la lumière ». Avec le DisplayHDR True Black 400 et 500, le niveau des noirs doit être au maximum de 0,0005 cd/m², soit « le niveau le plus bas pouvant être efficacement mesuré par des sondes classiques ».
À titre de comparaison, il varie entre 0,40 et 0,05 cd/m² sur un écran LCD certifié DisplayHDR 400 à 1000, soit un rapport de 100 et 1 000 par rapport au DisplayHDR True Black.
En l'espace d'un an, l'association affirme que près d'une quarantaine d'écrans LCD de neuf fabricants différents ont été mis sur le marché avec une certification DisplayHDR. Avec cette nouvelle mouture, elle espère doubler la mise en s'attaquant aux écrans OLED qui ont le vent en poupe.
Attention aux différences sur la luminosité
Sans surprise, les niveaux de luminosité des écrans certifiés DisplayHDR True Black 400 et 500 doivent être de 400 et 500 cd/m², exactement comme les moniteurs DisplayHDR 400 et 500. Il s'agit selon la Video Electronics Standards Association d'un pic mesuré sur zone représentant environ 10 % de l'écran seulement.
Sur la totalité de la dalle, la luminosité maximale doit être de 250 et 300 cd/m² pour les DisplayHDR True Black 400 et 500. C'est moins que les écrans LCD puisque le DisplayHDR 400 et 500 impose 400 et 500 cd/m² sur une courte période, ou 320 cd/m² (dans les deux cas) sur une longue période. Avec les écrans OLED et MicroLED (DisplayHDR True Black) la durée n'a pas d'influence sur les niveaux mesurés.
Ce ne sont pas les seules différences entre les DisplayHDR et les versions True Black. Alors que le DisplayHDR 400 n'impose au processeur de traitement de l'image qu'une gestion des couleurs sur 8 bits, les True Black 400 et 500 grimpent à 10 bits, comme le reste des DisplayHDR de 500 à 1000.
Enfin dernier point et pas des moindres : avec le DisplayHDR True Black (400 et 500), le passage du noir au blanc doit se faire en deux images au maximum, alors que la limite est de huit pour le DisplayHDR classique (400 à 1000). Là encore, les écrans OLED et MicroLED sont avantagés grâce à leurs diodes émettant de la lumière, sans avoir besoin d'un rétroéclairage.
Chaque palier DisplayHDR (True Black) est détaillé dans les tableaux ci-dessous :
DisplayHDR True Black : une certification VESA pour les écrans OLED et MicroLED
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Voici les DisplayHDR 500 et True Black pour OLED et MicroLED
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LCD, OLED et MicroLED... quelles différences ?
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Des noirs à 0,0005 cd/m² maximum
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Attention aux différences sur la luminosité
Commentaires (2)
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Abonnez-vousLe 08/01/2019 à 17h50
J’ai bien fais de ne pas renouveller cette année X)
Le 08/01/2019 à 21h23
Il est une avancée dont on ne parle pas avec les écrans à pixels émissifs : le rendement lumineux.
En effet, l’usage de cristaux liquides implique de fait une perte de 50% de la lumière. Avec les masques de couleur rouges verts et bleus, on perd encore de la puissance lumineuse.
Au final, l’absence de masques et polariseurs couplé avec des techniques d’extraction de la lumière optimum sur les dernières LED vont faire baisser la consommation des écrans.