Netflix vise les 90 millions d’abonnés et compte sur ses propres séries
House of subscribers
Le 05 février 2013 à 13h13
5 min
Internet
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Netflix, fort de sa nouvelle série maison House of Cards, ne manque pas d'ambition et compte tripler son nombre d'abonnés d'ici les deux prochaines décennies. La société américaine espère ainsi atteindre les 90 millions d'abonnés. Un nombre astronomique qui peut paraître irréaliste, et pourtant...
Une saison complète dès le premier jour
Il y a quelques jours, le géant de la vidéo à la demande illimitée Netflix a frappé un très grand coup en proposant la série House of Cards à ses abonnés. Pour beaucoup, il s'agit d'un véritable évènement, ceci pour plusieurs raisons. :
- Tout d'abord, la série est proposée exclusivement sur Netflix, ce dernier s'affranchissant ainsi pour la première fois des maisons de production, à l'instar d'un Amazon qui se transforme en éditeur ou d'un YouTube qui compte investir dans des contenus exclusifs.
- Deuxièmement, Netflix a proposé l'intégralité de la première saison d'un coup d'un seul, permettant ainsi à ses abonnés de regarder la série à leur rythme. Cela assure aussi la fin de la saison même faute d'audience.
- Troisièmement, les épisodes ne sont pas découpés en multiples morceaux, contrairement aux séries actuelles, forcées par les chaînes de télévision de se saucissonner afin d'intégrer des publicités toutes les cinq minutes.
- Enfin, la série a pour principal acteur Kevin Spacey (Usual Suspect, Seven, American Beauty) et a été réalisée par David Fincher (Alien 3, Seven, Fight Club, The Social Network), sa toute première série par ailleurs.
100 millions de dollars de budget
Dotée d'un budget conséquent de 100 millions de dollars pour vingt-six épisodes (deux saisons de treize épisodes), la série de politique américaine House of Cards est basée sur une ancienne série britannique du même nom, elle-même adaptée d'un roman de Michael Dobbs sorti en 1989.
En Amérique du Nord, le lancement de House of Cards est une véritable claque, non pour le contenu en lui-même (qui n'a pas été visionné par tous) mais par son existence même. Car non seulement la série est dotée d'un grand budget, à l'instar de ce que fait HBO, mais Netflix compte bien répéter sa performance plusieurs fois par année. Interrogé par GQ, Ted Sarandos, qui s'occupe des contenus chez Netflix, a ainsi affirmé qu'il espérait produire cinq nouvelles séries par an.
Un tel rythme obligera en effet Netflix à accroître rapidement son nombre d'abonnés afin de compenser ses frais. Avec 500 millions de dollars à investir sur deux ans pour cinq séries, cela reviendrait ainsi à recruter plus de 2,6 millions d'abonnés durant deux années complètes. Un nombre pas forcément si élevé, sachant que Netflix compte au 31 décembre dernier plus de 33 millions d'abonnés dans le monde, dont plus de 30 millions payants (3 millions profitant du premier mois gratuit) et près de 25,5 millions de payants aux USA uniquement.
En un an, Netflix a d'ailleurs gagné près de 10 millions d'abonnés, engendrant ainsi près d'un milliard de dollars supplémentaires. Preuve que dépenser quelques centaines de millions de dollars par an n'est pas une si grande folie, même si la plateforme de SVOD souffre aussi d'une inflation de ses frais de droits d'auteur. Ces derniers sont en effet logiquement corrélés au succès de Netflix, tout en profitant de la concurrence (Amazon, Hulu Plus, chaînes payantes, etc.) pour faire grimper les prix.
Grâce à ses contenus exclusifs achetés à prix d'or aux producteurs, et à son propre contenu maison financé à coup de centaines de millions de dollars, Netflix espère bien multiplier son nombre d'abonnés. Plus précisément, d'ici deux décennies, la plateforme compte atteindre les 90 millions d'abonnés, lui permettant aux tarifs actuels de générer près de 9 milliards de dollars par an. Avoir autant d'abonnés ferait surtout de Netflix un intermédiaire incontournable pour tout producteur...
Internet vs chaînes traditionnelles
Une véritable compétition va donc désormais commencer entre Netflix et les chaînes payantes. Ou plus généralement, nous pourrions dire qu'un duel s'annonce entre Internet et les chaines dites traditionnelles. Car avec l'essor des télévisions connectées et du haut et très haut débit, obtenir du contenu vidéo directement par internet est aujourd'hui d'une grande facilité. Et les acteurs d'internet, en particulier les plateformes comme YouTube et Netflix, pensent de plus en plus à proposer du contenu exclusif. De quoi transformer les habitudes des consommateurs, mais aussi celles du monde de la publicité, des producteurs, et pourquoi pas des scénaristes et des réalisateurs, qui devront s'habituer aux nouveaux formats et à l'approche différente que peut apporter Internet.
Netflix vise les 90 millions d’abonnés et compte sur ses propres séries
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Une saison complète dès le premier jour
Commentaires (30)
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Abonnez-vousLe 05/02/2013 à 13h16
Je pense pas qu’on va tuer la télé car il y a un effet “zapping”, une consommation passive qui n’est pas la même que lorsqu’on recherche un programme activement. Par contre que les 2 soient complémentaires carrément oui.
Mais alors surtout, a quand netflix en france….
Le 05/02/2013 à 13h19
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Le 05/02/2013 à 13h21
Moi je pense surtout qu’à terme, les gens finiront par délaisser la TV Hertzienne au profit d’une TV connectée façon VOD, ou les gens choisirons leur programme, et ne tomberont plus sur une transmission déjà commencée s’ils le souhaitent, afin de voir du début.
Le 05/02/2013 à 13h22
Le début d’une nouvelle ère !
Bravo à Netflix !
C’est certes ambitieux, mais avec une audience mondiale de toute façon, la série ne pourra pas être un échec !
Le 05/02/2013 à 13h24
Le 05/02/2013 à 13h25
j’attend Netflix de pied ferme en France.
Mais les grand groupes comme TF1, doivent entraver tout ça.
Le 05/02/2013 à 13h31
Ouaip, vu comment Netflix est un gros succès dans les pays où il est implanté, c’est étrange que cela ne soit pas encore en France :(
Le 05/02/2013 à 13h34
Quelqu’un a des nouvelles du service VPN pour les abonnés ADSL OVH ?
Le 05/02/2013 à 13h40
Le 05/02/2013 à 13h50
Plus précisément, d’ici deux décennies,
ça se fait de se projeter dans 2 décennie quand on travaille dans un tel domaine ?
Le 05/02/2013 à 13h53
Très bonne série, en tout cas les premiers épisodes " />" />
Le 05/02/2013 à 13h53
Un ptit VPN et un abo Netflix esr rapide à prendre " />
Perso, c’est ce que j’ai fais et je ne le regrette pas.
Et House of Cards est juste extra! (J’ai bouffé toute la série ce week-end " />)
Me " /> Kevin Spacey
Et pour ceux qui veulent un très bon article (en anglais) sur Netflix et son créateur :
http://www.gq.com/entertainment/movies-and-tv/201302/netflix-founder-reed-hastin…
Le 05/02/2013 à 13h59
L’avenir des chaines face à internet/géants du web: produire ou participer eux mêmees à leurs contenus. Canal le fait plus ou moins bien, les séries françaises étant chiantes. Le seul inconvénient sera pour le téléspectateur qui sera captif d’une chaine…
Le 05/02/2013 à 14h03
Le 05/02/2013 à 14h08
Le 05/02/2013 à 14h51
Le 05/02/2013 à 15h17
Le 05/02/2013 à 15h17
Le 05/02/2013 à 15h27
Le 05/02/2013 à 15h28
Le 05/02/2013 à 15h36
Le 05/02/2013 à 15h40
Le 05/02/2013 à 15h42
@ hellmut
La plupart des séries (sauf celles de canal) sont des co-production ce qui pose déjà un problème pour la diffusion: les chaines n’ont pas l’exclusivité.
De plus la cotisation au CNC, quasiment tous les acteurs la payent: TF1/France2/les conseils généraux/départementaux etc: tu peux pas avoir une plus value importante. Ce qu’il faut c’est que tu finances ton film/série de A à Z avec l’aide d’acteurs qui ne sont pas dans l’audiovisuel (conseil généraux par ex). Là, tu peux avoir un vrai pouvoir sur ce que tu fais.
La survie de Canal passe par là. Ils sont attaqués par le Qatar (oui le pays) qui distribue des sommes astronomiques pour le sport. Ils ne peuvent pas s’aligner. En attendant qu’ils financent le cinéma français (gloups " /> ) Canal doit se diversifier.
Cette stratégie permettra de lutter sur le sport mais aussi sur le cinéma/séries et donc contre les netflix et compagnie. La France fait partie de ces rares pays dans le monde (oui dans le monde) où il y a une production audiovisuelle/cinématographique riche (allez voir en espagne/nouvelle zelande et vous comprendrez: que des films américains).
Le 05/02/2013 à 15h42
Le 05/02/2013 à 15h51
Le 05/02/2013 à 15h55
Le 05/02/2013 à 16h08
Le 05/02/2013 à 16h22
Le sport ca rapporte un max.. oui et non. Canal, depuis son lancement, s’est positionné sur le sport et de ce fait, c’est compliqué pour eux de quitter ce milieu. C’est LE produit d’appel: on va sur Canal pour ca. Plus que pour le cinéma.
Le Qatar n’est pas dans une logique de rentabilité. Canal oui. Si la LFP dit demain, “je veux 1 milliard” seul le Qatar peut s’aligner. C’est en cela que la concurrence entre les deux est faussée.
Le sport ca leur coute mais ils réussissent à attirer des gens. Le hic avec le Qatar c’est que C+ est en train de perdre ce produit d’appel. Le risque c’est qu’à terme, le sport disparaisse de C+. Certains vont s’en réjouir mais il ne faut pas oublier que le Qatar est en opération séduction jusqu’en 2022 en France. Au delà, on sait pas ce qui se passera et le retour de bâton risque d’être violent.
Pour en revenir à la news, attaquée de toute part, Canal doit aller vers plus de cinéma, investir dans les tuyaux! Il faut qu’ils maitrisent le flux qui arrive à l’abonné. C’est déjà un peu le cas à la Réunion où Canal+ propose une sorte de “forfait adsl” (avec un opérateur local) qui donne accès à son contenu. Pour 60 (!!) euros, tu as internet+les chaines canal
http://www.canalconnect.com/offre/index.cfm
Ce sont ces types de diversifications qui permettront à aux chaînes françaises de survivre car le jour où HBO voudra venir en Europe… " />
Le 05/02/2013 à 17h18
Le 05/02/2013 à 17h22