Selon le Syndicat national de l'édition phonographique (SNEP), les Français ont effectué 7,5 milliards d'écoutes en ligne sur le premier semestre, soit près d'un tiers de plus que pendant la première moitié de 2014. Un chiffre qui cache toujours de larges disparités dans les gains que génèrent ces services.

Le streaming prend du volume. Dans un communiqué, le SNEP se félicite des bons chiffres des services d'abonnement musicaux sur le premier semestre. Selon le syndicat, les Français ont lancés 7,5 milliards de lecture de musique en ligne sur cette période, un nombre en progression de 36 % par rapport aux six premiers mois de 2014 (environ 5,5 milliards d'écoutes). La progression est importante : en 2014, les Français avaient streamé 12 milliards de titres, contre 8,6 milliards en 2013... Un nombre presque atteint en six mois, deux ans plus tard. Les 200 titres les plus écoutés ont cumulé 1,2 milliard de lectures à eux seuls.

En moyenne, les Français recensés par le syndicat lancent 288 millions de lectures par semaine. Plutôt que d'indiquer la progression globale au fil des semaines, le SNEP a choisi de se concentrer sur les « 200 meilleures écoutes ». Les titres les plus plébiscités sont ainsi passés de 41 millions de lectures la première semaine de janvier, à 55 millions fin juin. Une progression de 34 % sur le semestre, qui n'est pas forcément représentative de l'ensemble du catalogue. Cette sélection a ainsi pu croître plus rapidement que le reste du marché.

Plutôt enclin à communiquer sur les revenus générés par le secteur, il est intéressant de noter que le SNEP communique, cette fois-ci, uniquement sur le nombre d'écoutes, laissant la question financière pour plus tard. Le streaming est la lueur d'espoir du secteur dans un marché morose, qui voit les autres modes de consommation reculer. En 2014, le syndicat expliquait que les abonnements représentaient 55 % des revenus numériques et 16 % du global du secteur en France, loin devant le téléchargement, en recul depuis plusieurs années.

Reste la question de la répartition des gains. Le SNEP, qui représente avant tout les labels, n'est pas d'accord avec la Société civile pour l'administration des droits des artistes et musiciens interprètes (ADAMI). Le premier estimait en février que les artistes sont les grands gagnants du streaming, car ils feraient le plus de bénéfice sur cette consommation, contrairement aux autres maillons de la chaine. L'ADAMI, qui dit représenter les artistes, estime de son côté que ceux-ci sont les moins bien payés dans l'histoire, générant « 22 fois plus » de revenus qu'ils n'en gagneraient.