Kick : deux streamers en garde à vue pour des violences physiques et psychologiques
Deux « influenceurs » français, de leurs pseudos Naruto et Safine, ont diffusé sur la plateforme de streaming Kick des vidéos dans lesquelles ils insultaient et frappaient régulièrement deux autres personnes, révélait Médiapart mi-décembre. Cette semaine, le parquet de Nice les a placés en garde à vue.
Le 09 janvier à 17h10
4 min
Droit
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Mi-décembre, Médiapart signalait les pratiques de la chaine de streaming de deux Français qui diffusaient leurs vidéos sur la plateforme Kick.
Celle-ci est une concurrente de celle d'Amazon, Twitch. Lancée en 2022, Kick est connue du milieu du streaming car elle ne prend que 5 % des revenus des streamers (comparé aux 50 % chez Twitch), mais aussi pour sa modération quasiment absente.
La première chaine française sur Kick
Deux influenceurs niçois, présents sous les pseudos Naruto et Safine, en ont profité pour mettre en place sur leur chaine (nommée "Jeanpormanove") des émissions pendant lesquelles ils maltraitent physiquement et psychologiquement deux autres personnes. Ils sont maintenant à la tête de la première chaine française sur Kick France avec plus de 160 000 abonnés.
Des humiliations psychologiques et physiques
Médiapart explique que, lors de streams dont les titres sont aussi éloquents que « Des chiffres et des Illettrés » ou « Question pour un Golmon », ils humilient JP et Coudoux. Le premier est un ancien militaire qui, lors des streams, subit des violences physiques comme des strangulations ou des jets d’eau et de peinture. Coudoux est, selon le média, un homme handicapé sous curatelle qui est « également régulièrement frappé ».
Médiapart évoque aussi l'utilisation d'insultes comme « le golmon », « le beluga » ou encore « les coto » (une référence à l'acronyme « Cotorep »).
Comme le rappelle à nos consœurs de Médiapart Sophie Prétot, professeure des universités en droit privé et sciences criminelles à l'Université Clermont Auvergne, « même si la personne consent à recevoir des coups, cela peut constituer une infraction, que la personne soit porteuse d’un handicap ou non ».
Enquête ouverte et garde à vue
Mercredi 8 janvier, le procureur de la République de Nice, Damien Martinelli a annoncé le placement en garde à vue des deux streamers.
« Des personnes susceptibles d’être vulnérables faisaient l’objet de violences et d’humiliations, parfois encouragées par des versements d’argent des spectateurs » explique-t-il cité par Nice Matin.
Une enquête a été ouverte par le parquet de Nice le lendemain de la publication par Médiapart de son enquête, souligne le média. Dans le communiqué reçu par nos consœurs, l'enquête retient trois chefs d'accusation : « Provocation publique par un moyen de communication au public par voie électronique à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de leur handicap, violences volontaires en réunion sur personnes vulnérables ayant entraîné une ITT inférieure à 8 jours et diffusion d’enregistrement d’images relatives à la commission d’infractions d’atteintes volontaires à l’intégrité de la personne ».
Le procureur explique aussi que « l’ensemble du matériel informatique et audiovisuel » a été saisi lors d'une perquisition réalisée au sein du local de tournage situé à Contes (Alpes-Maritimes), dans les hauteurs niçoises, précise Médiapart.
Nice Matin explique que le procureur a affirmé que les premières investigations confirmeraient les éléments présentés par l'enquête de Médiapart. Les auteurs auraient cependant nié les faits. Selon le média local, les victimes auraient aussi contesté la commission d'infraction.
« Les mesures de garde à vue ont été levées et l’enquête se poursuit notamment pour procéder à l’exploitation du matériel et des vidéos saisis », a indiqué le procureur.
Interrogé lors de leur enquête, Naruto affirmait : « les gens sont là pour voir les réactions de JP et Coudoux, leurs réactions sont beaucoup plus atypiques [...]. On sait ce qui fait rire et ne pas rire les gens ».
Kick : deux streamers en garde à vue pour des violences physiques et psychologiques
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Le pire pour eux c'est pas d'être condamné, mais que l'enquête révèle que ca soit fake.
Si les faits sont avérés ca va juste leur donner de la notoriété façon gangsta rap.
#TristeMonde
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