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Crowdfunding : Orange investit dans KissKissBankBank, MyMajorCompany abandonne

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Crowdfunding : Orange investit dans KissKissBankBank, MyMajorCompany abandonne

Le 12 février 2016 à 16h20

KissKissBankBank Technologies a levé environ 5,3 millions d'euros (dont la majorité auprès d'Orange) lors de son dernier tour de table. L'argent doit notamment l'aider à se développer à l'étranger. De son côté, Michaël Goldman annonce que MyMajorCompany refuse les nouveaux projets, pour se concentrer sur Tipeee.

Orange entre au capital de KissKissBankBank Technologies par la grande porte. Le groupe télécoms a apporté la majorité des 5,3 millions d'euros que vient de lever le spécialiste du financement participatif. Orange est accompagné par le fonds XAnge (groupe La Poste) et des investisseurs privés. Cet argent doit contribuer au développement en France et à l'étranger, entre autres sur le « crowdlending », soit les prêts de particuliers à des entreprises.

KKBB : 21,5 millions d'euros levés en 2015

Aujourd'hui, KissKissBankBank Technologies dispose de trois plateformes. La première est KissKissBankBank, l'un des mastodontes français du financement participatif. La deuxième est la plateforme de « prêt solidaire » hellomerci, quand la troisième est Lendopolis, leur service de crowdlending. KissKissBankBank mène le groupe, avec ses 50 millions d'euros levés par les utilisateurs depuis 2010, et ce même en 2015.

« On a levé 21,5 millions d'euros l'année dernière, dont 17 millions d'euros sur KissKiss, 4 millions sur Lendopolis et 0,5 million sur hellomerci » nous explique Vincent Ricordeau, le patron de KissKissBankBank. Selon la société, le but de cette levée de fonds est de se développer massivement dans le crowdlending, sur un marché qui compte pourtant plusieurs dizaines d'acteurs. Une tâche sur laquelle l'entreprise se montre confiante, surtout qu'Orange affiche le même objectif.

Se recentrer sur le prêt aux entreprises

« Avec KissKissBankBank, nous ne sommes plus sur les 300 %, 400 % de croissance annuelle des premières années, le marché devient plus mature » déclare Vincent Ricordeau, pour qui le marché s'est stabilisé à trois acteurs, entre Kickstarter, KissKissBankBank et Ulule.

Du côté du « lending », le travail est important. L'entreprise compte doubler les équipes du pôle d'ici mi-2017. « Je pense qu'à terme, la plus grosse plateforme sera Lendopolis, la deuxième hellomerci et que KissKiss deviendra la plus petite du groupe » affirme-t-il, même si « je n'ai pas de boule de cristal ». « Il y a une trentaine de plateformes de crowdlending en France, mais seulement cinq qui sortent du lot » dont Lendopolis, estime son dirigeant, pour qui sa plateforme dominera le marché à terme... même s'il refuse de dire comment.

La société compte surtout lancer une quatrième plateforme en 2017, centrée sur l'« equity crowdfunding », soit « devenir actionnaire de jeunes start-ups ». Une nouvelle corde à l'arc de KissKissBankBank Technologies, qui estime couvrir tout le champ avec ce lancement. Au-delà de l'argent investi par Orange, KissKissBankBank compte développer des « synergies » avec le groupe, même si l'entreprise se refuse à dire lesquelles.

Cette levée de fonds doit aussi permettre à l'entreprise de se développer à l'étranger. Elle dispose déjà de deux antennes (en Belgique et au Québec), en ouvre une autre en Allemagne et se prépare à arriver en Europe de l'Est. Il n'est pas encore question de développement plus large aux États-Unis ou en Asie. Si KissKissBankBank tente une première percée avec le Québec, la société estime que concurrencer les grandes plateformes américaines demanderait trop d'investissement. De l'autre côté, l'Asie est encore un marché « illisible » pour l'acteur français.

Dès mars, MyMajorCompany refusera les nouveaux projets

La vie est tout de même moins douce pour d'autres acteurs. Le pionnier français du crowdfunding, MyMajorCompany, vient ainsi d'annoncer qu'il refusera bientôt les nouveaux projets. Dans un entretien au Monde, son fondateur Michaël Goldman explique que le service n'acceptera plus de campagne dès mars. Fondée en 2007, MyMajorCompany a connu son apogée en 2008 avec le succès du financement de l'album Toi+Moi de Grégoire, qui a convaincu beaucoup d'artistes de se lancer. La promesse de départ était simple : financer un album pour ensuite recevoir les royalties en cas de succès.

« Les royalties étaient une fausse promesse » estime le patron de KissKissBankBank, pour qui « MyMajor est mort une première fois lors de la Grégoire-mania, où des centaines d'artistes se sont lancés et n'ont pas pu être traités par le label » et n'ont donc pas généré de royalties.

Malgré un recentrage, la plateforme a depuis pâti de son image musicale et n'attire pas autant de projets que ses concurrents français et américains. « Nous arrêtons cette activité pour nous concentrer sur la production d’artistes, avec notre label, et sur le développement de Tipeee » explique Michaël Goldman au Monde. Contacté, le service n'a pas répondu à nos sollicitations.

Le relai est donc le service Tipeee, qui permet de rémunérer des auteurs, soit pour chaque production, soit chaque mois. Ce modèle est notamment prisé des YouTubeurs, dont certains sont des têtes d'affiche de la plateforme, comme Usul, qui récolte plus de 8 000 euros à chaque vidéo. Le service a d'ailleurs levé 160 000 euros en novembre, notamment auprès de Xavier Niel.

Commentaires (9)

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Le pbm de ces plateformes est que certains projets accaparent une grosse partie des dons et font de l’ombre aux autres, comme à la SACEM où 25% des ayant droits touchent 75% des royalties.

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La Banque Postale AM (XAnge Private Equity) associée à Orange dans Kiss Kiss Bank Bank

La Poste associée à Altice/SFR dans La Poste Mobile.

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Dans le principe, c’est super Tipeee/Patreon. Et c’est de plus en plus utilisé (Usul est un assez mauvais exemple vu qu’il fait 3 trucs par an, mais d’autres font vraiment vivre leur business comme ça).



C’est bien plus sain que ces plate-forme de crowfunding où tu peux même pas mettre de plafond à tes appels de fonds. C’est sur que eux ça leur rapporte plus vu qu’ils sont au pourcentage, mais ça rend le truc pervers dans la plupart des cas.

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Sauf que Dailymotion c’est 80% vivendi maintenant..

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Autant le crowdfunding de types “prêt” et “investissement en capital” ont l’air d’avoir un avenir plus ou moins prometteur à long terme, autant le crowdfunding de type “don” à du plomb dans l’aile.



La grosse erreur des plateformes de crowdfunding est de faire passer le don pour autre chose que du don : de la precommande ou de l’investissement risqué.



A ce propos, MyMajorCompany a commis l’erreur de faire l’amalgame entre “don” et “investissement dans un projet”. Endemol et le label musical de M Goldman ont cru que le crowdfunding se gérait comme une production de divertissement alors qu’il s’agit vraiment d’un biais financier dans lequel le quidam s’investit personnellement (même si l’investissement financier en don reste mineur, l’investissement émotionel est fondamental et demande un traitement particulier et attentif de la part de la plateforme).



MyMajorCompany, comme d’autres plateformes, commettent trop d’amalgames et sous-estiment la fragilité de l’affectivité de l’internaute vis-à-vis des projets soutenus.

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Petite erreur de ma part : c’est Stéphane Courbit (un des responsables de la société de productions télévisés Endemol) qui a intégré le capital de MyMajorCompany.

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Bejarid a écrit :



(Usul est un assez mauvais exemple vu qu’il fait 3 trucs par an, mais d’autres font vraiment vivre leur business comme ça).



à 8000€ par vidéo, il peut vivre de ça. (3x8 = 32K/an)


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MuadJC a écrit :



à 8000€ par vidéo, il peut vivre de ça. (3x8 = 32K/an)





J’avoue, depuis qu’il n’emploi plus personne à coté, ça peut suffire. Mais je voulais surtout dire que certains font 10k€+/mois ce qui permet de faire vivre une petite société.


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