La gendarmerie française et Europol démantèlent Ghost, un cryptophone criminel australienFlock

La gendarmerie française et Europol démantèlent Ghost, un cryptophone criminel australien

SOS Fantômes

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La gendarmerie française et Europol démantèlent Ghost, un cryptophone criminel australienFlock

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Les polices de neuf pays, en collaboration avec Europol, ont interpellé en Australie l'administrateur d'un cryptophone utilisé par 600 criminels et trafiquants de drogue. 50 d'entre eux ont aussi été arrêtés. C'est (au moins) la troisième fois que l'expertise criminalistique de la gendarmerie française en matière d'inforensique et de décryptage de données chiffrées se distingue sur le plan international.

Jay Je Yoon Jung, 32 ans, a été arrêté au domicile de ses parents, à Sydney, par la police fédérale australienne. Il s'est montré « légèrement surpris » quand les policiers sont venus l’arrêter, a déclaré le commissaire adjoint de la police fédérale, Ian McCartney, rapporte l'AFP.

Des sources policières proches de l'enquête expliquent au Sydney Morning Herald (SMH) qu'il serait « modeste, intello et doué en informatique », mais également « socialement maladroit, sans partenaire, qu'il ne voyage pas, mais qu'il adore le karaoké ». Il vivait toujours chez ses parents, et travaillait officiellement pour l'entreprise familiale.

Signe qu'il vivait cela dit une seconde vie : Jung possédait une Mercedes noire haut de gamme, d'une valeur (neuve) de 300 000 dollars australiens (183 000 euros). La police, qui estime qu'il aurait stocké la majeure partie des profits de son marché noir en crypto-monnaie, s'attend cela dit à ce que des millions de dollars soient saisis dans les prochains jours dans ses portefeuilles en ligne.

Jung qui, d'après le SMH, aurait été motivé par l'argent, et par le défi intellectuel, est accusé d'être l'administrateur de Ghost (fantôme, en anglais), un cryptophone qui comptaient 400 clients actifs en Australie, parmi lesquels figurent des gangs de bikers australiens, plus 200 autres dans le monde entier, dont des groupes criminels organisés au Moyen-Orient, familles criminelles italiennes et gangs coréens.

« Le reste est réparti entre la Suède, l'Irlande et le Canada, ce qui témoigne des connexions mondiales nécessaires à l'acheminement des principales chaînes d'approvisionnement en drogues vers l'Australie », souligne le SMH.

Ces utilisateurs sont eux-mêmes accusés d'avoir utilisé Ghost pour « mener à bien un large éventail d'activités criminelles, notamment le trafic de drogue à grande échelle, le blanchiment d'argent, des actes d'une extrême violence et d'autres formes de criminalité grave et organisée », souligne Europol.

Une opération permise par deux logiciels espion

Jung aurait lancé son réseau Ghost il y a 10 ans, lorsqu'il n'avait que 23 ans. Au cours des neuf dernières années, le jeune homme aurait vendu ses cryptophones, assortis d'un abonnement et d'une assistance technique de six mois, pour environ 2 350 dollars australiens (soit 1 430 euros).

Huit « revendeurs » triés sur le volet, eux-mêmes membres expérimentés ou fins connaisseurs des gangs criminels, étaient chargés de contrôler les nouveaux utilisateurs potentiels, avant de leur vendre (ou pas) un cryptophone Ghost.

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Commentaires (2)


Merci Jean-Marc pour toutes ses informations. On voit qu'avec des moyens la police arrive toujours à faire tomber des réseaux criminels, même avec du chiffrement. L'occasion de rappeler que les volontés d'affaiblissement du chiffrement toujours à l'ordre du jour ne sont qu'un prétexte pour pouvoir espionner massivement les citoyens d'un pays.
Les velléités d'affaiblissement du chiffrement n'émanent pas des services de renseignement, et ne visent pas à "espionner massivement les citoyens d'un pays", mais de responsables politiques et/ou judiciaires, au vu du temps et du coût d'opérations telles que celles mentionnées en fin de cet article (qui restent l'exception, en matière de décryptage et/ou d'accès aux données chiffrées), ET qui sont peu au fait des effets de bord que cela engendrerait.

Au demeurant, l'ANSSI avait défendu le chiffrement lors du bras de fer entre Apple et le FBI (et pas que, cf Crypto: pourquoi l’ex-chef de la NSA défend Apple), comme vient aussi de le faire le ComCyberMI : Les experts cyber du ministère de l'Intérieur doutent de la faisabilité de #ChatControl
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