Le débit YouTube très fortement limité en Russie (128 kb/s)
Le 09 août 2024 à 10h45
3 min
Société numérique
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« Les autorités russes ont commencé à réduire fortement le débit des internautes lorsque ceux-ci tentent d’accéder à une vidéo sur YouTube », explique Le Monde.
Nos confrères ajoutent que, selon le média russe indépendant Meduza, le débit serait de 128 kb/s seulement… un nombre que l’on voit d’habitude pour de l’audio, pas la vidéo. Résultat des courses, les internautes russes doivent patienter pendant que la vidéo se charge (y compris en 240p), avant de pouvoir la lancer.
On est en effet loin des paramètres recommandés par Google :
Alors non, ce n’est pas Free qui a pris le relai pour le peering : « Tout cela est la conséquence de la politique antirusse de l’hébergeur [Google], qui supprime systématiquement les chaînes de nos personnalités (blogueurs, journalistes, artistes) dont les positions diffèrent du point de vue occidental », expliquait il y a peu Alexandre Khinchtein, qui dirige le comité technologique de la Douma, comme l’indique Le Monde.
Capital rapporte de son côté que, selon l’agence de presse russe Tass, le pays aurait directement contacté Sundar Pichai (CEO de Google) pour lui demander de « débloquer sur YouTube plus de 200 chaînes de médias, d’organes du pouvoir, de clubs sportifs et de personnalités politiques et artistiques ayant soutenu la politique de la Russie et de ses autorités ».
« Le ministère russe des Affaires étrangères accuse YouTube de censurer le contenu et d’empêcher l’accès à l’information à la demande des États-Unis », expliquait Reuters la semaine dernière. Capital rappelle que, « après la première offensive, les comptes soupçonnés d’être financés par l’État russe ont été suspendus. Le Kremlin y voit, quant à lui, de la "russophobie" ».
L’histoire ne date pas d’hier. Le Monde ajoute qu’en mars 2024, « Roskomnadzor, le gendarme russe des télécoms, avait taxé le géant américain Google d’activités "terroristes" ». Selon l’agence gouvernementale, des youtubeurs « diffus[ai]ent des publicités avec des appels à mettre hors service les communications ferroviaires de la Russie et de la Biélorussie ».
Cela pourrait être la dernière étape avant de passer à une position plus stricte, explique Geo : « Selon plusieurs observateurs et spécialistes des relations bilatérales entre Russie et États-Unis, le Kremlin réfléchirait à couper entièrement l’accès à YouTube via ses fournisseurs internet locaux dès le mois de septembre ».
Le 09 août 2024 à 10h45
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