Apple : de vraies nouveautés pour macOS et Xcode, une année calme pour watchOS et tvOS

Apple : de vraies nouveautés pour macOS et Xcode, une année calme pour watchOS et tvOS

À vous toutes les applications de Scrabble !

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Apple : de vraies nouveautés pour macOS et Xcode, une année calme pour watchOS et tvOS

Si Apple Intelligence et iOS 18 ont attiré la plupart des regards, le Mac se contente moins cette année de suivre les plateformes mobiles. visionOS a droit à sa première mise à jour majeure et Xcode fait le plein d'intelligence artificielle, avec son propre « copilote ».

Les annonces sur l'intelligence artificielle ont largement dominé l'ouverture de la WWDC. L'entreprise était attendue au tournant. Très en retard sur la concurrence (particulièrement Microsoft, portée par les modèles d'OpenAI) elle a consacré une bonne part des annonces à une vaste opération de rattrapage. Si l'entreprise n'a pas brillé par les nouveautés, elle veut en revanche faire la différence sur la vie privée.

Après iOS et iPadOS 18, qu'en est-il alors du Mac ? Le prochain système se nomme Sequoia et apporte des nouveautés intéressantes, dont la recopie de l'iPhone. Les autres plateformes, watchOS 11 et tvOS 18, sont plus discrètes, avec des apports moins nombreux. Xcode 16, en revanche, sera probablement l'une des versions les plus importantes de l'environnement de développement.

macOS Sequoia introduit la recopie de l’iPhone

La fonction, nommée iPhone Mirroring aux États-Unis, permet une recopie complète de l’iPhone et son utilisation en temps réel.

La fonction est une extension de Continuité. Elle reprend l’ensemble des signaux provenant de l’iPhone, y compris le son (que l’on peut faire varier ou couper). Le pilotage se fait avec le Mac, au clavier, au trackpad ou à la souris. L’utilisation peut se faire en mode portrait ou paysage, y compris pour lancer un jeu. On peut même redimensionner la fenêtre.

L’intégration est poussée. Par exemple, on peut accepter que le Mac reçoive les notifications en provenance de l’iPhone. Elles sont accompagnées du logo de l’application concernée, frappé en bas à droite un symbole de téléphone. Quand une de ces notifications apparait, cliquer dessus ouvre la recopie de l’iPhone sur le contenu correspondant. Il n’est pas nécessaire que l’iPhone soit déverrouillé pour que la fonction remplisse son office. Il peut être en cours de recherche et en mode « En veille », tout en étant utilisé sur le Mac.

L’intégration prend également en charge le glisser/déposer d’éléments de l’un vers l’autre. On peut sélectionner un ou plusieurs fichiers par exemple depuis le Finder et les déposer dans une application ouverte sur l’iPhone. Même chose pour une image copiée et que l’on peut intégrer dans un message ou autre.

Le couplage des appareils ne passe pas par internet. Ils établissent une double connexion Bluetooth et Wi-Fi sécurisée.

Les scénarios d’usages sont variés. La fonction étant intégrée, on peut s’en servir pour récupérer rapidement un élément d’un appareil vers l’autre, sans devoir passer par le cloud et des manipulations tactiles. Il y a surtout le cas des applications mobiles n’ayant pas d’équivalent sur Mac. On pense aux jeux bien sûr, mais aussi à d’autres plus axées sur la sécurité. Certaines applications sont par exemple reliées à des caméras de sécurité. Cliquer sur une notification ouvrira donc la fenêtre de recopie de l’iPhone et affichera l’image dans l’application correspondante.

Apple insiste sur les jeux !

Pour la deuxième année consécutive, Apple affirme qu’il n’a jamais été autant le bon moment de lancer ses jeux sur ses plateformes. Pourquoi ? Pour la cohérence des API et des capacités matérielles sur les puces Apple Silicon. Apple ne dit pas bien sûr qu’il existe de vastes différences entre les puces, que ce soit pour les performances ou pour les fonctionnalités. Le ray tracing, par exemple, n’est supporté qu’à partir des puces M3.

Ce qui n’empêche pas Apple de lancer son Game Porting Toolkit 2. Le premier du nom, lancé l’année dernière, avait pour mission de faciliter la transition des jeux vers les plateformes Apple, essentiellement depuis Windows. La nouvelle version faciliterait encore le portage. Elle intègre notamment un débogueur pour les shaders.

Apple n’en parle pas frontalement, mais Rosetta 2 (couche d’émulation pour le code x86 sur les Mac Mx) reçoit une amélioration très bienvenue. Comme l’explique l’ingénieur Longhorn sur X, la couche Rosetta de Sequoia prend en charge les instructions AVX2. Ces dernières, apparues chez Intel en 2013 (Haswell), permettent une accélération matérielle des traitements sur les vecteurs.

Ce support dans Rosetta signifie qu’un plus grand nombre de titres Windows peuvent être portés vers Mac. Comme le pointe Pierre Dandumont chez MacGeneration, les instructions AVX2 sont non seulement présentes depuis plus de dix ans, mais sont également requises dans un nombre croissant de jeux. Le passage par Game Porting Toolkit 2 devrait donc être facilité, avec de meilleures performances à la clé.

Longhorn signale que la prise en charge passe actuellement par une conversion du code vers les instructions NEON de l’architecture ARM. Sur de futures machines (M4 ?), le support d’AVX2 pourrait se faire par les instructions SVE, dédiées elles aussi à l’accélération matérielle des traitements vectoriels.

La gestion des fenêtres emprunte largement à Windows

Apple a beau faire souvent dans l’intuitif et se concentrer sur les usages, ses produits sont parfois curieusement en retard sur certains aspects. Sur iOS 18, on a par exemple vu de nombreuses possibilités arriver pour la personnalisation, la plupart disponibles depuis longtemps sur Android. Sur macOS Sequoia, c’est la gestion des fenêtres.

La gestion du « tiling » est ainsi empruntée à Windows. Là où l’on pouvait jusqu’à présent passer la souris sur la bille verte pour faire apparaître plusieurs tailles pour la fenêtre, il suffit d’agripper cette dernière pour la déplacer vers un côté ou un coin de l’écran. À gauche ou à droite, la fenêtre propose de remplir la moitié correspondante de l’écran. En haut, macOS propose de maximiser la taille de la fenêtre. Dans un coin, d’occuper le quart correspondant.

À chaque fois, un cadre blanc apparait pour présenter le résultat si on relâche le bouton de la souris. Refaire un glisser/déposer de la fenêtre lui rend sa taille d’origine. Les fenêtres peuvent également être pilotées par des raccourcis clavier.

Ce fonctionnement existe sous Windows depuis longtemps. Windows 11 a même ajouté une grille accessible depuis un passage de la souris sur le bouton Agrandir pour créer d’autres dispositions, comme trois applications côte à côte.

Un gestionnaire dédié pour les mots de passe

Voilà une nouveauté qui pourrait porter un gros coup aux gestionnaires de mots de passe, Apple proposant maintenant le sien. Il s’agit essentiellement de doter Trousseau d’une interface beaucoup plus pratique.

On parle donc bien d’une application dédiée pour retrouver tout ce qui touche aux identifiants, codes Wi-Fi et autres clés d’accès. Comme on s’en doute, les données sont synchronisées par le compte Apple (iCloud), comme le Trousseau le faisait déjà (chiffrement de bout en bout). Le service est bien sûr intégré dans Safari, peut s’utiliser de manière autonome et sera même présent sur Windows via le module iCloud, qui sera mis à jour pour l’occasion. Dommage, aucune version Android ne semble prévue.

On retrouve toutes les principales fonctions d’un gestionnaire, avec enregistrement et création de mots de passe aléatoires, groupes locaux et partagés, informations sur la robustesse du mot de passe. Nous ferons le point sur les capacités de ce gestionnaire quand plusieurs bêtas de macOS auront passé. Précisons que cette application est présente dans iOS et iPadOS 18.

Des nouveautés discrètes pour la virtualisation

On note aussi plusieurs améliorations moins visibles. Sequoia prend ainsi en charge la virtualisation imbriquée. Elle permet à un système déjà virtualisé de lancer à son tour des fonctions de virtualisation. C’est le cas dans Windows 11 pour les mécanismes de sandbox que l’on peut activer pour isoler l’exécution des applications. Ce support n’est cependant disponible que pour les puces M3.

De même, Sequoia gère l’accélération matérielle du GIC (pour Generic Interrupt Controller), pour transmettre directement les interruptions matérielles des périphériques aux machines virtuelles.

Améliorations diverses

macOS Sequoia dispose d’une série d’autres nouveautés. Pour la visioconférence par exemple, on peut désormais voir automatiquement l’image que l’on s’apprête à partager. La fenêtre de prévisualisation permet d’influer sur divers réglages d’image, changer l’arrière-plan ou le flouter avant que la conférence commence. Cette capacité est présente dans FaceTime et toutes les applications tierces qui la prendront en charge, WebEx étant cité.

Safari 18 voit ses performances augmenter et gagner de nombreuses fonctions liées à l’IA. Highlights, notamment, extrait d’une page les informations jugées comme les plus importantes. Par exemple, l’itinéraire pour se rendre sur le lieu, un résumé, des liens divers sur des sujets ou personnes abordées dans le texte, etc. Le mode Lecteur se veut plus épuré, avec là encore un résumé du texte et une table des matières. En outre, quand une vidéo est détectée, on peut l’afficher pour qu’elle remplisse toute la fenêtre du navigateur. Les commandes de lecture du système et le mode PiP (image dans l’image) sont pris en charge.

macOS 15 reprend bien sûr une bonne partie des améliorations déjà vues sous iOS 18, notamment pour Messages et les autres applications intégrées. Lors de la présentation, Apple Intelligence occupait également une bonne place. Comme nous l’avons indiqué hier, ces fonctions ne seront disponibles en préversion que cet automne, en anglais et aux États-Unis. Les autres marchés devront attendre l’année prochaine au moins. Tous les Mac Apple Silicon (M1, M2…) seront compatibles.

Qui aura droit à macOS Sequoia ?

Comme les iPhone, la liste de compatibilité ne change pas pour le nouveau cru. En clair, tout Mac actuellement sur macOS Sonoma pourra être mis à jour vers Sequoia. Ce qui signifie quelques Mac Intel dans le lot, qui n’auront naturellement pas droit à Apple Intelligence et seront amputés d’une partie des nouveautés.

Xcode 16 a maintenant son propre copilote

Il se murmure que la situation de l’IA chez Apple ne se serait réellement décoincée que fin 2022. Selon le Wall Street Journal, Craig Federighi, vice-président de la société, aurait été surpris et convaincu par le Copilot de GitHub (donc de Microsoft). Il aurait alors donné le feu vert pour une bascule complète vers l’IA générative, certain que ce type de technologie allait devenir central.

Il n’est donc pas étonnant de voir le nouveau Xcode arriver avec de nombreuses fonctions liées. L’assistant maison se nomme Swift Assist et doit permettre tous les types de tâches que l’on attend désormais de ce genre de service : suggérer du code, répondre à des questions, trouver de la documentation, proposer les derniers kits de développement d’Apple, explorer de nouvelles idées, proposer des tests rapides et ainsi de suite.

Tantôt en local, tantôt sur les serveurs

Les questions posées à Xcode sont transmises aux serveurs d’Apple. « Le code des développeurs n'est utilisé que pour traiter les demandes et n'est jamais stocké sur des serveurs, et Apple ne l'utilisera pas pour entraîner des modèles d'apprentissage automatique », précise cependant Apple. En revanche, tout ce qui touche à la complétion de code s’exécute en local, Apple garantissant que la connexion internet n’est pas nécessaire. Il faudra cependant que le Mac soit muni d’au moins 16 Go de mémoire, prévient Apple.

La première bêta de Xcode 16, disponible dans le centre développeur d’Apple, intègre d’autres nouveautés. On y trouve notamment une accélération des aperçus d’interface, une coordination avec les compilateurs Clang et Swift pour mieux gérer les dépendances, le support du format de débogage DWARF 5 (utilisé d’ailleurs par défaut pour les projets visant les nouvelles versions des plateformes), ou encore possibilité d’activer le durcissement pour la Standard Library de C++. Les améliorations sont nombreuses. On peut consulter la liste (copieuse) des améliorations dans la documentation d’Apple.

Le Vision Pro sera disponible en France le 12 juillet

Nouvelle plateforme oblige, visionOS 2 a eu les honneurs d’ouvrir le bal des nouveautés lors de la présentation. Mais avant d’évoquer les apports, précisions d’emblée que la France aura officiellement droit au fameux casque le 12 juillet. Les précommandes ouvriront le 28 juin, avec un prix de départ à 3 999 euros (3 500 dollars aux États-Unis) pour le modèle de base intégrant 256 Go. Au niveau des options, on retrouve les ZEISS Optical Inserts Readers à 115 euros, les ZEISS Optical Inserts Prescription à 169 euros, le boitier de transport à 219 euros et l’assurance AppleCare+ à 549 euros.

Maintenant, que trouve-t-on dans visionOS 2 ? Première mise à jour majeure d’une plateforme lancée l’année dernière seulement, cette version 2 étend simplement le périmètre fonctionnel de la base existante. Par exemple, le système peut transformer les photos classiques en versions spatiales, pour créer un effet de profondeur. Les galeries pourront être visualisées à plusieurs via SharePlay, les autres personnes étant affichées via leur avatar virtuel (Spatial Persona).

On continue dans l’amélioration de l’existant avec une meilleure prise en charge de la recopie d’écran du Mac. Cette dernière pourra bénéficier du support d’un plus grand nombre de pixels, visionOS 2 pouvant simuler un espace de travail nettement plus vaste.

De nouveaux gestes font leur apparition pour simplifier l’usage général. Par exemple, en retournant la paume vers le haut puis en pinçant avec le pouce et l’index, on fait apparaître le menu général. Tourner la paume vers le haut, puis la retourner et pincer ouvrira le centre de contrôle.

Les développeurs tiers ont droit à une avalanche de nouveaux frameworks et API, notamment pour gérer la 3D volumétrique. Des API spécifiques sont mises en avant pour des usages plus précis, dont la formation médicale.

watchOS 11 et tvOS 18 : une année bien calme

Pour ces deux plateformes, la liste de nouveautés est moins copieuse.

Sur la montre, on trouve surtout l’arrivée de la charte d’entrainement. Il s’agit de surveiller l’intensité des activités par rapport à d’autres paramètres, notamment l’âge et les autres signaux captés par la montre ou renseignés par l’utilisateur. On peut manuellement modifier le niveau de charge, les applications devant s’adapter et suivre le rythme. On peut d’ailleurs pour la première fois mettre les cercles en pause. Forme affiche plus d’informations et est plus personnalisable.

Une nouvelle application fait son apparition. Baptisée Signes vitaux, elle se concentre sur certains paramètres essentiels comme le rythme cardiaque et la saturation en oxygène (pour les modèles compatibles). watchOS 11 assure également un suivi plus complet de la grossesse. Les piles intelligentes, introduites avec watchOS 10, se veulent également… plus intelligentes. Elles doivent faire remonter des informations contextuelles plus efficacement, comme le module météo quand la pluie est proche, la traduction quand on se trouve à l’étranger, etc.

tvOS 18, quant à lui, apporte le support des écrans et rétroprojecteurs au format 21:9e. C’est la seule réelle nouveauté propre au système. Concernant Apple TV+, toutes les vidéos disponibles sur le service vont bénéficier de la fonction Insight. Très semblable au Xray d’Amazon Prime, elle pourra fournir des informations sur ce que l’on est en train de regarder : acteurs et actrices présents dans la scène, l’équipe de réalisation, musique. Pour cette dernière, une option permettra de l’ajouter directement dans Apple Music.

Commentaires (2)


On va pouvoir jouer aux jeux iPhone sur le mac 😁
Enfin une meilleure gestion pour les fenêtres et une application dédiée pour les mots de passe. C'était dommage de devoir passer par les réglages pour renseigner un mot de passe de mail qu'on trouve ailleurs dans les réglages 🤪
Les fenêtres, tant qu'on pourra pas les focus juste en bougeant le curseur, ce sera pas optimisé (et pour avoir la fonction, il faudrait supprimer les menus globaux, ce qu'ils ne feront pas). Et le plein écran aussi... rhaaaaa :D
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