Le gouvernement a songé à couper l’internet mobile en Nouvelle-Calédonie
Le 22 mai 2024 à 17h27
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Droit
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Auditionné à l'Assemblée nationale, Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, a indiqué qu'une coupure de la 5G, de la 4G et de la 3G avait aussi été envisagée en Nouvelle-Calédonie, relève BFMTech&Co :
« Il n'a pas été fait le choix, même si nous nous sommes posé la question, et comme l'évoquait le rapport sénatorial sur les émeutes, de baisser de 5G à 2G pour l'intégralité des réseaux sociaux. »
Blocage de TikTok en Nouvelle-Calédonie : Cette décision a été prise "sur la théorie des circonstances exceptionnelles" et "en lien avec le gouvernement de Nouvelle-Calédonie", indique @GDarmanin. "Il y a un recours en cours d'instruction au Conseil d'Etat."#DirectAN #TikTok pic.twitter.com/vai6UhIMHt
— LCP (@LCP) May 21, 2024
Le ministre fait référence à la proposition n° 12 du rapport sénatorial sur les émeutes de juin 2023, déposé en avril 2023 :
« Lorsque l'état d'urgence est déclaré en application de la loi du 3 avril 1955, permettre aux préfets de solliciter, pour une durée limitée, la désactivation de certaines fonctionnalités des applications de réseaux sociaux (géolocalisation, lives)- indépendantes de l'échange de communications écrites ou orales - en contexte émeutier. »
Couper les réseaux 5G, 4G et 3G revient en effet à « couper l'ensemble du réseau internet mobile », résume BFMTech&Co, tout en laissant active la 2G (également connue sous le terme de GSM) pour permettre les appels vocaux traditionnels et l'envoi de SMS.
« Faire tomber la 4G est très risqué, car il y a des effets collatéraux importants. Par exemple, cela peut affecter les paiements par carte bancaire, mais aussi les communications des forces de l'ordre ou des équipes médicales », précise à Tech&Co l'avocat spécialisé en droit du numérique Alexandre Archambault, qui souligne qu'il est aussi techniquement impossible de couper un réseau mobile dans le but de cibler l'accès à certains sites uniquement.
« Il existe des mécanismes de filtrage sur les équipements télécoms qui permettent de dégrader le trafic pour certains sites. En revanche, choisir de basculer en 2G, 3G, 4G ou 5G pour un site plutôt qu'un autre n'est à ma connaissance pas possible » ajoute Nicolas Guillaume, expert en télécoms et dirigeant de l'opérateur Netalis, auprès de Tech&Co.
Le 22 mai 2024 à 17h27
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