Fedora 38 : prise en main de la bêta, avec GNOME 44 et de nombreuses petites améliorations
Va va voum !
Le 16 mars 2023 à 15h25
7 min
Logiciel
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La bêta de Fedora 38 est là depuis peu, avec à son bord des évolutions importantes, sinon majeures. Elle est la première à intégrer GNOME 44 et à proposer GCC 13 notamment. La version finale est attendue vers la fin avril.
La nouvelle Fedora ne dérogera clairement pas à la réputation de la distribution. Elle intègre toujours les dernières nouveautés et est souvent la première à proposer certaines technologies. On se souvient notamment que la version 25 avait été la première à proposer une session Wayland par défaut, des années avant que Canonical fasse la même chose dans Ubuntu. Les philosophies entre les deux systèmes n’ont pas grand-chose en commun.
La bêta de Fedora 38 garde une nouvelle fois ce cap. Rares sont les composants à ne pas être disponibles dans leur dernière révision, y compris quand il s’agit de versions majeures. Avec toujours bien sûr la contrepartie : ces moutures sont moins éprouvées que certaines branches plus anciennes et entretenues par de multiples versions d’entretien.
Dans cette bêta, on retrouve en particulier GNOME 44, qui n’est lui-même pas tout à fait finalisé. D’ailleurs, si l’installation de Fedora 38 est livrée avec la bêta de GNOME 44, les mises à jour disponibles font passer l’environnement de bureau à la Release Candidate. Une bonne occasion de faire le point sur les nouveautés, particulièrement nombreuses.
GNOME 44
Commençons tout de suite par l’environnement par défaut de la distribution, même si de nombreux autres sont proposés en parallèle, notamment au travers des « Spins », les variantes officielles qui intègrent d’ailleurs pour la première Budgie et Sway.
La version fournie de GNOME 44 est pratiquement « stock ». Elle ne contient donc que très peu de modifications par rapport à l’environnement d’origine. Plusieurs nouveautés importantes sont présentes, comme le retour d’un panneau dédié aux applications en arrière-plan, depuis celui des réglages rapides en haut à droite de l’écran. Le panneau permet d’afficher toutes les applications actives et n’ayant pas de fenêtre à l’écran, comme on peut le voir sur cette maquette :
Pour une raison inconnue cependant, il nous a été impossible d’observer cette capacité en action. Quelles que soient les applications que nous avions en arrière-plan, le panneau n’a rien affiché. La nouveauté est pourtant référencée dans l’annonce de Fedora 38.
Nautilus, le gestionnaire de fichiers, se dote pour sa part d’une vue attendue depuis un bon moment : l’arborescence en mode liste. Elle n’est pas disponible par défaut, il faut se rendre dans les options de Nautilus pour cocher une case (Dossiers extensibles).
En outre, les onglets du gestionnaire se dotent d’un nouveau menu contextuel proposant certaines capacités que l’on trouve habituellement dans les navigateurs, comme « Fermer les autres onglets ». Enfin, on peut maintenant coller directement une image copiée depuis une autre source, comme le navigateur. Dans certains cas, cela évitera de passer par « Enregistrer sous ».
Dans les réglages de GNOME, le panneau dédié à l’accessibilité a été complètement remanié. Les outils sont désormais regroupés par fonctions corporelles (Voir, Entendre, Écrire…). Un classement bienvenu, qui renvoie ensuite vers des options liées. Dans « Voir » par exemple, on retrouve le contraste élevé, la réduction des animations, les grands textes, la taille du curseur, etc.
Logiciels a lui aussi quelques apports en réserve. Par exemple, une option permet enfin de n’afficher que les applications open source et libres. Une autre permet en outre de supprimer automatiquement les runtimes Flatpak non utilisés, pour libérer de la place.
Quelques autres changements sont à signaler dans les réglages. Par exemple, les entrées et sorties ont été réorganisées pour plus de clarté, le sélecteur de mois s’affiche sur deux colonnes dans Date et Heure, et la page À propos mentionne la version de noyau. On se demande d’ailleurs pourquoi cette information a mis si longtemps à arriver.
Enfin, le navigateur GNOME Web (Epiphany) affiche un nouveau visage. C’est le résultat de sa transition vers GTK4 et la bibliothèque libadwaita. Au-delà désormais d’une meilleure intégration dans GNOME, plusieurs apports sont présents, comme l’arrivée de TabView pour voir le contenu des onglets au survol de la souris ainsi des options supplémentaires pour la gestion des extensions Firefox. Nous l’évoquons ici, car c’est l’occasion de parler des nouveautés générales de GNOME 44, mais Web n’est pas intégré dans Fedora 38, qui intègre Firefox par défaut. Il reste néanmoins disponible dans Logiciels.
Une longue liste de mises à jour
On s’en doute, Fedora 38 débarquera avec une évolution générale des composants. À l’heure où nous écrivons ces lignes, c’est le noyau Linux 6.2.6 qui alimente la distribution. Sur le plan graphique, il est épaulé par Mesa 23.0, ce qui doit permettre à Fedora 38 de bien fonctionner avec les derniers GPU AMD et Intel. Côté NVIDIA, la situation reste complexe, le support complet de ces GPU n’étant réellement atteint qu’avec le pilote propriétaire.
Comme indiqué précédemment, Fedora 38 est la première distribution à intégrer GCC 13 par défaut pour la compilation dans une nouvelle version. Dans ce domaine, signalons aussi LLVM 16, binutils 2.39, glibc 2.37, GNU Debugger 12.1, GNU Make 4.4, Golang 1.20, Ruby 3.2 ou encore PHP 8.2. Il s’agit à chaque fois des dernières versions disponibles.
Fedora 38 poste également les bases du travail nécessaire pour la compatibilité avec les images noyau unifiées. Avec ces dernières, le noyau, initrd et cmdline sont rassemblés au sein d’une même image, couverte intégralement par la même signature Secure Boot.
On note également plusieurs autres améliorations sous le capot. Par exemple, du côté de la sécurité, tous les paquets de cette version ont été compilés avec des flags plus stricts. Le gestionnaire de paquets RPM a, lui aussi, été modifié pour utiliser un interpréteur OpenPGP basé sur Sequoia, là encore pour renforcer la sécurité.
Les unités systemd ont maintenant un temps d’extinction de 45 secondes, au lieu des 2 minutes qui avaient cour jusqu’ici. Ce changement intervient pour contrer certains services, quand un bug provoque un blocage que le système ne pouvait lever qu’au bout de 2 minutes. L’équipe de développement indique qu’elle surveillera les retours sur ce point. Si tout se passe bien, le temps pourrait être réduit à seulement 15 secondes dans une prochaine version du système.
Toujours aussi rapide
Enfin, Fedora 38 introduit une longue liste de petites améliorations, dont certaines sont dédiées aux performances. C’est un point récurrent sur le système : sa rapidité et sa réactivité.
La version 38 ne fait pas exception. Nous ne l’avons utilisée que quelques heures, mais ses performances surprennent encore une fois, qu’il s’agisse du temps de démarrage, du lancement des applications ou de la réactivité générale. Les seuls ralentissements constatés venaient de Logiciels, qui prenait parfois un peu trop son temps pour installer des applications, particulièrement quand elles provenaient de Flathub, en dépit de poids contenus et d’une connexion 1 Gb/s.
S’agissant pour l’instant d’une bêta, le système donne une très bonne idée de ce que sera sa version définitive. Le système a encore le temps d’être peaufiné, car cette dernière ne doit arriver qu’entre les 18 et 25 avril. Si elle prend du retard – ce qui est souvent le cas des Fedora – elle pourrait même se faire damer le pion par Ubuntu 23.04 comme première distribution classique (non rolling release) à intégrer GNOME 44.
Fedora 38 : prise en main de la bêta, avec GNOME 44 et de nombreuses petites améliorations
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GNOME 44
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Une longue liste de mises à jour
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Toujours aussi rapide
Commentaires (4)
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Abonnez-vousLe 16/03/2023 à 16h57
Merci!
Le 16/03/2023 à 21h28
Peu importe laquelle des distributions intégrera gnome 44, il y a fort à parier qu’Ubuntu va personnaliser gnome à sa sauce
Le 19/03/2023 à 09h49
C’est marrant, je viens de me rendre compte que le logo de Fedora fait penser à celui de ColdFusion :
Google
Le 21/03/2023 à 10h54
Fedora est basé sur ColdFusion, pour ça .
Sinon, je n’avais pas suivi qu’ils avaient changé de logo (https://linuxfr.org/news/retrospective-de-l-adoption-du-nouveau-logo-de-fedora)