Apple, Microsoft, Meta ont publié leurs résultats du premier trimestre 2023, surpassant les prévisions des analystes financiers.

Les 25 et le 26 avril, les géants numériques ont présenté leurs résultats économiques du premier trimestre 2023. Malgré la hype que soulève le sujet de l’intelligence artificielle, beaucoup d'analystes s'inquiétaient de les voir continuer de souffrir des aléas économiques qui ont ralenti le secteur en 2022. 

Mais Microsoft, Google comme Meta ont surpassé les prévisions. Chez les deux premiers, les départements cloud enregistrent des progressions notables.

Microsoft rapporte une augmentation de 7 % de son chiffre d'affaires sur les trois premiers mois de 2023, pour atteindre 52,9 milliards de dollars. Meta, lui, a présenté une augmentation de 3 % de son chiffre d'affaires par rapport au premier trimestre de l’année précédente, quand bien même l’entreprise avait prévenu qu’elle risquait encore d’enregistrer une baisse.

C'est la première croissance du chiffre d’affaires des deux sociétés depuis le début de l’année 2022.

Chez Alphabet, les bénéfices d’exploitation se sont rétractés de 13 % au premier trimestre 2023, pour atteindre 17,4 milliards de dollars, pour un chiffre d'affaires en hausse de 3 % (contre 1 % au trimestre précédent), à 69,79 milliards de dollars.

Les aléas économiques subsistent…

La plupart des entreprises numériques accusent tout de même le coût des vagues de licenciements orchestrées courant 2022 et continuées début 2023. Comme le souligne Développez, la période aura mis fin à l’image du codeur qui trouve du travail partout : les métiers du développement logiciel sont ceux qui ont le plus été touchés par des licenciements depuis le début de l’année.

• 2022, année noire pour toute la tech ?

Google affiche ainsi 2,6 milliards de dollars de dépenses pour gérer d’importants plans de licenciements et une réduction des espaces de travail ont aussi pesé dans la balance. En janvier, l’entreprise a renvoyé 12 000 personnes.

Meta est, lui aussi, en cours d’application d’un plan sévère de réduction des coûts, avec la suppression de 21 000 emplois au total.

Mais de premiers signes d’amélioration côté publicitaire

Les chiffres avancés par l’entreprise traduisent les difficultés persistantes du secteur publicitaire sur ses activités. Néanmoins, la publicité sur les moteurs de recherche semble mieux faire face aux aléas de l’économie que celle diffusée sur les réseaux sociaux, indiquait Bloomberg le 25 avril – Meta et Snapchat ont enregistré des baisses de demande plus importantes que Google et même que YouTube.

Pour autant, le lendemain, Meta annonçait de meilleurs résultats que prévus et a déclaré prévoir continuer sur sa lancée sur le trimestre avril-juin. Encore un indicateur positif pour le domaine de la publicité en ligne, note Axios. 

Et le cloud moteur, tandis que l'IA concentre l'intérêt

Les revenus de Microsoft sont principalement tirés par ses départements de cloud computing et de logiciels professionnels. Chez Microsoft cloud, le chiffre d’affaires a grimpé de 22 % pour atteindre 28,5 milliards de dollars. La croissance du département décélère légèrement, ce que Satya Nadella a expliqué, lors d’une réunion avec les investisseurs, par une « optimisation intense » des dépenses cloud des clients de Microsoft.

Quoi qu'il en soit, les annonces de Microsoft en matière d’intelligence artificielle ont aussi clairement servi ses résultats côté Office 365, puisque les revenus tirés de la suite d’outils et des autres logiciels pensés pour les entreprises ont augmenté de 11 %, une hausse plus importante qu’au trimestre précédent. 

Les fonctionnalités reposant sur les outils d’intelligence artificielle construits par OpenAI sont encore accessibles de manière très limitée, mais ces chiffres pourraient traduire un intérêt de la clientèle. La directrice financière de l’entreprise, Amy Hood, a souligné que Microsoft prévoyait des dépenses d’infrastructure pour soutenir l’expansion de ces services ainsi que pour aider le développement d’OpenAI et de ses partenaires.  

Côté Windows et Xbox, en revanche, les ventes continuent de chuter.

Bien que beaucoup plus petit que celui de Microsoft, le département d’« informatique nuagique » d’Alphabet a enregistré ses premiers bénéfices trimestriels, de 191 millions de dollars contre 706 millions de dollars de pertes l’année précédente – the Information rappelle qu’Alphabet a modifié sa manière d’allouer certains coûts dans ses calculs, ce qui participe aussi au progrès. Interrogé par Reuters, l’analyste senior Max Willens souligne par ailleurs que Google Cloud reste largement en retrait par rapport à ses deux concurrents américains et ne croît pas très vite.

Point de cloud chez Meta, enfin, mais de vrais investissements dans le domaine de l’intelligence artificielle. L’entreprise a néanmoins revu à la légère baisse ses prévisions de dépenses annuelles, puisque celles-ci s’élèvent désormais à une fourchette de 86 à 90 milliards de dollars, contre 86 à 92 milliards précédemment. 

Dans un contexte économique difficile, les résultats trimestriels des grands noms de la tech ont été scrutés par les investisseurs, rappelle CNN Business, dans la mesure où ces entreprises assurent à elles seules une part importante de la croissance de l’indice américain S&P 500.

Amazon publiera ses résultats le 27 avril au soir, Apple le 4 mai.