Consultations en ligne : un rapport parlementaire favorable au crowdsourcing
L'avis des autres
Le 06 janvier 2017 à 07h30
4 min
Droit
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Dressant le bilan de l’opération de « crowdsourcing » menée il y a quelques semaines afin de décortiquer les propositions émises lors d’une consultation organisée par l’Assemblée nationale, un rapport parlementaire suggère de poursuivre sur cette voie, tout en procédant à certains ajustements. La question de l’objectivité des volontaires fait notamment débat.
Si beaucoup de candidats à la présidentielle mettent en avant depuis quelques mois leurs propositions pour consulter davantage les citoyens, grâce à Internet, peu s’étendent pour l’instant sur le délicat examen des contributions laissées par les internautes... Or cette tâche est loin d’être simple. Comment en effet synthétiser et hiérarchiser les commentaires formulés par plusieurs centaines (voire milliers) de personnes, dans des délais généralement très courts ?
Une première expérience de « crowdsourcing » à l'Assemblée
En octobre dernier, en accord avec l’Assemblée nationale, les associations Regards Citoyens, Democracy OS France et FaisTaLoi ont pu lancer une initiative pour le moins originale : faire appel aux internautes pour décrypter les résultats issus de la consultation sur la loi pour l’égalité entre les femmes et les hommes de 2014 (voir notre article).
Concrètement, chaque volontaire était invité à cocher des cases indiquant si la contribution qui lui était soumise relevait de l’évocation d’une expérience personnelle, d’une proposition de nouvelle mesure, d’une demande d’information, s’il avait déjà entendu préalablement de tels propos, etc. « Si vous étiez député, que feriez-vous de cette contribution ? » était-il également demandé à l’internaute : « Rien », « Je cite les propos dans mon rapport », « Je convie l'auteur à une réunion avec mes collègues députés de la mission d'évaluation », etc.
Pour être validée, chaque évaluation devait être perçue de la même manière par au moins trois internautes.
Au travers d’un rapport d’information publié avant les fêtes, les députés Sébastien Denaja (PS) et Guy Geoffroy (LR) ont dressé un premier bilan de cette expérience. Les deux parlementaires se disent « convaincus que ce type d’exercice, s’ajoutant aux autres outils d’évaluation [puisqu’il était question d’évaluer une loi déjà promulguée, non de débattre d’un projet de loi, ndlr], permettra d’ouvrir des perspectives intéressantes ».
Ils expliquent toutefois que le dispositif proposé notamment sous la houlette de Regards Citoyens a soulevé certaines critiques : craintes concernant l'objectivité des volontaires, risques de détournement « par la mobilisation de quelques internautes malveillants décidés à saboter l’exercice en sapant délibérément le travail d’analyse communautaire », etc.
Vers une sélection de bénévoles, soumis à des règles déontologiques ?
Sébastien Denaja et Guy Geoffroy ont ainsi réfléchi à des solutions à même de permettre des progrès « en vue de consultations futures ». Pour les consultations les plus importantes, les rapporteurs proposent de « constituer un collectif d’internautes bénévoles chargés par l’Assemblée d’étudier les contributions sous forme d’analyse communautaire encadrée ».
En clair, seuls certains internautes pourraient participer à cette opération de crowdsourcing (ou « production participative », si vous préférez). L’acceptation d’un « code de déontologie emportant une obligation de neutralité et une obligation de déport en fonction du thème traité » serait à cet effet imposée aux personnes volontaires.
Dans l’ensemble, les deux élus estiment malgré tout que « les grands principes de l’analyse communautaire utilisés dans le cadre de la présente expérimentation » mériteraient d’être « conservés ». Certains rétorqueront peut-être que l’instauration de toute nouvelle contrainte risque de freiner les bénévoles souhaitant se mobiliser pour ce genre d’initiative... Et ce d’autant qu’il était possible en octobre dernier de n’analyser qu’une seule contribution, sans inscription ni formalité particulière.
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Une première expérience de « crowdsourcing » à l'Assemblée
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Vers une sélection de bénévoles, soumis à des règles déontologiques ?
Commentaires (7)
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Abonnez-vousLe 06/01/2017 à 08h26
Ils vont nous faire croire qu’ils vont suivre les avis d’internautes alors que rien que pour le CNUM, ils s’en tapent?
Le 06/01/2017 à 09h18
Le 06/01/2017 à 10h12
« par la mobilisation de quelques internautes malveillants décidés à saboter l’exercice en sapant délibérément le travail d’analyse communautaire »
C’était déjà l’argument pour la consultation citoyenne, il nous la ressortent pour l’analyse de cette dernière. Ça n’évolue pas vite dis donc…
« obligation de neutralité et une obligation de déport en fonction du thème traité »
Sur le test de regard citoyen il y avait il me semble une loi sur l’égalité des sexes. Il faudra donc être asexué !
Et souhaiter le rester… (mauvaise foi inside)
Le 06/01/2017 à 11h33
Internet étant majoritairement utiliser par les jeunes en France, ceux ci étant aussi le plus souvent de gauche, est-ce que ça ne poserait pas un problème ?
Le sujet de la première expérience me dis que c’est fait intentionnellement.
Le 06/01/2017 à 13h58
Le 06/01/2017 à 15h17
Le 06/01/2017 à 22h11