Retour sur la gamme Hue de Philips et quelques applications créées par la communauté
Y'a même un batch !
Notre dossier sur les ampoules Philips Hue :
Le 29 décembre 2018 à 09h30
9 min
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Les produits Philips Hue sont l'une des réussites de la domotique « nouvelle génération ». Mêlant gestion locale, accès distant et grande ouverture, ces ampoules et accessoires peuvent être utilisés de bien des manières, parfois étonnantes.
Dans le monde de la domotique, largement entremêlé avec l'internet des objets et autres assistants vocaux, il y a eu un avant et un après Philips Hue. Lancées fin 2012 en partenariat avec Apple, ces ampoules laissaient toute latitude sur leur luminosité et leurs couleurs. Ce, depuis un réseau local ou l'extérieur.
Une application officielle était fournie, mais l'ensemble s'est rapidement ouvert aux développeurs tiers, via des API, SDK et autres intégrations de plus haut niveau. C'est l'une des plus grandes forces de l'offre. De quoi permettre à chacun d'exploiter ces produits selon ses besoins, de l'application maison à la recette IFTTT.
Une petite révolution à une époque où les solutions domotiques reposaient en bonne partie sur des produits propriétaires. La situation a bien changé en quelques années, notamment avec la montée en puissance de micro PC comme les Raspberry Pi et autres systèmes ouverts tels que Domoticz (2012) ou Jeedom (2014) par exemple.
Six ans après le lancement des premiers produits, contrôler un système Philips Hue peut se faire de bien des manières, plus ou moins complexes, parfois surprenantes. Nous vous en détaillons plusieurs hors des sentiers battus.
- Retour sur la gamme Hue de Philips et quelques applications créées par la communauté
- Apprenez à utiliser l'API locale Philips Hue et à l'utiliser dans un premier script Python
- Utilisez Python et WSGI pour monter un serveur web local et gérer vos ampoules Hue (à venir)
Une histoire de pont
Dès le départ, l'équipe Hue a cherché à réunir deux mondes jusque-là éloignés : la domotique, via protocole Zigbee (qui date de 2005), et les développeurs d'applications. Pour cela, la société a misé sur un pont (bridge en anglais).
Les ampoules communiquent entre elles et avec le pont via Zigbee (basé sur IEEE 802.15.4), qui a la particularité de pouvoir fonctionner en réseau maillé (avec broadcast). Ainsi, lorsqu'une ampoule est trop éloignée du pont elle peut communiquer avec l'appareil le plus proche, qui va faire de même avec un autre élément ou le pont s'il lui est directement accessible.
La portée est de 10/20 mètres pour une intégration très peu coûteuse et peu gourmande en énergie. Un avantage à l'époque (et encore aujourd'hui) face à des solutions Bluetooth/Wi-Fi par exemple. La communication se fait à un faible débit, mais il n'y a pas besoin de plus pour échanger des messages simples entre appareils connectés.
Le pont assure pour sa part la communication avec le réseau local, via un simple port RJ45. Il est nécessaire pour la gestion depuis des applications et des appareils qui n'ont ainsi pas à être compatibles avec Zigbee (notamment les smartphones/tablettes). C'est aussi lui qui assure le fonctionnement depuis l'extérieur à travers le service My Hue.
Les produits Hue fonctionnent avec ou sans connexion internet. Il faut par contre que le réseau local soit opérationnel afin que les appareils permettant d'allumer et d'éteindre les lampes puissent communiquer avec le pont. La connexion internet et les serveurs de Philips doivent par contre être accessibles pour que certains services extérieurs puissent être exploités.
Six ans d'évolutions, un tarif encore élevé
Contrairement à celle proposée au lancement (ronde), la v2 du pont annoncée en 2015 (carrée à bords arrondis) supporte HomeKit. Elle nécessite une alimentation de cinq watts (5 V pour 1 A), mais ne supporte pas le PoE (Power over Ethernet). Elle peut être fixée au mur et remise à zéro via un petit trou/bouton situé à son dos.
Elle dispose d'un bouton d'appairage et de trois LED (Power, LAN, WAN) dont la luminosité ne peut (malheureusement) pas être réglée. Selon les documentations de Philips, un pont peut gérer jusqu'à 126 appareils Zigbee, dont 63 lampes et 63 capteurs (la latence pouvant grimper à partir de 50), 200 règles, 200 scènes, 64 groupes et 100 minuteurs.
La sortie de la v2 a coïncidé avec l'annonce d'une nouvelle version des ampoules (écriture noire sur trois lignes à la base), capable de monter à 806 lumens, contre 600 précédemment.
Un an plus tard, le fabricant promettait des tons de bleu, cyan et vert plus réalistes grâce à la troisième révision (écriture dorée à la base). Elles se distinguent également par un logo vantant des couleurs plus riches sur l'emballage. Trois gammes sont proposées :
La gamme actuelle est donnée pour une durée de vie de 25 000 heures (un peu moins de trois ans en usage constant) et 50 000 cycles d'allumage. La garantie est de deux ans. La température des couleurs peut grimper jusqu'à 6 500 K, avec une luminosité annoncée de 806 lumens. Certifiée A+ en efficacité énergétique, la puissance consommée est de 9 à 10 watts (équivalent à 60 watts) contre 0,1/0,2 watt en veille.
Côté tarif, il faut compter 30 euros pour le pack de deux ampoules simples, ce qui est déjà cher. On trouve facilement des packs de six ampoules LED Philips (non Hue) de 60 watts pour 20 euros environ. Avec la gamme Hue Ambiance, la facture s'alourdit à 60 euros les deux ampoules. Pour de la couleur, comptez pas moins de 100 euros. Sans oublier le pont.
De quoi laisser de la place à des concurrents moins gourmands. Ces dernières années, Signify (la société mère derrière la gamme de lumières Philips) a néanmoins multiplié les actions promotionnelles autour de la gamme Hue, sans changer le tarif facial. On pouvait par exemple trouver récemment le pont et deux ampoules colorées pour 70 euros, trois ampoules de base à un peu plus de 30 euros, etc.
Gamme élargie et grande ouverture aux développeurs
Sifgnify a également misé sur une extension de la gamme et divers partenariats (Friends of Hue). Les ampoules sont ainsi proposées dans différents culots/formats, dans des lampes d'ambiance, portables, spots, bandes de LED, produits à utiliser en extérieur, etc. Il est aussi question d'un interrupteur, une commande et un détecteur de mouvement.
La v2 de l'application officielle, sortie en 2016, introduisait la notion de pièces et les scénarios. La v3 publiée peu avant l'été apportait surtout un nouveau design et la synchronisation avec des appareils tiers (notamment pour les joueurs), entre autres améliorations. Elle était rapidement suivie du lancement la gamme Play, des lampes d'ambiance à 120 euros les deux exemplaires, tout de même.
C'est là que l'API maison entre en jeu. Car outre les habituelles possibilités de contrôle depuis l'application maison, les assistants vocaux des grandes plateformes, IFTTT et autres partenaires officiels, n'importe qui peut développer en exploitant les produits Hue. C'est même assez facile, tout étant fait pour vous simplifier la vie.
Cette interface a donné naissance à de multiples intégrations tierces, petits outils, SDK et autres scripts communautaires permettant d'allumer, éteindre ou gérer votre installation. Une documentation complète est fournie, un forum est proposé pour échanger avec d'autres développeurs.
Créer un compte est gratuit, nécessitant un simple pseudo/email.
L'API est une interface RESTful locale. Elle passe donc par de simples appels effectués sur le pont via des outils tels que cURL, fourni avec de nombreuses distributions Linux et désormais intégré nativement à Windows 10 (pouvant être installé sur les anciennes versions). C'est ce qui fait toute la simplicité de l'ensemble.
Signify fournit une interface web permettant d'effectuer simplement des requêtes. Pour les développeurs d'applications, des SDK Java et Objective-C sont également proposés.
La société indique dans des lignes de conduite que les développeurs peuvent librement utiliser les marques Philips ou Hue dans le nom de leurs applications, mais pas sous forme graphique ou via ses logos. Ils sont également désignés comme seuls responsables en cas de faille dans leur code.
Quelques outils simples à prendre en main
De quoi donner quelques applications clé en main, comme d'Ambieye. Ce nom cache de petites applications payantes pour Android, Chrome, iOS ou Windows, mais également un site en accès libre. Il permet un contrôle (local) de vos lampes depuis un navigateur ordinaire.
Il identifie l'adresse IP de votre pont et vous propose de l'associer en appuyant sur son bouton. Une fois la procédure finalisée, vous pouvez voir la liste de vos ampoules, vos groupes, vos pièces et quelques informations sur le pont. Une fois l'élément à modifier sélectionné, vous pourrez l'allumer/éteindre, modifier la scène ou la couleur via les différents onglets.
WinHue 3 est une petite application gratuite et open source (licence CC-BY-NC 2.0) sous Windows dédiée là encore au contrôle de vos lumières. Une interface permet de détecter le pont ou de scanner le réseau pour le découvrir. Un panneau de gestion complet vous donne ensuite un accès direct à tous les éléments : lumières, groupes, scènes, etc.
L'interface est un peu basique, mais donne accès à l'ensemble des possibilités pour la gestion de la lumière, les temps de transition, etc. Il est même possible de créer un plan de l'appartement/maison où placer les différentes lumières.
Controller for Alfred est plutôt destiné aux adeptes de macOS, puisqu'il exploite les possibilités de la « barre à tout faire » Alfred et ses Workflows.
Là aussi une phase d'association est proposée après l'installation. Vous pourrez ensuite contrôler vos lampes et pièces afin de modifier leur couleur, luminosité ou même définir des scènes et des rappels.
On trouve aussi la trace d'un bot IRC (qui semble désormais abandonné), de scripts PowerShell, bash/GTK ou même Batch. Bref, les possibilités sont nombreuses et vous pouvez créer votre propres solutions. Nous verrons d'ailleurs comment faire dans de prochains articles.
Retour sur la gamme Hue de Philips et quelques applications créées par la communauté
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Une histoire de pont
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Six ans d'évolutions, un tarif encore élevé
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Gamme élargie et grande ouverture aux développeurs
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Quelques outils simples à prendre en main
Commentaires (10)
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Abonnez-vousLe 30/12/2018 à 13h21
Si vous utilisez Vivaldi, vous pouvez aussi asservir les couleurs de lampes Hue avec la couleur de l’interface du navigateur, qui peut changer soit en fonction de la couleur dominante du site visité, soit en fonction de thèmes coloré (il est possible d’en planifier plusieurs tout au cours de la journée !).
La configuration est aisée via les Réglages > Thèmes > Intégration Hue
Pour piloter l’ensemble des lampes Hue depuis le navigateur, il est aussi possible d’utiliser une extension comme ChromeHue .
Le 30/12/2018 à 17h22
J’avais ce mode en tête avant de lire l’article; d’ailleurs la photo d’illustration montre 3 couleurs différentes derriere l’écran. Il n’y a pas de module permettant de faire une continuité avec la dominante de l’écran ou de la zone de l’écran, j’entend en mode film ou jeu, pas juste avec un browser?
Le 31/12/2018 à 14h54
Vivaldi ne gère qu’une seule couleur, changeant au rythme des sites ou des thèmes planifiés, qu’il peut appliquer à une ou plusieurs lampes ou bandes de LEDs.
Pour singer l’Ambilight de mes TV Philips, j’avais bricolé, pour l’écran du PC, un ADALIGHT basé sur Arduino et une guirlande de 25 LEDs https://learn.adafruit.com/adalight-diy-ambient-tv-lighting?embeds=allow
Il existe aussi https://www.dreamscreentv.com/diy/, pas testé…
Le 01/01/2019 à 17h41
Le 02/01/2019 à 14h08
Si il faut télécharge l’app windows Hue Sync. Par contre ça sous entend d’utiliser le pc pour lire les vidéos.
Le 03/01/2019 à 08h02
Quelqu’un aurait des références d’ampoule compatible Hue mais moins chère ? J’en ai déja plusieurs chez moi mais ça va revenir pas mal cher d’équiper tous mes luminaires. (Pis bon pour le couloir j’ai pas besoin d’avoir 150 milles couleurs ^^)
Le 03/01/2019 à 10h02
Les ampoules IKEA Tradfri sont compatibles
Le 03/01/2019 à 10h23
Oui, malheureusement il faut pouvoir les mettre à jour pour les associer au pont Hue et les intégrer dans ton maillage.
Problème, la MAJ des ampoules ne peut se faire qu’avec le pont… IKEA.
J’imagine que les ampoules Tradfiri fabriquées récemment intègrent déjà la MAJ mais comment le vérifier (code barre, indications sur la boite?) ?
Si tu as une solution je suis preneur.
Le 03/01/2019 à 11h10
Non les ampoules produites depuis le début d’année intègre le bon firmware.
Tu peux reconnaître sur la boîte http://google-home-le-blog.blogspot.com/2018/02/reconnaitre-une-ampoule-tradfri.html?m=1
Il faut que le code soit supérieur à 1732 soit la 32eme semaine de 2017
Le 03/01/2019 à 13h42
C’est précisément l’information qu’il me manquait, merci à toi !