Alors qu'Apple et Google peinent encore à investir les foyers avec leurs solutions de TV connectées, Intel compte bien investir ce marché. Mardi, le géant américain a ainsi confirmé à All Things Digital qu'il travaillait sur ce projet depuis plus d'un an, et que des ex-employés d'Apple, Google et Netflix avaient été recrutés en ce sens.

Une TV connectée. 

« Nous visons un service qui intègrera littéralement tout » 

Roi des processeurs et des semiconducteurs, Intel a donc de l'appétit dans le secteur de la télévision par internet. Un boîtier, à l'instar de l'Apple TV et de la Google TV (type Sony NSZGS7) sera ainsi proposée dans un premier temps a assuré Erik Huggers, « corporate vice president » d'Intel Media, la nouvelle branche créée spécialement par le fondeur. Point intéressant, Intel ne passere pas par un intermédiaire pour vendre ce boîtier. Les consommateurs achèteront bien un produit Intel, et non celui d'une autre marque.

Mais les ambitions d'Intel ne s'arrêtent pas là. « Nous travaillons avec l'ensemble de l'industrie afin de comprendre comment on propose de la télévision en direct aux consommateurs via Internet. » Le créateur du Pentium ne veut donc en aucun cas se contenter de fournir un boitier qui permettra d'aller sur internet via sa télévision.

Selon Huggers, le produit d'Intel se veut donc complet, offrant de la vidéo à la demande à l'instar de certains, mais aussi de la télévision de rattrapage, de la télévision en direct, et bien sûr des applications. Le tout via internet. « Nous visons un service qui intègrera littéralement tout » résume Huggers. « Mais Rome ne s'est pas construite en un jour. Ça prendra du temps. »

Concernant la télévision en direct, le but d'Intel serait d'offrir un pack de chaînes complet à l'image d'Aereo. Intel se pose ainsi comme un concurrent direct des opérateurs offrant de la télévision, déjà malmenés par les Netflix, Amazon et Hulu.

Une caméra qui pourrait faire polémique

Mais Intel veut aller encore plus loin. Son boitier intègrera une caméra visionnant les mouvements des téléspectateurs. Le but serait de personnaliser la façon dont le ménage regarde la télévision explique Intel, mais aussi d'améliorer le ciblage publicitaire. « S'il ya un moyen de distinguer qui regarde quoi, les annonceurs peuvent alors cibler les publicités en fonction des parties appropriées. » En somme, les publicités varieront en fonction du profil du téléspectateur, même si nous manquons de détails sur ce point. Cela soulève bien entendu des problèmes de vie privée.

 
Interrogé sur le sujet par CNET, Erik Huggers a annoncé que le service TV d'Intel serait aussi disponible sur les produits mobiles, c'est-à-dire sur Android, iOS, etc. Toutefois, le vice président a tenu à préciser que développer des outils multiplateformes demande un certain temps.

Selon Reuters, le marché de la télévision par câble serait évalué à 100 milliards de dollars. Et avec l'arrivée des TV connectées, ce pactole pourrait bien changer de mains. Netflix l'a bien compris, tout comme Google et Apple. L'agence de presse rajoute qu'Erik Huggers a auparavant travaillé pour Microsoft et surtout la BBC, où il a notamment développé le fameux iPlayer, lecteur permettant d'accéder aux contenus de la BBC via internet. Or iPlayer est disponible sur quasi toutes les plateformes à ce jour.

Le boitier d'Intel devrait sortir cette année aux USA, sans plus de précision. Son nom n'a pas été dévoilé, ni bien sûr son tarif ni les différentes négociations entre Intel et les chaînes de télévision.