Le gouvernement veut contrôler les exportations d’armes de surveillance
« Made in France »
Le 28 février 2013 à 16h18
3 min
Droit
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Ces dernières années, plusieurs entreprises (dont certaines étaient françaises) ont été accusées d’avoir vendu des armes de surveillance du Net à des pays peu respectueux des droits de l’homme, tels que La Libye ou le Bahreïn. Le gouvernement, qui s’était jusqu’ici peu exprimé sur le sujet, vient d’annoncer qu’il souhaitait améliorer le contrôle des exportations de ces technologies.
Le gouvernement l'a reconnu à l’occasion du séminaire gouvernemental dédié au numérique : les exportations de technologies de surveillance de l’internet ne font aujourd’hui « l’objet d’aucun contrôle ». Comment cela est-il possible ? Les autorités ont expliqué que ces exportations « ne relèvent ni de la catégorie des matériels de guerre ni de la liste des “biens à double usage” établie par les pays signataires de l’arrangement de Wassenaar et reprise dans un règlement européen qui instaure, dans les États membres de l’UE, un régime d’autorisation pour l’exportation des biens listés ».
En novembre 2012, l’association Reporters sans frontières s’était d’ailleurs déjà alarmée de cette situation, et réclamait alors que les pays de l’Union européenne imposent à ces exportations un contrôle et une régulation similaires à ceux exercés sur les armes de guerre traditionnelles.
Mais la dix-huitième mesure dévoilée aujourd’hui par Matignon pourrait apporter une réponse aux critiques. Le gouvernement a en effet annoncé qu’il voulait « inclure les technologies de surveillance et de contrôle de l’internet dans la liste des biens à double usage dont l’exportation est soumise à autorisation ». D’après Matignon, il s’avère que Paris a déjà proposé à ses partenaires d’inclure ces technologies dans la fameuse liste de l’arrangement de Wassenaar. « Une fois la liste mise à jour, elle sera traduite dans un règlement européen », précise le gouvernement.
Entre temps, les industriels et distributeurs français fournissant ce type de solution sont priés « de soumettre leurs exportations à autorisation afin de prévenir la dissémination de ces technologies vers des régimes susceptibles de les utiliser pour porter atteinte aux droits et libertés fondamentales des individus ». Il est toutefois bien précisé que le gouvernement « demandera » aux entreprises concernées de bien vouloir coopérer, ce qui laisse à penser qu’elles ne subiront aucune contrainte formelle...
Commentaires (13)
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Abonnez-vousLe 28/02/2013 à 16h52
Controle ??
Si c’est comme pour l’exportation des armes ca promet…
Ca en est ou l’enquete sur la vente des fregates à Taiwan ???
Nulle part bien sur puisque les politiciens sont les beneficiaires des retro-comissions.
Et donc la, ils viennent de trouver un nouveau filon sur lequel il ne touchait pas leur part !!!
Le 28/02/2013 à 17h50
Le 28/02/2013 à 18h25
Entre temps, les industriels et distributeurs français fournissant ce type de solution sont priés « de soumettre leurs exportations à autorisation afin de prévenir la dissémination de ces technologies vers des régimes susceptibles de les utiliser pour porter atteinte aux droits et libertés fondamentales des individus ». Il est toutefois bien précisé que le gouvernement « demandera » aux entreprises concernées de bien vouloir coopérer, ce qui laisse à penser qu’elles ne subiront aucune contrainte formelle…
Euuuuh… là le gars qui a fait le discours du preums a raté la marche. Il a fait du populisme pour faire patienter la geekosphère jusqu’à l’année prochaine.
Car ces équipements ne se justifient que pour la surveillance/contrôle de masse de la population.
Donc si ils sont restreints à l’export… je me demande bien qui sont les clients et utilisateurs dans notre belle nation… et pour quelles raisons?
Pour chasser les pédos-terroristes? Ou bien Olivier Hénard grâce à son trône chez SFR (on attend l’annonce) ne va-t-il pas faire installer ces “armes” pour chasser/bloquer les vilains téléchargeurs, ou bloggeurs dont la façon de penser est dérangeante pour certains cercles d’influences?
On ne se défend pas avec de tels systèmes, on contrôle/espionne la population en masse. Ces équipements n’ont pas à exister en France.
Le 28/02/2013 à 18h40
Pourquoi pas un label “Made In France” vus les projets en cours du gouvernement?
En plus les armes, c’est un peu notre spécialité…
Le 28/02/2013 à 19h18
Le 28/02/2013 à 20h33
Donc si ils sont restreints à l’export… je me demande bien qui sont les clients et utilisateurs dans notre belle nation… et pour quelles raisons?
Il est officiel qu’une version améliorée de eagle est en cours d’utilisation en France et depuis longtemps.
Sans compter le fichier christina qui concerne nos chers “services” qui lui est secret et dont on ne sait quelle technologie l’alimente.
Le 28/02/2013 à 20h52
Le 28/02/2013 à 21h02
Ah ! Voilà : le wasteland de Détroit. Rappelez-vous : enter at your own risk !
Le 28/02/2013 à 21h07
Mon Dieu, les forces de police peuvent procéder à du DPI sur un individu ciblé après autorisation d’un juge, on vit vraiment en Corée du Nord !
Ben voyons, eagle est capable de traiter des millions de communications tous les jours, il est calibré pour surveiller un pays entier sur tous les protocoles de communication et ils vont l’utiliser pour surveiller les deux ou trois pelés ?
Je me marrerai si ils mettent un jour ce genre de technos pour identifier les troll sur internet comme le sénateur Masson le souhaite tant :) ce jour là tu pourras compatire avec les coréens du nord.
Le 28/02/2013 à 22h27
Le 28/02/2013 à 22h39
Comment vont ils faire pour légiférer ? Des entreprises peuvent vendre des “équipements réseaux” a priori neutres, mais qui permettent de surveiller.
Je vois bien une solution française à base de DPI, conçue initialement pour traquer les téléchargeurs français qui font du DDL. L’entreprise vent la solution, mais le pays la configure selon ses soins.
Le 01/03/2013 à 15h05
Ces mêmes équipements sont toujours en cours d’implémentation dans notre propre pays …
Ca laisse songeur " />
Le 01/03/2013 à 20h09
Entre temps, les industriels et distributeurs français fournissant ce type de solution sont priés « de soumettre leurs exportations à autorisation afin de prévenir la dissémination de ces technologies vers des régimes susceptibles de les utiliser pour porter atteinte aux droits et libertés fondamentales des individus ». Il est toutefois bien précisé que le gouvernement « demandera » aux entreprises concernées de bien vouloir coopérer, ce qui laisse à penser qu’elles ne subiront aucune contrainte formelle…
Je croyais que ce n’était plus français !