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[Interview] Jacques Sauret, de Terra Nova, nous parle d’e-administration

Et d'Open Data, des systèmes d’information de l’État, etc.

[Interview] Jacques Sauret, de Terra Nova, nous parle d’e-administration

Le 03 février 2014 à 15h40

Alors que Matignon a présenté il y a plusieurs semaines différentes mesures en faveur de la modernisation de l’action publique (sur l'Open Data, la mutualisation au sein des systèmes d’information de l’État, l'e-administration,...), PC INpact a pu interroger Jacques Sauret, l’ancien président de l'Agence pour le développement de l'administration électronique (ADAE). Et pour cause : l’intéressé a travaillé pendant plusieurs mois sur la rédaction d'un rapport à ce sujet pour la fondation Terra Nova, traditionnellement située sur la gauche de l’échiquier politique.

En décembre 2013, la fondation Terra Nova présentait un rapport très fourni sur la modernisation de l’action publique, lequel contenait plusieurs recommandations concernant directement le numérique et les nouvelles technologies. Sous la direction de Jacques Sauret, l’ancien président de l'AEDE, le groupe de travail missionné par l’organisation en appelait en effet à de nombreux efforts des pouvoirs publics en matière d’e-administration, à une ouverture systématique - et gratuite - des données publiques financées par le contribuable (travaux de recherche, données statistiques, etc.), à des investissements massifs en faveur des systèmes d’informations de l’État, etc.

 

Quelques jours après la publication de ce rapport, le Premier ministre a officialisé différents arbitrages concernant justement la modernisation de l’action publique. Économie de 800 millions d’euros sur les systèmes d’information de l’Étatsuppression de plusieurs redevances perçues pour la réutilisation de données publiques et l’engagement qu’aucune nouvelle redevance sera instaurée, déploiement de plans d’actions ministérielles afin de faire d’internet « le mode d’accès préféré des Français pour leurs contacts avec l’administration » d’ici 2016,... les annonces détaillées par l’exécutif étaient nombreuses. Nous avons voulu demander à Jacques Sauret ce qu'il pensait de toutes ces mesures.

 

jacques sauret

« Osons, il est temps ». Telle était la conclusion de votre rapport sur la modernisation de l’action publique. Au regard des annonces faites par le Premier ministre lors du dernier CIMAP, estimez-vous que les pouvoirs publics ont suffisamment « osé » ?

Au niveau du dernier CIMAP, clairement, ma réponse est non. Par contre, les annonces du président de la République lors de sa conférence de presse rejoignent le constat que fait Terra Nova dans son rapport. Que ce soit sur le pacte de responsabilité, la simplification, la baisse de 50 milliards d’euros des dépenses publiques, François Hollande a dressé des lignes directrices qui correspondent à ce que nous préconisons.

 

Maintenant, c'est une conférence de presse, donc il y a très peu de précisions. Le sujet est donc désormais de savoir comment on fait... On est d'accord sur l'orientation, mais la question est de savoir s'il va être capable de le faire et dans quelles conditions.

Dans votre rapport, vous faites plusieurs propositions concernant l’Open Data. Quand on voit que vous préconisiez que « toute information financée par le contribuable » soit mise à disposition du public gratuitement, n’est-on pas encore bien loin du compte ?

Oui ! Mais pour le coup, ce qu'a fait le gouvernement avec Etalab va vraiment dans le bon sens. Après, on peut toujours dire que ce n'est pas assez rapide ou complet... C'est clair ! Mais, je trouve qu'il y a là une véritable évolution très positive.

Quelles sont aujourd’hui les barrières à la mise en œuvre d’une telle proposition ?

Il y en a plusieurs. Il y a tout d’abord une barrière culturelle, qui consiste à dire que les données de l'administration sont celles de l'action publique, donc qu'il ne faudrait pas que des entreprises privées puissent faire du profit avec. Il y a une autre barrière, de plus en plus prégnante, qui consiste à dire que les données publiques doivent être vendues pour compenser une baisse des dotations budgétaires.

 

papiers dossiers

Le gouvernement a pour objectif d’économiser entre 500 et 800 millions d’euros d’ici 2017 - 2020 en « modernisant » les systèmes informatiques de l’État. Pensez-vous que cet objectif soit réaliste, alors que vous préconisiez dans votre rapport de faire passer l’investissement public en matière de systèmes d’information de 1,15 % à 3 % du budget de l’État ?

Il y a deux sujets. Tout d’abord, il y a le fait que si l'on peut avoir la même chose en dépensant un euro au lieu de trois euros, il ne faut pas se gêner ! Et de ce point de vue-là, l'organisation actuelle du pilotage des systèmes d'information de l'État, je ne vais pas dire qu'elle est calamiteuse, mais elle est très très largement perfectible ! Faire des économies, oui. Il faut les faire, il faut rationaliser, il faut faire en sorte que l'on ait un meilleur service...

 

Mais à côté de ça, il faut aussi investir, c’est-à-dire qu’il faut dépenser plus d'argent. Et je dissocie bien les deux, parce que si l'on passe de 1,15 % à 3 % du budget de l’État mais sur les mêmes modes d'organisation, ce n'est pas pertinent non plus. Il faut à la fois améliorer le fonctionnement actuel des choses, et de l'autre côté y mettre les moyens.

Quel regard portez-vous sur la méthode retenue par l’exécutif, celle de la mutualisation ?

Ce n'est pas à la hauteur des enjeux... Je ne veux pas paraître trop dur, car il y a quand même des choses qui se font, mais ce n'est pas la bonne échelle ! Très clairement, nous, ce que l'on préconise, c'est de faire quatre plateformes d'exploitation pour tout l'État, lesquelles feraient des échanges, de l'interopérabilité, des référentiels, etc. Là, c'est presque à la petite semaine... On ne remet toujours pas en cause le fait que chaque ministère exploite ses données. Or ça n'a pas de sens.

Comment expliquez-vous que les efforts suffisants ne soient pas au rendez-vous ?

Il y a plusieurs raisons encore une fois. La première c'est que ce sont des sujets d'apparence technique, où le politique et les cabinets, et même les directeurs d'administrations centrales, n'y connaissent rien, ne comprennent rien ou pas grand-chose. Et ce n'est pas anormal, ce n'est pas leur métier ! Ceux qui leur en parlent, ce sont les DSI [direction des systèmes d'information, ndlr] des ministères. Et c'est difficile pour eux, ils ont des équipes, une culture, etc. Eux n'ont aucune incitation à bouger. Ce n'est pas tous les DSI, mais j'en ai connu certains qui étaient très fiers de montrer leurs salles de serveurs, un peu comme l’on montre une belle bagnole... Tant qu'il n'y aura pas une décision, une vision stratégique claire portée par le politique, aucun DSI n'aura intérêt à changer.

Vous ne faites pas référence aux logiciels libres dans votre rapport, est-ce volontaire ?

Non ! J'étais - et je reste - très partisan du logiciel libre, pour plusieurs raisons. Tout d’abord, pour une raison de principe, parce que je crois au crowdsourcing. Deuxièmement, parce que sur le plan économique, ça a beaucoup d'intérêts. Enfin, c'est pour des raisons d'interopérabilité. Les systèmes propriétaires, quels qu'ils soient, tendent à un imposer un marché captif. Je pense donc que le logiciel libre est une bonne solution. Après, en tant qu'ancien président de l'AEDE, je ne voulais trop apparaître comme l'auteur d'un rapport "techno", destiné uniquement aux technophiles. C'est vrai que j'aurais peut-être pu insister là-dessus, mais pour un lectorat « grand public », ce n'est pas quelque chose qui est très parlant.

Sur les services publics en ligne, ne se limite-t-on pas encore trop à « la simple dématérialisation des procédures administratives » à laquelle vous faisiez référence ?

Là, il y a quand même une orientation très bien, c'est le programme « Dites-le nous une fois ». Il s'agit là d'une approche centrale, déterminante... Et c'est normal que l'on ne voit pas encore les effets totaux, je ne suis pas donc critique à ce sujet.

 

Après, il est clair que les services sont totalement insatisfaisants au jour d'aujourd'hui. Il y en a qui sont très bien, mais c'est une toute petite minorité et ça reste encore de la dématérialisation de procédures papiers. On n'en est pas encore à de vrais téléservices tels qu'on peut les imaginer aujourd'hui. On paie cinq ans de très faible activité voire d'inactivité de l'État en la matière. Le quinquennat Sarkozy a été calamiteux sur ce sujet.

Le Conseil national du numérique a présenté quelques semaines avant vous un rapport dont plusieurs propositions allaient dans un sens similaire. Qu’avez-vous pensé des préconisations contenues dans son rapport sur l’inclusion numérique ?

Elles vont dans le bon sens ! Après, le Conseil national du numérique n'a pas peut-être pas forcément toute la liberté de parole que nous on peut avoir à Terra Nova...

Avez-vous eu des discussions avec les pouvoirs publics suite à la remise de votre rapport ?

Au niveau de l'exécutif, nous n'avons pas eu plus de retours que ça. Je sais qu'il a été lu, ou du moins parcouru par quelques personnes au sein de l'exécutif, mais à ce stade, il n'y a pas eu de retours ou d'échanges. Mais les annonces du président de la République légitiment les démarches que nous avions faites, à la fois le constat et les grandes orientations, et nous allons relancer un peu les choses.

 

Merci Jacques Sauret.

Commentaires (20)

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il est clair que les services sont totalement insatisfaisants au jour d’aujourd’hui.

Y en a-t-il un seul homologué RGS?

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Terra Nova, j’espère que leur(s) système(s) c’est pas un truc de l’Ère de la Préhistoire et des Dinosaures !



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pour la fondation Terra Nova, traditionnellement située sur la gauche de l’échiquier politique.



Histoire de pinailler, ce think thank est proche du Parti Socialiste (pour ne pas dire qu’il y pioche un certain nombre d’idées) et vu la politique actuelle du gouvernement, on ne peut franchement pas le qualifier de gauche.





Il y en a plusieurs. Il y a tout d’abord une barrière culturelle, qui consiste à dire que les données de l’administration sont celles de l’action publique, donc qu’il ne faudrait pas que des entreprises privées puissent faire du profit avec. Il y a une autre barrière, de plus en plus prégnante, qui consiste à dire que les données publiques doivent être vendues pour compenser une baisse des dotations budgétaires.



Ah les idées reçues ont la vie dure… L’open source/data est clairement bénéfique pour l’Etat au niveau économique (comme il le dit plus loin) : ça permet la création d’emplois via de nouvelles activités grâce à la réutilisation des données et une partie des bénéfices engendrés par ces activités iront dans les caisses de l’Etat (impôts, cotisations, etc.)

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romainsromain a écrit :



Non Terra Nova c’est juste ça :http://www.arretsurimages.net/chroniques/2013-12-27/Le-banquier-de-Terra-Nova-co…





joli de résumer cette organisation à un avis d’un de ses membres dans un interview. <img data-src=" />


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Exosta a écrit :



Histoire de pinailler, ce think thank est proche du Parti Socialiste (pour ne pas dire qu’il y pioche un certain nombre d’idées) et vu la politique actuelle du gouvernement, on ne peut franchement pas le qualifier de gauche.







Tout dépend de la définition de gauche et droite, mais à priori le ps et terra nova sont bien à gauche, mais ce qui est sûr c’est qu’ils ne sont pas Trotskiste comme un Mélenchon.


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Terra Nova est social-libéral, mouvance que je classe perso au centre-gauche.

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romainsromain a écrit :



Non Terra Nova c’est juste ça :http://www.arretsurimages.net/chroniques/2013-12-27/Le-banquier-de-Terra-Nova-co…







hellmut a écrit :



joli de résumer cette organisation à un avis d’un de ses membres dans un interview. <img data-src=" />





Terra Nova c’est juste la propagande du gouvernement PS sous forme de “think tank”

(à partir de la moitié de la page)


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Deep_INpact a écrit :



Terra Nova c’est juste la propagande du gouvernement PS sous forme de “think tank”

(à partir de la moitié de la page)







Je comprends mieux pourquoi je vois très souvent Juliette Méadel. <img data-src=" />


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Et parce que c’est proche du PS, on doit balayer leurs idées d’un revers de la main ? Vous avez lu l’interview au moins ? (dans la grande tradition INpactienne du commentaire sans lecture <img data-src=" /> )

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Jarodd a écrit :



Et parce que c’est proche du PS, on doit balayer leurs idées d’un revers de la main ? Vous avez lu l’interview au moins ? (dans la grande tradition INpactienne du commentaire sans lecture <img data-src=" /> )





oui, j’ai lu l’interview, et ma conclusion est sévère : même en passant outre l’allusion à la mandature précédente responsable de tous les maux (un grand classique), c’est une vision de “tête d’ampoule”.



Je suggère au think-tank terra-nova de consulter quelques ministères pour voir de quoi on part et le budget nécessaire pour atteindre leur objectif.

Si ça peut les aider, pour une direction d’un ministère, au hasard la DGFIP, il peuvent consulter les pages 102 à 110 de ce pdf pour les applications en cours (liste non exhaustive, je n’y vois pas SILECS ou CIRCLE ni aucun logiciel PABLO).



Ils peuvent aussi s’interroger sur les interactions automatiques (ou pas) entre ces programmes, ça me semble la moindre des choses, avant de les interfacer avec des logiciels d’autres ministères.



Plus tard peut-être, on parlera habilitations, contrôles des accès, croisements de fichiers et Loi informatique et liberté.

En attendant, on trouve encore quelques inconscients pour s’exprimer sur des forums publics comme ce commentaire : je dois gérer mes mails pros via lotus notes (version &lt; à 2003) et thunderbird <img data-src=" />


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bref, si terra-nova n’est pas satisfait par la gestion des services informatiques ministériels, je suis d’accord, mais ce problème ne sera pas résolu sans remise en cause du fonctionnement des ministères. J’attends leurs propositions.

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_fefe_ a écrit :



bref, si terra-nova n’est pas satisfait par la gestion des services informatiques ministériels, je suis d’accord, mais ce problème ne sera pas résolu sans remise en cause du fonctionnement des ministères. J’attends leurs propositions.







Tu as lu le rapport ? C’est son but.



Si on regarde d’un simple point de vue utilisateur. L’utilisation de formulaire papier en exemplaire multiple devrait avoir disparu depuis longtemps. L’identification des personnes pourraient être plus fiable que nom/date de naissance/lieu de naissance voir adresse actuelle (ce qui est chiant à chaque déménagement). L’inscription sur les listes électorales devrait être automatique lors du changement d’adresse.

Ce que fait l’état avec les impôts n’est pas trop mal. C’est sécurisé, et cela marche bien.


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cyrano2 a écrit :



Tu as lu le rapport ? C’est son but.





Après avoir répondu à “tu as l’article ?”, je dois répondre à “tu as lu le rapport ?” de 137 pages.

Oui, je l’ai lu, et je ne me vois pas le commenter point par point, alors si tu as des questions précises, explicite STP.



Ce rapport préconise une simplification des codes sans écrire une seule fois le terme législateur en 137 pages <img data-src=" />

Ce rapport emploie des circonlocutions évitant d’expliciter la hiérarchie administrative : fonctionne très bien en version descendante, beaucoup moins en version remontante… , comme si ses statuts ne relevaient pas non plus du législateur.







Si on regarde d’un simple point de vue utilisateur….



c’est bien le problème : pour un simple changement d’adresse, as-tu idée du nombre d’intervenants derrière, du nombre de saisies manuelles dans combien d’applications ?…



Pour l’instant les impôts sont la vitrine des NTIC, mais quand tu connais un minimum l’arrière-cuisine, ça ne ne pourra pas durer.



Ce think-tank n’est pas influent sur le PS (depuis quand), ce parti n’a pas la majorité à l’assemblée nationale et au sénat, <img data-src=" /> c’est des noobs, ils viennent donner des leçons toutes fraîches. <img data-src=" />


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_fefe_ a écrit :



c’est bien le problème : pour un simple changement d’adresse, as-tu idée du nombre d’intervenants derrière, du nombre de saisies manuelles dans combien d’applications ?…







Des saisies manuelles entre application en 2014 ? Et tu oses dire que le problème ne vient pas des services ?



Google, Amazon et Facebook gèrent infiniment plus de données que l’Etat avec bien moins de monde !



Tu confonds largement le problème technique à résoudre, et le but à atteindre. Si les services sont incapables de se mettre d’accord pour faire fonctionner ce genre de système, le problème provient des services et non des politiques.


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cyrano2 a écrit :



Des saisies manuelles entre application en 2014 ? Et tu oses dire que le problème ne vient pas des services ?





J’ai dit ça ?

Alors je me suis mal exprimé, mea culpa.



Google, Amazon et Facebook gèrent infiniment plus de données que l’Etat avec bien moins de monde !



Passons sur le fait que tu ne voudrais pas (enfin j’espère) que l’état monétise les informations qu’il détient comme les entreprises que tu cites dont c’est le fond de commerce.

Arrêtons de comparer l’incomparable : Google et Facebook sont des entreprises de services informatiques, les ministères ont d’autres objectifs et l’informatique n’est qu’un outil pour les atteindre.

Si tu tiens à les comparer, annonce les budgets alloués aux services info des ministères et ce qu’ils représentent en pourcentage d’un budget global.





Tu confonds largement le problème technique à résoudre, et le but à atteindre. Si les services sont incapables de se mettre d’accord pour faire fonctionner ce genre de système, le problème provient des services et non des politiques.



je ne confonds rien, tu méconnais le fonctionnement actuel des administrations à faire évoluer : poids de la hiérarchie dans un service, rivalités entre services que les hiérarchisations génèrent, modèles d’évolution de carrière dans les administrations…



Tu peux taper sur les services autant que tu veux, tant que l’administration fonctionnera sur un modèle hiérarchique à sens unique du haut vers le bas, la mise en concurrence de services avec pour carotte la carrière du responsable, rien ne changera, et ça c’est du ressort du politique ou du législateur.

Seulement le fonctionnement actuel l’arrange bien : le gouvernement propose, le législateur vote, les ministères appliquent (font appliquer), point barre. C’était une connerie ? Pas grave, ça ne remontera pas.



Pour en revenir au rapport : il est dans la continuité des précédents, on ne touche pas à la réglementation dont découle le fonctionnement des administrations ministérielles.

Un constat (facile), des éléments de langage pour justifier ses solutions (déjà repris à leurs comptes par les ministères pour expliquier des décisions contraires au rapport), et des propositions.

Je peux les commenter :




  • n°1 : trop tard, ça fait bien 10 ans que les réformes ont pour but de pallier la pénurie.

  • n°2 : déjà en place depuis plusieurs années, yapluka faire un rapport sur son effet sur le contrôle des marchés publics

  • n°3 : peu ambitieux, le contrôle en fonction des risques est déjà en place, en fonction des enjeux également.

  • n°4 : je ne comprends pas, si ce n’est pas pratiqué actuellement dans les directions, il y a un paquet de gens payés à ne rien faire.

  • n°5 : idem





    Un exemple pour préciser ma pensée : le logiciel Louvois censé gérer la paye des militaires : il a coûté un bras au contribuable français, ne fonctionne toujours pas, et porte préjudice à ceux censés en bénéficier.

    Dans la chaîne de décisions, il y a bien des personnes rémunérées pour leurs responsabilités, les assument-elles ?

    Si tu as vu l’ombre d’une sanction administrative ou d’une condamnation, , je veux bien un lin.


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à supprimer SVP

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_fefe_ a écrit :



Un exemple pour préciser ma pensée : le logiciel Louvois censé gérer la paye des militaires : il a coûté un bras au contribuable français, ne fonctionne toujours pas, et porte préjudice à ceux censés en bénéficier.

Dans la chaîne de décisions, il y a bien des personnes rémunérées pour leurs responsabilités, les assument-elles ?

Si tu as vu l’ombre d’une sanction administrative ou d’une condamnation, , je veux bien un lin.







En la structure hiérarchique est tel qu’il y a une myriade de responsable pas coupable. C’est hallucinant qu’il n’y ai pas de conduite de projet. Les cabinets de consulting pourrait aider pour une fois. En plus, c’est le 2ième projet de suite, qui se plante sur le même sujet….







“Tu peux taper sur les services autant que tu veux, tant que l’administration fonctionnera sur un modèle hiérarchique à sens unique du haut vers le bas, la mise en concurrence de services avec pour carotte la carrière du responsable, rien ne changera, et ça c’est du ressort du politique ou du législateur. ”



C’est le problème des services qui peuvent pas mourir comme une entreprise, et pourtant l’administration française est loin d’être l’une des pires.



Tu devrais contacter l’auteur du rapport, j’imagine qu’il sera ravi d’un contact avec un “insider”.



De mon coté, j’ai l’impression que c’est impossible de changer ce genre de façon de fonctionner. Je ne vois que l’Open Data comme moyen de faire une voie de retour sur les politiques engagées.


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cyrano2 a écrit :





Tu devrais contacter l’auteur du rapport, j’imagine qu’il sera ravi d’un contact avec un “insider”.





Non, j’exprime mon opinion, je ne vais pas perdre mon temps à correspondre avec un think-tank. Ces gens sont plus qualifiés que moi, c’est leur rapport donc leur choix ( http://rue89.nouvelobs.com/2013/11/19/institut-montaigne-terra-nova-iris-finance…” target=”_blank” rel=“nofollow”> financés à 80% par le mécénat d’entreprise (Areva, Google, Vivendi, Microsoft, SAP…)



Mon opinion est basée sur des rapports publics, dont ceux de la Cour des Comptes ou de la Commission des Finances, qu’ils connaissent.



Par exemple celui-ci sur la DGFIP :

le postulat de départ est de rendre l’administration plus efficiente, pour faire des économies, très bien.

D’où le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant en retraite ; là, le peuple applaudit.



Sauf que ceux chargés d’appliquer ce programme se sont un peu épargnés.

Le résultat sur la période 2006 à 2013 :





  • on a sacrifié les lampistes : -20 % de C, -17 % de B et +9 % de A (à la louche)



  • les dépenses de personnel continuent à augmenter malgré le gel du point d’indice (quel était l’objectif ?), on se retrouve avec une armée mexicaine (certains disent qu’on a acheté la paix sociale avec les promotions internes), alors que http://solidairesfinancespubliques.fr/agt_adh/actualite/2013/decembre/131217_lim…]la charge de travail des lampistes[/url] explose : en 10 ans, l’accueil physique pour la déclaration de revenus est passé de 3,2 à 6 millions, les appels téléphoniques de 2,4 à 5 millions et les courriels de 30000 à 850000.



    À en croire la presse généraliste, en 2014 le peuple en redemande et Terranova présente ces recettes.

    Yaka continuer à accepter leur présentation des faits et suivre leurs conseils. <img data-src=" />







    De mon coté, j’ai l’impression que c’est impossible de changer ce genre de façon de fonctionner. Je ne vois que l’Open Data comme moyen de faire une voie de retour sur les politiques engagées.



    L’opendata a d’autres bienfaits, mais ne modfiera pas le fonctionnement des administrations, à peine leur communication.

    Je verrais plutôt une réforme progressive du statut des fonctionnaires, en commençant par les plus hauts censés donner l’exemple.


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le 1er lien est foireux : alors voilà.



PS : faut rallonger la durée d’edit !

[Interview] Jacques Sauret, de Terra Nova, nous parle d’e-administration

  • « Osons, il est temps ». Telle était la conclusion de votre rapport sur la modernisation de l’action publique. Au regard des annonces faites par le Premier ministre lors du dernier CIMAP, estimez-vous que les pouvoirs publics ont suffisamment « osé » ?

  • Dans votre rapport, vous faites plusieurs propositions concernant l’Open Data. Quand on voit que vous préconisiez que « toute information financée par le contribuable » soit mise à disposition du public gratuitement, n’est-on pas encore bien loin du compte ?

  • Quelles sont aujourd’hui les barrières à la mise en œuvre d’une telle proposition ?

  • Le gouvernement a pour objectif d’économiser entre 500 et 800 millions d’euros d’ici 2017 - 2020 en « modernisant » les systèmes informatiques de l’État. Pensez-vous que cet objectif soit réaliste, alors que vous préconisiez dans votre rapport de faire passer l’investissement public en matière de systèmes d’information de 1,15 % à 3 % du budget de l’État ?

  • Quel regard portez-vous sur la méthode retenue par l’exécutif, celle de la mutualisation ?

  • Comment expliquez-vous que les efforts suffisants ne soient pas au rendez-vous ?

  • Vous ne faites pas référence aux logiciels libres dans votre rapport, est-ce volontaire ?

  • Sur les services publics en ligne, ne se limite-t-on pas encore trop à « la simple dématérialisation des procédures administratives » à laquelle vous faisiez référence ?

  • Le Conseil national du numérique a présenté quelques semaines avant vous un rapport dont plusieurs propositions allaient dans un sens similaire. Qu’avez-vous pensé des préconisations contenues dans son rapport sur l’inclusion numérique ?

  • Avez-vous eu des discussions avec les pouvoirs publics suite à la remise de votre rapport ?

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