Le gouvernement redonne ses pouvoirs de sanctions à l’ARCEP
Enfin, manque juste le décret d'application
Le 14 mars 2014 à 15h40
4 min
Droit
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Remis en cause par le Conseil constitutionnel l'an passé, le pouvoir de sanction de l'ARCEP a été rétabli vient-on d'apprendre dans le Journal Officiel. Les types de sanctions qui peuvent être appliquées sont parfaitement décrites et vont d'un avertissement à un retrait d'autorisation, en passant par une amende.
Jean-Ludovic Silicani, le président de l'ARCEP, doit apprécier la nouvelle
Des pouvoirs retirés par le Conseil constitutionnel
En avril 2013, suite à une plainte de Numericable, le Conseil d’État a transmis au Conseil constitutionnel une Question prioritaire de constitutionnalité vis-à-vis du pouvoir de sanction de l’ARCEP. Le câblo-opérateur estimait notamment que les procédures internes de l'autorité de régulation des télécoms ne séparaient pas les fonctions de poursuite, d'instruction et de jugement.
En juillet 2013, le Conseil constitutionnel a effectivement estimé que l'ARCEP ne répondait pas aux principes d'indépendance et d’impartialité imposés par la Constitution et la Déclaration des droits de l’Homme. Une décision qui permit à Numericable d'annuler trois mois plus tard une sanction de 5 millions d’euros infligée par le régulateur.
« L'ARCEP peut (...) prononcer des sanctions »
Affaibli et sans pouvoir depuis quelques mois, l'autorité est donc désormais renforcée comme l'avait promis le gouvernement. Concrètement, « l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes peut, d’office ou à la demande du ministre chargé des postes, d’une organisation professionnelle, d’une association agréée d’utilisateurs, d’une personne physique ou morale concernée, du prestataire du service universel postal ou d’un titulaire de l’autorisation prévue à l’article L. 3, prononcer des sanctions à l’encontre du prestataire du service
universel ou d’un titulaire de l’autorisation prévue à l’article L. 3 ».
Mais quelles sanctions peuvent être appliquées en cas de manquement aux règles ou aux obligations d'un opérateur ? L'ARCEP peut imposer une mise en demeure de se conformer dans un délai au minimum d'un mois, « sauf en cas de manquement grave et répété ». Et si l'opérateur venait à ne pas appliquer cette mise en demeure, l'autorité pourra alors :
- Pour tous les types d'opérateurs :
- l'avertir
- réduire d’une année la durée de l’autorisation qu'il détient
- suspendre l’autorisation ou son droit à établir un réseau pour un mois au plus
- retirer son autorisation ou son droit (pour une durée maximale de 3 ans)
- Si l'opérateur est titulaire d'une autorisation ou s'il est un prestataire de service universel (type Orange) :
- infliger une amende proportionnelle à la gravité des faits, à hauteur de 5 % maximum du chiffre d'affaires (hors taxe) de son dernier exercice fiscal, ou de 10 % de ce CA en cas de nouvelle infraction
- Si l'opérateur est un exploitant de réseau (opérateurs) ou un fournisseur de services de communications électroniques (FAI) :
- infliger une amende proportionnelle à la gravité des faits, à hauteur de 3 % maximum du chiffre d'affaires (hors taxe) de son dernier exercice fiscal, ou de 5 % de ce CA en cas de nouvelle infraction
40 000 euros par site non couvert
Le Journal Officiel indique que l'ARCEP et la formation restreinte (qui inflige les sanctions) « ne peuvent être saisies de faits remontant à plus de trois ans, s’il n’a été fait aucun acte tendant à leur recherche, leur constatation ou leur sanction ».
Il est aussi indiqué sur quelles bases les sanctions pécuniaires sont calculées. La proportion de l'amende est en effet fixée en fonction du nombre d’habitants ou des kilomètres carrés ou des sites non couverts par l'opérateur, ceci sur la base de 65 euros maximum par habitant non couvert, 1500 euros par kilomètre carré non couvert ou 40 000 euros par site non couvert. Cela signifie que pour une population de 100 000 personnes lésées, 6,5 millions d'euros d'amende au maximum pourront être infligés.
Les décisions de l'ARCEP et de la formation restreintes peuvent bien entendu faire l’objet d’un recours ainsi que d’une demande de suspension en étant présentée devant le Conseil d’État.
Contactée, l'ARCEP n'a pas caché qu'elle était ravie de retrouver ses pouvoirs. Elle nous a d'ailleurs indiqué que le gouvernement avait été assez rapide en la matière. Attention toutefois, concrètement, l'autorité n'a pas encore retrouvé ses pouvoirs. En effet, pour que cela soit effectif, il faut encore attendre le décret d'application. Mais cela ne devrait être qu'une formalité.
Concernant le volet SFR/Numericable, l'autorité nous a précisé qu'elle donnera son avis sur le sujet, sans nous indiquer toutefois quand ce sera le cas.
Le gouvernement redonne ses pouvoirs de sanctions à l’ARCEP
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Des pouvoirs retirés par le Conseil constitutionnel
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« L'ARCEP peut (...) prononcer des sanctions »
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40 000 euros par site non couvert
Commentaires (11)
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Abonnez-vousLe 14/03/2014 à 15h47
tiens c’est numericable qui s’etait plaint …. Parce que l’Arcep avait des choses a leur reprocher ?
vraiment pas cool qu’ils aient repris SFR ….
Le 14/03/2014 à 15h49
Parfait je vais les saisir de ce pas " />
Le 14/03/2014 à 15h51
Le 14/03/2014 à 18h28
Le 14/03/2014 à 18h32
Cool ! Et vivement Juillet pour la mise en demeure anticipée de L’opérateur mobile en mousse et de son réseau en carton ! " />
Le 15/03/2014 à 08h22
Le 15/03/2014 à 09h05
Le gouvernement redonne ses pouvoirs de sanctions à l’ARCEP
anéfé, même Flock est d’accord. " />
Le 15/03/2014 à 09h35
Et à quand de vrais pouvoir de sanctions ? Parce que là, franchement, à chaque fois on a l’impression qu’ils collectionnent les violons pour pisser dedans…
Pareil pour la CNIL, mais ça doit être trop difficile à comprendre, quand on parle d’Internet comme un danger…
Le 15/03/2014 à 21h45
Actu
Les USA laisseraient l’Internet sous la gouvernance de multi-Nations (vu toutes les bavures), un Casus Belli en perspective (c’est mon avis)
En espérant que Multi-Nations ne soient sous le joug de multinationales ou de majors économiques (" />)
Le 15/03/2014 à 21h51
rectification " /> pas un casus belli, mais plutôt un casse-tête chinois (correction tardive " />)
Le 15/03/2014 à 22h58
" /> de plus Silicani est contre la philosophie de l’ICANN " />