L'Américain Symantec, bien connu pour son antivirus Norton et tous ses outils de protection, a décidément du mal à trouver un bon PDG. Après avoir débarqué son patron l'été 2012, voilà que la société vient à nouveau de changer de tête. Le tout dans une période économique difficile. L'action en bourse s'est d'ailleurs écroulée.

La crise des PC en toile de fond

Pour Symantec, les temps sont bien difficiles. Non seulement la concurrence est rude, mais la baisse des ventes de PC a aussi des conséquences sur ses affaires, d'autant que Norton est bien connu pour accompagner bon nombre d'ordinateurs montés. Si certains fabricants de matériels sont logiquement touchés par la crise des PC, il en est de même pour le secteur logiciel, et en particulier Symantec donc.

Preuve en est, l'entreprise californienne s'attend pour son prochain trimestre fiscal à réaliser un chiffre d'affaires situé entre 1,615 et 1,655 milliard de dollars, soit une baisse annuelle entre 5,3 et 7,6 %. Si ses marges et ses bénéfices devraient être supérieurs à l'année précédente suite à des baisses de coûts, Symantec cherche encore son modèle et à se relancer.

Quatre PDG en deux ans

En juillet 2012, le PDG Enrique Salem avait déjà dû céder sa place à Steve Bennett, à l'époque président (chairman) de l'entreprise. Moins de deux ans plus tard, l'histoire se répète, Steve Bennett remettant sa démission immédiate de son poste de PDG et de sa place au conseil d'administration. Son remplaçant se nomme Michael Brown. Membre du conseil d'administration, Brown a rejoint la société basée à Mountain View lors la fusion géante avec Veritas Software en 2005. Brown n'est toutefois que le nouveau PDG à titre intérimaire. Un remplaçant sera nommé d'ici quelques semaines ou mois.

En près de deux ans, les employés auront donc connu quatre patrons différents. Une instabilité importante, surtout quand d'autres sociétés arrivent à retenir leur PDG parfois une décennie complète. Fondée en 1982, la compagnie a ainsi déjà connu depuis 2010 plus de patrons que Microsoft dans toute son histoire et plus qu'IBM en 40 ans.

Pas un acte précipité selon Symantec

Daniel Schulman, président (chairman) de Symantec, précise que la priorité de sa société « est maintenant d'identifier un leader qui peut tirer parti des actifs de notre entreprise et de l'équipe de direction afin de mener la prochaine étape de l'innovation et de la croissance des produits Symantec ». Selon Schulman, le fait de remplacer Bennett était prévu et n'est pas un acte « précipité par un événement ou une irrégularité ». Malgré cette prévision affichée, la société n'a pas encore trouvé son remplaçant définitif.

Du côté du PDG par intérim, ce dernier tente de surfer sur les polémiques actuelles touchant les fuites de données et la surveillance généralisée des agences gouvernementales en déclarant que « la nécessité de protéger et de gérer vos informations n'a jamais été aussi forte, et nous devons agir énergiquement afin de capter une part croissante de ce marché ». L'objectif de Brown est ainsi d'attirer à la fois l'attention du grand public et des entreprises.

Une lourde chute en bourse

Le leader de la sécurité compte toujours retrouver le chemin de la croissance et vise une progression de 5 % de son chiffre d'affaires et une marge opérationnelle (non-GAAP) de plus de 30 % d'ici son exercice fiscal 2017. Des données encore loin d'être atteintes donc, puisque pour le moment, son chiffre d'affaires est en baisse, et ses marges opérationnelles sont situées entre 24 et 26 %.

Notez qu'en bourse, l'action de la société accusait déjà une baisse de 10,40 % après clôture, le communiqué ayant été publié hier soir. Ce matin (aux États-Unis), l'action s'est un peu plus enfoncée encore et chute de 11,60 % au moment où nous rédigeons ces lignes. Elle s'est approchée un temps des - 12 % comme vous pouvez le voir ci-dessus.