Attaqué par Toshiba en mars dernier, Hynix, selon ses propres déclarations, risque de payer des dommages et intérêts qui pourraient s'élever jusqu'à plus d'un milliard de dollars. Explications.

Un ancien ingénieur de SanDisk au Japon au cœur de l'affaire

109,1 milliards de yens. C'est la somme que réclame Toshiba en dommages et intérêts à Hynix suite à sa plainte déposée en mars dernier selon l'agence coréenne YonHapNews. Cela représente environ 1,08 milliard de dollars et près de 800 millions d'euros. Une somme gigantesque qui dépasse le bénéfice trimestriel du spécialiste de la DRAM.

Il faut néanmoins rappeler que l'affaire est particulièrement grave. Il y a quatre mois, le Japonais Toshiba, ainsi que l'Américain SanDisk, ont poursuivi séparément Hynix suite à un vol (présumé) de données liées aux technologies de mémoire flash dédiées aux produits mobiles comme les smartphones et les tablettes tactiles. Le vol en question aurait été réalisé par un ancien ingénieur de SanDisk qui a travaillé pour la branche japonaise de la société entre 2003 et 2008, alors que SanDisk et Toshiba travaillaient ensemble sur des technologies liées à la mémoire flash. L'individu a d'ailleurs été arrêté sur le sol nippon au début de l'année.

Ces informations dérobées auraient pour conséquence une perte d'au moins 100 milliards de yens selon Toshiba, soit près d'un milliard de dollars. Bien évidemment, Hynix ne compte pas subir sans se défendre. « Nous allons vigoureusement nous battre pour rejeter cette demande du plaignant » a ainsi déclaré la firme coréenne.

Quand il y a dix ans, Toshiba et SanDisk attaquaient... Hynix

Notez que si Toshiba a porté plainte au Japon, SanDisk a pour sa part attaqué Hynix Corée ainsi que sa branche américaine. Un procès en Californie pourrait ainsi avoir lieu pour détournement de secrets commerciaux. SanDisk a de plus présenté une plainte au niveau pénal au département de la police de Tokyo contre son ancien employé. Il risque 10 ans de prison et/ou jusqu'à l'équivalent de 100 000 dollars d'amende. 

Rappelons qu'en 2007, Hynix avait fait grand bruit en trouvant un accord de licence avec Toshiba et SanDisk. Il faut dire que trois ans plus tôt, en 2004, ces deux derniers avaient attaqué le Sud-Coréen pour violation de brevet, aussi bien au Japon qu'aux États-Unis. Dix ans plus tard, nous revoilà donc exactement au même point, avec cette fois un voleur d'information entre les trois compagnies. Il n'est toutefois pas certain que cette fois, un accord soit trouvé d'ici 2017.