En régression constante depuis trois ans, Hewlett-Packard a enfin retrouvé le chemin de la croissance. Pas d'emballement néanmoins. Si cela surprend les analystes, qui s'attendaient encore à une légère baisse, il faut noter que cette progression du chiffre d'affaires est à peine supérieure à 1 %. Qui plus est, son bénéfice net a plongé de 29 %, sous la barre du milliard de dollars.

5 milliards de dollars de chiffre d'affaires perdus en trois ans

Entre la crise des PC, la concurrence accrue de Lenovo, et son échec dans le secteur des tablettes tactiles, HP a vu son chiffre d'affaires régresser de façon continue depuis 2011. Alors que cette année-là, la firme américaine annonçait un chiffre d'affaires de plus de 32 milliards de dollars pour son premier trimestre fiscal, pour un bénéfice de 2,6 milliards de dollars, elle a vu ses résultats se réduire comme peau de chagrin et tomber à près de 27 milliards de chiffre d'affaires et un bénéfice deux fois inférieur.

Ce troisième trimestre fiscal 2014, clos le 31 juillet, signe toutefois un (très léger) retour à la croissance. Son chiffre d'affaires est en effet passé de 27,309 milliards il y a trois mois à 27,585 milliards, soit une progression de 1 %. En un an, cette progression est même de 1,3 %. Pas de quoi sauter au plafond donc, mais dès lors que certains analystes tablaient sur un repli de 0,8 %, la nouvelle est plutôt bonne.

Mais comme vous allez le voir dans le bilan ci-dessous, tout n'est pas rose pour autant :

On remarque clairement ici que les résultats de HP ont été tirés vers le haut par sa branche PC, celle-là même qui la plombait il y a encore quelques trimestres. Non seulement cette division a vu son chiffre d'affaires progresser de 12 %, mais sa marge opérationnelle s'offre même le luxe d'augmenter d'un point. Dans les détails, la firme a enregistré une hausse des ventes (en quantité) de 13 % pour les PC de bureau et 18 % pour les portables. Le marché professionnel a été de loin le plus actif avec une croissance de 14 %, contre 8 % pour les particuliers.

Concernant les autres divisions du groupe, il n'y a pas de quoi sourire. Toutes affichent soit une légère progression, soit un recul plus ou moins important. Pire encore, ses branches Enterprise Group et Services financiers ont vu leur marge se réduire. Seul lot de consolation, le secteur de l'impression, une véritable machine à cash pour HP depuis de longues années, a vu sa marge opéartionnelle bondir de près de trois points. De quoi compenser les baisses de ventes des imprimantes et des cartouches d'encre (- 5 % toutes deux).

Les départs massifs impactent les bénéfices

Enfin, du côté des bénéfices nets, ils sont donc tombés à 985 millions de dollars ce trimestre, contre un peu moins de 1,4 milliard l'année précédente. Ce recul important ne s'explique pas par les performances de ses activités, mais par les licenciements massifs en cours. Rappelons en effet que la firme a annoncé il y a trois mois le départ de 11 000 à 16 000 employés.

Ces licenciements, s'ils ont pour objectif de réduire la masse salariale à moyen terme, sont toutefois dispendieux pour l'entreprise à court terme. L'impact est ainsi ici de près de 700 millions de dollars. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice net est d'ailleurs en hausse de 3 %, à environ 1,7 milliard de dollars. De quoi s'attendre à un retour vers les 2 milliards de bénéfices nets d'ici peu ? C'est bien possible.

Il faut cependant noter qu'aujourd'hui, environ 36 000 employés ont déjà quitté le navire ces dernières années, et ce n'est pas encore terminé. Près de 5 000 devraient encore partir d'ici octobre et environ 9 000 les mois suivants...

Remarquez qu'en bourse, la nouvelle n'a pour le moment aucune conséquence notable sur son action.