Google précise comment supprimer vos données identifiantes dans ses résultats

Google précise comment supprimer vos données identifiantes dans ses résultats

Oubliez-moi

Avatar de l'auteur

Vincent Hermann

Publié dansInternet

29/04/2022
1
Google précise comment supprimer vos données identifiantes dans ses résultats

Google autorise tout le monde à demander une suppression d’information personnelle des résultats de recherche. Une mesure destinée notamment à lutter contre le doxxing, à condition de respecter plusieurs conditions.

Dans un billet de blog publié mercredi soir, Michelle Chang, l’une des responsables du moteur de recherche chez Google, a annoncé l’arrivée d’une importante capacité. Toute personne s’estimant en danger, de quelque manière que ce soit, suite à la disponibilité en ligne d’informations personnelles, peut demander à les supprimer.

Usurpation d’identité et fraude bancaire viennent immédiatement en tête, mais le doxxing est également visé. La pratique consiste pour rappel à partager les coordonnées d’une personne dans un but malveillant.

Si la demande est acceptée, Google pourra faire le ménage.

Les exigences de Google

Pour filtrer le flot de demandes qui ne manquera pas d’arriver, Google pose une série de conditions strictes.

Pour la suppression d’informations personnelles tout d’abord, il faut que ces dernières soient suffisamment sensibles pour être considérées. Numéros d'identification officiels y figurent, notamment les numéros de cartes d’identité dans la plupart des pays, celui de sécurité sociale aux États-Unis, etc.

Sont également pris en compte les numéros de cartes bancaires et de crédit, les images de signatures manuscrites, les photos de pièces d’identité, les documents officiels sensibles et à diffusion restreinte (comme les dossiers médicaux), les coordonnées personnelles (adresse postale, numéro de téléphone...) et les identifiants de connexion confidentiels. Outre tout ce qui provient de sources gouvernementales et officielles, Google considère aussi les contenus d'intérêt médiatique et ceux pertinents dans un contexte professionnel.

Dans un cas de doxxing, il faut réunir deux conditions : d’une part que les coordonnées figurent en clair, d’autre part qu’il y a soit des menaces (explicites ou implicites), soit incitations (là encore, explicites ou implicites) à nuire ou harceler.

La demande de suppression

La procédure passe par une page dédiée, dans laquelle on est guidé à travers une série de choix pour préciser la requête. Google demande par exemple si le webmaster du site concerné a été contacté.

Après sélection de la raison, on sera invité dans certains cas à compléter la demande par des informations précises. S'il s'agit de coordonnées personnelles, Google demande ces informations pour les repérer dans ses résultats. Si besoin, il faudra donc fournir son nom complet, l’adresse email de contact étant obligatoire.

On liste ensuite les URL des pages (une par ligne) où les informations sensibles apparaissent. Un bouton permet d’ajouter des captures d’écran, que Google recommande chaudement. Il est ensuite obligatoire de fournir les termes de recherche permettant d’afficher le contenu visé (un mot par ligne).

Une fois la demande envoyée, on reçoit un email de confirmation indiquant que son traitement aura lieu. L’équipe chargée d’examiner ces demandes peut vous contacter pour demander des informations supplémentaires, surtout quand les renseignements fournis ne sont pas suffisants ou quand des URL sont manquantes. Des instructions spécifiques sont alors envoyées.

Après quoi, deux possibilités :

  • La demande est acceptée : toutes les URL mentionnées sont supprimées pour l’ensemble des requêtes ou seulement dans les résultats de recherche incluant le nom du plaignant, selon le cas.
  • La demande est rejetée : une explication est fournie. Dans le cas où des informations supplémentaires seraient obtenues par la suite, rien n’empêche de refaire la demande.

Cependant, et comme le rappelle Google à juste titre, supprimer des URL ne résoudra pas toujours le problème. Ce n’est en effet pas parce qu’un résultat n’apparaît plus dans les recherches que l’information n’est plus disponible sur un ou plusieurs sites. Raison pour laquelle l’entreprise demande en début de formulaire si le webmaster a été contacté.

Autre point : que se passe-t-il dans le cas où le site qui affichait le contenu n’existe plus, mais que les informations apparaissent toujours dans le cache ? Il faudra malheureusement en passer par un outil différent, dédié à la suppression des URL obsolètes.

Et en cas de site récupérant de telles informations dans un but de revente ? Interrogée par The Verge, Google répond que les URL seront là aussi supprimées de ses résultats de recherche, à condition toutefois que les pages incriminées ne contiennent pas d’autres informations « d’intérêt public ». Que la page soit derrière un paywall ou pas.

Une simplification du droit à l’oubli

Google ne donne pas de contexte sur l’arrivée de cette fonction. On ne sait donc pas précisément quelle est la motivation de l’entreprise derrière cet outil, sinon peut-être de répondre à une pression croissante sur le thème du droit à l’oubli. Il est d’ailleurs valable partout où le moteur de recherche est disponible.

Comme le note TechCrunch toutefois, ce nouvel outil arrive quelques mois après avoir rendu possible, pour les mineurs de moins de 18 ans, de demander la suppression des photos où ils apparaissent. La procédure est alors sensiblement la même, notamment la liste des URL et les termes de recherche permettant d’arriver sur ces images.

La Cour de justice de l'UE avait déjà consacré un droit à l'oubli dans les moteurs dans un arrêt de 2014. Le RGPD de 2018 consacre lui aussi ce droit à l'oubli en son article 17. Il est conditionné non pas expressément à l'existence d'un doxxing, mais plus largement à l'existence d'un traitement illicite ou encore d'un retrait du consentement, parmi les hypothèses d'application.

Pendant ce temps, chez Google Analytics

L’entreprise avait été mise en demeure par la CNIL plus tôt dans l’année. Au cœur du problème, le traitement des données européennes aux États-Unis. Or, ces transferts sont devenus caduques depuis l’arrêt Schrems II ayant invalidé le Privacy Shield.

Dans Google Analytics 4, les adresses IP – y compris celles anonymisées – ne sont ni stockées ni inscrites dans un journal. L’entreprise placarde ce point important en préambule, avec pour conséquence l’absence de transferts. Concernant les données proprement dites, Google l'affirme : dans Analytics 4, les données européennes ne quittent jamais l’Europe.

Si Google précise la situation, c’est qu’Analytics 4 n’est sorti que depuis peu. La grande majorité des clients ont encore à migrer. Or, avec Analytics 3, ces garde-fous n’existent pas et il y a bien transfert d’adresses IP et contenus vers les États-Unis.

Un calendrier est déjà en place : au 1er juillet 2023, les clients n’ayant pas fait la migration seront automatiquement basculés sur Analytics 4. Google laisse le temps de s’organiser car la suppression des adresses IP dans l’équation remet en cause de nombreux processus, surtout pour la publicité.

La question est de savoir désormais comment les gendarmes des données personnelles jaugeront ce calendrier et surtout les modalités et la pertinence des choix du géant du numérique.

1
Avatar de l'auteur

Écrit par Vincent Hermann

Tiens, en parlant de ça :

Carte graphique AMD GeForce

Cartes graphiques : 30 ans d’évolution des GPU

Ha… la bonne époque d’un CF de 4870 X2 !

18:10 Hard 6

Google lance son opération de communications Gemini pour rivaliser avec OpenAI

Preprint not PR-print

17:31 IA 4
Ecran bleu de Windows

Linux : le composant systemd se dote d’un écran bleu de la mort

LoL Micro$oft

16:33 Soft 23

Sommaire de l'article

Introduction

Les exigences de Google

La demande de suppression

Une simplification du droit à l’oubli

Pendant ce temps, chez Google Analytics

Carte graphique AMD GeForce

Cartes graphiques : 30 ans d’évolution des GPU

Hard 6

Google lance son opération de communications Gemini pour rivaliser avec OpenAI

IA 4
Ecran bleu de Windows

Linux : le composant systemd se dote d’un écran bleu de la mort

Soft 23
Une petite fille en train d'apprendre à programmer et hacker logiciels et appareils électroniques

Un roman graphique explique les logiciels libres aux enfants

SoftSociété 17
Nouveautés pour Messenger

Meta lance (enfin) le chiffrement de bout en bout de Messenger, entre autres

Socials 4

#LeBrief : cloud européen, OSIRIS-REx a frôlée la catastrophe, CPU AMD Ryzen 8040

Windows en 2024 : beaucoup d’IA, mais pas forcément un « 12 »

Soft 18
Einstein avec des qubits en arrière plan

Informatique quantique, qubits : avez-vous les bases ?

HardScience 8
Notifications iPhone

Surveillance des notifications : un sénateur américain demande la fin du secret

DroitSécu 15

En ligne, les promos foireuses restent d’actualité

DroitWeb 19

#LeBrief : modalité des amendes RGPD, cyberattaque agricole, hallucinations d’Amazon Q, 25 ans d’ISS

Logo Twitch

Citant des « coûts prohibitifs », Twitch quitte la Corée du Sud

ÉcoWeb 29
Formation aux cryptomonnaies par Binance à Pôle Emploi

Binance fait son marketing pendant des formations sur la blockchain destinées aux chômeurs

Éco 10
Consommation électrique du CERN

L’empreinte écologique CERN en 2022 : 1 215 GWh, 184 173 teqCO₂, 3 234 Ml…

Science 6
station électrique pour voitures

Voitures électriques : dans la jungle, terrible jungle, des bornes de recharge publiques

Société 74

#LeBrief : intelligence artificielle à tous les étages, fichier biométrique EURODAC

KDE Plasma 6

KDE Plasma 6 a sa première bêta, le tour des nouveautés

Soft 13
Un homme noir regarde la caméra. Sur son visage, des traits blancs suggèrent un traitement algorithmique.

AI Act et reconnaissance faciale : la France interpelée par 45 eurodéputés

DroitSociété 4
Api

La CNIL préconise l’utilisation des API pour le partage de données personnelles entre organismes

SécuSociété 3
Fouet de l’Arcep avec de la fibre

Orange sanctionnée sur la fibre : l’argumentaire de l’opérateur démonté par l’Arcep

DroitWeb 22
Bombes

Israël – Hamas : comment l’IA intensifie les attaques contre Gaza

IA 22

#LeBrief : bande-annonce GTA VI, guerre électronique, Spotify licencie massivement

Poing Dev

Le poing Dev – Round 7

Next 102
Logo de Gaia-X sour la forme d’un arbre, avec la légende : infrastructure de données en forme de réseau

Gaia-X « vit toujours » et « arrive à des étapes très concrètes »

WebSécu 6

Trois consoles portables en quelques semaines

Hard 37
Une tasse estampillée "Keep calm and carry on teaching"

Cyberrésilience : les compromis (provisoires) du trilogue européen

DroitSécu 3

#LeBrief : fuite de tests ADN 23andMe, le milliard pour Android Messages, il y a 30 ans Hubble voyait clair

#Flock a sa propre vision de l’inclusion

Flock 25
Un Sébastien transformé en lapin par Flock pour imiter le Quoi de neuf Docteur des Looney Tunes

Quoi de neuf à la rédac’ #10 : nous contacter et résumé de la semaine

44
Fairphone 5 démonté par iFixit

Sans surprise, le Fairphone 5 obtient 10/10 chez iFixit

Hard 5

WhatsApp vocaux à vue/écoute unique

WhatsApp permet d’envoyer des vocaux à écoute unique

Soft 10

Logo de Google sur un ordinateur portable

Google propose un correctif aux disparitions mystérieuses sur Drive

Soft 22

Puce AMD Instinct

IA : AMD annonce la disponibilité des accélérateurs Instinct MI300A et MI300X

Hard 0

Un œil symbolisant l'Union européenne, et les dissensions et problèmes afférents

Cloud : 1,2 milliard d’euros pour un Projet important d’intérêt européen commun

Web 12

Sonde OSIRIS-REx de la NASA lors du retour de la capsule des échantillons sur Terre

Échantillons d’OSIRIS-REx : la NASA a frôlé la catastrophe

Science 11

CPU AMD Ryzen avec NPU pour l’IA

Ryzen 8040 : AMD lance de nouveaux CPU mobiles (Zen 4, RDNA 3, NPU)

Hard 2

Commentaires (1)


Xanatos Abonné
Le 30/04/2022 à 07h52

Wikipédia




La divulgation de données personnelles1, appelée doxing ou doxxing en anglais, est une pratique consistant à rechercher et à divulguer sur l’internet des informations sur l’identité et la vie privée d’un individu dans le but de lui nuire. Les informations révélées peuvent être l’identité, l’adresse, le numéro de sécurité sociale, le numéro de compte bancaire, etc.