Connexion
Abonnez-vous

IA : 41 % des grandes entreprises envisagent des réductions d’effectifs d’ici 2030

Je t'aime moi non plus

IA : 41 % des grandes entreprises envisagent des réductions d’effectifs d’ici 2030

L'étude annuelle du World Economic Forum révèle que les progrès attendus en matière d'automatisation des tâches grâce à l'IA générative amènent 41 % des grandes entreprises à envisager des réductions d'effectifs. Elle souligne dans le même temps que les compétences liées à l'IA, à la donnée et à la cybersécurité devraient figurer parmi les plus recherchées.

Le 10 janvier à 16h40

Dans quelle mesure les entreprises anticipent-elles l'impact de l'intelligence artificielle générative sur leurs activités ? C'est l'une des nombreuses questions posées par le World Economic Forum dans son sondage annuel sur le futur du travail, le Future of Jobs Report 2025 publié le 8 janvier dernier (PDF), quelques semaines avant son grand événement de Davos.

Si l'étude réalisée par le WEF vise une représentativité mondiale, avec des répondants dans 55 pays et 22 secteurs d'activité, il faut garder en tête qu'elle n'interroge que des grands groupes. Les 1043 entreprises répondantes représentent en effet collectivement 14,1 millions de salariés, soit un effectif moyen de 13 500 personnes.

Former... ou remplacer

Même au sein de ce panel de très grands groupes – par définition très éloigné des réalités opérationnelles d'une TPE ou d'une PME – , il semblerait que l'impact prévisionnel de l'IA dépende encore de la taille de l'entreprise. « Les grandes entreprises considèrent qu'il est plus probable que leur modèle d'affaires soit transformé par l'IA : seulement 6 % des entreprises de plus de 50 000 salariés s'attendent à une faible exposition à l'IA d'ici 2030, contre 16 % des entreprises de moins de 1 000 salariés et 15 % de celles de 1 000 à 5 000 salariés », remarque par exemple l'étude. 86 % des entreprises sondées s'attendent à une transformation de leur modèle d'affaires d'ici 2030, avec des taux de réponses positives qui varient de 97 % chez les entreprises du secteur financier, à 72 % dans l'énergie, ou 76 % dans les services publics.

Comment prévoient-elles de s'adapter ? Pour 77 % des répondants, il s'agira de former et faire monter en compétence ses salariés autour des possibilités offertes par l'IA. Une entreprise sur deux (49 %) estime qu'il faudra procéder à des pivots stratégiques pour saisir les opportunités offertes par l'IA. Par ailleurs, 47 % indiquent qu'elles envisagent de devoir travailler sur la mobilité interne pour assurer la transition des postes concurrencés par l'IA. Enfin, 41 % anticipent une « réduction des effectifs là où l’IA peut reproduire le travail des gens ».

Compétences techniques et « soft skills »

Au risque de soulever l'hypothèse d'une prophétie auto-réalisatrice, les entreprises interrogées par le World Economic Forum placent d'ailleurs les sujets liés à l'IA et au traitement de la donnée en tête des compétences autour desquelles elles prévoient de recruter, avec des effectifs attendus à la hausse entre 2025 et 2030 chez 87 % d'entre elles. La cybersécurité et la « culture technologique » complètent le palmarès des compétences qui devraient entrainer le plus de créations de postes.

« Les compétences technologiques en matière d'IA, de Big Data et de cybersécurité devraient connaître une croissance rapide de la demande, mais les compétences humaines, telles que la pensée créative, la résilience, la flexibilité et l'agilité, resteront essentielles. Il sera de plus en plus crucial de combiner ces deux types de compétences sur un marché de l'emploi à l’évolution rapide », estiment les auteurs de l'étude. 63 % des entreprises sondées mentionnent d'ailleurs le déficit de compétences comme le principal obstacle rencontré.

L'IA crée-t-elle des emplois ?

Si la démographie ou la transition verte font partie des tendances macro-économiques qui chambouleront le monde du travail d'ici 2030, c'est la technologie qui est considérée comme « le moteur le plus divergent », estime le WEF. Dans le lot, l'IA et les outils liés au traitement automatisé de l'information devraient, selon le Forum, conduire à la création de 11 millions d'emplois d'ici 2030. Dans le même temps, 9 millions de postes seraient « déplacés », c'est-à-dire réorientés vers d'autres fonctions, ce qui entraînerait un solde net de l'ordre de 2 millions d'emplois à horizon 2030.

Sur la même période, le Forum indique que l'essor de la robotique devrait quant à lui entraîner la disparition ou la conversion de 4,8 millions de postes. Il envisage par ailleurs une troisième tendance technologique : le développement des accès à Internet, qui se traduirait par un solde net de l'ordre de 10 millions de nouveaux emplois créés d'ici 2030.

Au-delà des simples créations ou suppressions d'emplois, le Forum prévoit enfin que l'automatisation s'installera de façon plus prégnante dans les méthodes de travail. « Les répondants estiment qu'aujourd'hui, 47 % des tâches professionnelles sont effectuées principalement par des humains seuls, 22 % étant effectuées principalement par la technologie (machines et algorithmes) et 30 % par une combinaison des deux », indique le rapport.

Commentaires (0)

IA : 41 % des grandes entreprises envisagent des réductions d’effectifs d’ici 2030

  • Former... ou remplacer

  • Compétences techniques et « soft skills »

  • L'IA crée-t-elle des emplois ?

Fermer