Pour sa 30ᵉ version, OpenStack simplifie encore les migrations depuis VMwareCrédits : Unsplash

Pour sa 30ᵉ version, OpenStack simplifie encore les migrations depuis VMware

Transfuges

Pour sa 30ᵉ version, OpenStack simplifie encore les migrations depuis VMwareCrédits : Unsplash

Avec sa version 2024.2, OpenStack vient de publier sa 30ᵉ mouture. Nommée Dalmatian, elle vient cimenter les progrès accomplis par le projet, pour rappel un ensemble de logiciels permettant la construction d’infrastructures de cloud. OpenStack bénéfice en outre d’un appel d’air important, porté par la colère des clients VMware depuis son rachat par Broadcom.

OpenStack est un logiciel d’infrastructure cloud open source, qui regroupe de nombreux composants. Il permet aux organisations de créer des clouds privés, publics ou hybrides, en se basant sur des machines virtuelles, des ressources bare metal ou encore des conteneurs. Tout ce qui fait aujourd’hui un socle moderne pour le « nuage ».

La 30ᵉ version d’OpenStack, nommée Dalmatian et estampillée 2024.2, est sortie mercredi dans un contexte où le projet a particulièrement le vent en poupe, porté par de multiples migrations ou projets de migration.

Dalmatian et les 101 nouveautés

Le numéro de version de Dalmatian peut être trompeur : il s’agit bien d’une mouture majeure. Plusieurs des apports se concentrent sur l’IA, une demande régulière des clients.

OpenStack 2024.2 propose donc des améliorations dans le support de l’intelligence artificielle et des calculs hautes performances. Blazar par exemple, qui permet la réservation de ressources cloud, prend maintenant en charge les instances Nova de calculs existantes. La réservation d’instances GPU est donc annoncée comme plus efficace et plus souple.

Nova, justement, prend mieux en charge les accélérateurs matériels. Les périphériques médiatisés pour les GPU virtuels peuvent en outre persister après les redémarrages des hôtes de calculs (pilote libvirt 7.3.0 au moins). Il détecte également les TPM (Trusted Platform Module) virtuels et gère les connexions TLS pour les consoles SPICE (Simple Protocol for Independent Computing Environments).

Plusieurs améliorations aussi pour la sécurité. Le protocole HTTPS devient par exemple obligatoire pour la communication entre les services. Ironic, service de fourniture bare metal, exige pour sa part que les mots de passe de secours soient hachés, afin de minimiser l’enregistrement des données sensibles.

Parmi les nouveautés, citons également l’arrivée dans Ironic des runbooks permettant une maintenance en libre-service, la possibilité de modifier les capacités de stockage par l’utilisation de métadonnées partagées dans OpenText Manila (avec une messagerie asynchrone pour avertir les utilisateurs), une fonction gestionnaire dans Neutron pour son API, ou encore l’arrivée d’OpenText Skyline en production, un tableau de bord compatible avec Designat, Masakari et FWaaS notamment.

Dans les apports, on en trouve en particulier un qui n’a rien d’innocent : une simplification de la gestion des migrations pour les clients venant des produits VMware.

Un grand renouveau en 2024

Dans un entretien avec TechCrunch, Thierry Carrez, directeur général d’OpenInfra (une fondation soutenant OpenStack), affirme justement que les migrations ne sont plus aussi difficiles qu’avant. Le chemin a été pavé plusieurs fois et l’opération peut être réalisée aujourd’hui « en quelques secondes », assure le directeur. La difficulté se trouve ailleurs, dans la cassure conséquente des habitudes. Ce que ne nie pas Thierry Carrez, notant que le passage à OpenStack signifie une gestion « beaucoup plus programmatique, beaucoup plus axée sur l’API ». « C’est moins naturel », a-t-il ajouté.

« La façon dont les gens utilisent l'infrastructure évolue et se reflète directement dans la base de code et dans les nouvelles fonctionnalités qui arrivent tous les six mois. Nous avons largement dépassé l'époque où l'on se contentait d'ajouter une fonctionnalité de manière spéculative parce qu'on pensait qu'elle ferait bien dans un communiqué de presse. Il s'agit de choses pratiques », a expliqué Mark Collier, directeur technique de la fondation OpenInfra.

Les transfuges de VMware

Pourquoi ce discours en particulier ? Parce que depuis le rachat de VMware par Broadcom et la colère qui en a résulté chez de nombreux clients, OpenStack profite d’un regain conséquent de visibilité. Ce que pointait déjà ZDnet début septembre, qui relevait que le succès d’OpenStack dans le domaine des télécoms débordait désormais dans presque toutes les directions. Nos confrères évoquaient également un renouveau d’intérêt pour le cloud privé, en opposition aux hyperscalers habituels (AWS, Microsoft, Google…).

Selon Carrez, le développement du projet s’en ressent, de même que dans les demandes des entreprises et le marché de l’emploi pour les spécialistes OpenStack. Un nombre croissant de structures seraient en cours de migration, tandis que d’autres la planifieraient, tout en se posant la question d’une extension de support pour leurs installations VMware existantes. Une problématique largement mise en lumière par quelques plaintes retentissantes, comme celles d’AT&T, Thales et Orange, qui mettent toutes en avant une envolée stratosphérique des tarifs.

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