Garuda Linux, que nous avions prise en main l’année dernière, a récemment reçu une importante mise à jour. Entre évolutions des composants et de certaines technologies, la distribution abandonne Latte-dock, le projet n’ayant plus aucun développement ni support.

Dans le paysage des distributions Linux, Garuda est à part. Basée sur Arch, elle est souvent identifiée par un style graphique spécifique et inspiré de l’ambiance néon des années 80. C’est du moins le cas pour la version KDE Dr460nized (Dragonized), l’édition principale.

Le système se décline également en versions GNOME, Cinnamon, Mate, Xfce, LXQt-KWin ou encore Wayfire. Toutes ont une pâte graphique particulière, mais aucune n’est aussi prononcée que dans l’édition Dr460nized.

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La suppression de Latte-dock

L’un des composants clés de la distribution pour cette personnalisation était Latte-dock, qui permettait notamment aux icônes d’être « posées » en bas de l’écran, sans cadre ni structure. Ce projet tiers a été abandonné et ne bénéficie plus d’aucun support. L’équipe de Garuda a donc décidé de l’enlever, pour le remplacer par des composants KDE plus classiques.

Comme on peut le voir sur les captures ci-dessus, le nouveau dock se voit, mais reste relativement discret. Si vous installez le système depuis la dernière image ISO disponible sur le site officiel, vous aurez directement le nouveau dock. Si vous mettez à jour, l’application Garuda System Maintenance est chargée de détecter l’ancienne configuration et de vous guider dans le remplacement de l’ancien dock, tout en gardant les raccourcis et certains paramètres.

Il s’agit cependant d’un choix : on peut refuser la migration et rester sur Latte-dock, même si l’équipe le déconseille, car ce n’est jamais une bonne idée de garder des logiciels abandonnés. En outre, elle avertit que les futurs développements se feront sur la base des « nouveaux » composants et que les installations se servant encore de Latte-dock rencontreront un nombre croissant de bugs, au fur et à mesure des mises à jour.

En revanche, les mêmes développeurs s’attendent à ce que ce remplacement ait des avantages en matière de fiabilité et de maintenance, puisqu’il s’appuie uniquement sur les panels de KDE.

Les nouveautés de la version Raptor 230305

Cette nouvelle mouture de Garuda comprend plusieurs améliorations importantes sous le capot ou dans des composants clés. C’est le cas du Setup Assistant (beaucoup d’éléments ne sont toujours pas traduits en français), complètement réécrit en C++ et Qt. Se voulant plus rapide et plus fiable, il dispose aussi les éléments à installer dans des onglets, plutôt que sous forme d’une longue suite de fenêtres posant des questions. Il détecte également mieux les GPU NVIDIA.

Garuda Update passe de son côté en version 4.0, et l’équipe semble particulièrement fière du résultat. Selon elle, l’outil permet de contourner certaines difficultés qu’implique « la nature instable du modèle de rolling release qu’emploie Arch ». Il sait par exemple gérer les erreurs Python courantes, détecter les principaux problèmes avec le pilote NVIDIA DKMS, ou encore retenter les mises à jour après des erreurs de signatures.

On trouve aussi plusieurs changements plus techniques. Par exemple, cette version Raptor abandonne mkinitcpio, utilisé jusque-là pour initialiser les initramfs. Mkinitcpio est traditionnellement utilisé par Arch Linux. L’équipe lui préfère cependant Dracut, un projet de Red Hat qui, selon elle, réalise les mêmes opérations, mais de manière plus fiable et rapide. Une page dédiée a été ajoutée dans le wiki.

Ce changement n’est en revanche actif par défaut que pour les nouvelles installations. Pour les systèmes actuels se contentant de recevoir les mises à jour, il y a deux possibilités : ne toucher à rien ou passer manuellement à Dracut. Dans ce cas, il faudra entrer la commande suivante :

sudo pacman -S garuda-dracut-support

En parallèle, la distribution a maintenant un nouveau dépôt, nommé garuda, pour l’ensemble des paquets exclusifs à la distribution. Ils ont été déplacés depuis le dépôt Chaoric-AUR, pour que certains travaux réalisés par les contributeurs puissent être plus facilement repris par d’autres distributions.

Hors du dock, les changements ne seront guère visibles pendant un usage quotidien. Ils seront cependant importants pour la suite. En ce qui concerne le reste, cette version apporte des mises à jour pour de nombreux composants, avec par exemple le noyau Linux 6.2.2 et KDE Plasma 5.27.2. Plus généralement, Garuda se sert des dernières versions ou presque, un peu à la manière d’une Fedora.