Facebook et Instagram s’affichent contre leur utilisation pour la surveillance
Encore une histoire d'apps tierces
Le 16 mars 2017 à 09h40
3 min
Internet
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Facebook et sa filiale Instagram précisent désormais que les applications tierces utilisant leurs données ne doivent pas contribuer à la surveillance. Un ajout à l'utilité semble-t-il relative, qui permet tout de même à l'entreprise de réaffirmer sa position sur un sujet de plus en plus important.
La surveillance ne doit pas contribuer aux finances des applications tierces, affirment Facebook et Instagram. Les deux réseaux sociaux ont ajouté, le 13 mars, une précision à leur politique de plateforme, sous l'interdiction des usages non-autorisés des données récupérées par leur biais. « Par exemple, n'utilisez pas les données obtenues chez nous pour fournir des outils de surveillance » indique désormais le texte de Facebook, dont la version française n'a pas encore été mise à jour. Le point principal sur l'utilisation des données est tout de même présent.
Des données utilisées pour la surveillance de manifestants
S'agissant d'un simple exemple supplémentaire, il n'est pas dit que cette modification ait une grande valeur légale. Facebook et sa filiale y gagnent surtout en termes d'image, en rejetant explicitement le contrôle de la population des usages possibles de ses données par des tiers. Car le texte en question concerne bien l'utilisation de la plateforme via son API, et non ce que le groupe effectue lui-même avec ces informations.
L'annonce a été rapidement saluée par l'ACLU de la Californie du Nord. « Nous applaudissons ce premier pas de Facebook et encourageons toutes les sociétés technologiques à se placer du côté de l'Histoire en soutenant les droits humains et la dignité » écrit-elle. Cette annonce suit une demande émise en octobre par plusieurs organisations (certaines défendant les droits des minorités) d'interdire de tels usages des données fournies par le groupe.
Pour ces associations et collectifs, la goutte d'eau qui a fait déborder le vase s'appelle Geofeedia, une entreprise de marketing social qui fournissait des données sur les manifestants américains aux autorités. À la mi-octobre, Facebook, Instagram et Twitter avaient coupé la société de leurs silos de données.
Facebook comme infrastructure sociale mondiale
Cette modification de politique de plateforme renforce également le discours de Mark Zuckerberg qui, dans un billet fleuve, expliquait que son entreprise doit devenir le tissu social de l'humanité mondiale (voir notre analyse). La défense des activistes et manifestants militant pour le progrès social était un point important, même si Facebook y réaffirmait sa collaboration avec les autorités sur des sujets comme le terrorisme.
Dans son billet d'annonce, daté du 13 mars, Facebook rappelle son interdiction d'utiliser le ciblage ethnique et par affinités politiques ou sexuelles pour certains types d'annonce, notamment immobilières. Ce choix n'était, une nouvelle fois, pas innocent, faisant suite à un scandale largement médiatisé.
Facebook et Instagram s’affichent contre leur utilisation pour la surveillance
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Des données utilisées pour la surveillance de manifestants
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Facebook comme infrastructure sociale mondiale
Commentaires (6)
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Abonnez-vousLe 16/03/2017 à 09h46
Je comprend, personne aime les clients qui ne paye pas.
Le 16/03/2017 à 09h56
Cela ferait de la concurrence. Et ce texte ne vaut rien en lui même, que ce soit sur FB ou ailleurs, les politiques de vie privée c’est du beurre en broche.
Le 16/03/2017 à 10h18
Belle hypocrisie…
Le 16/03/2017 à 10h24
Facebook défenseur des libertés et des informations de leurs clients… Je reviens, je vais vomir " />
Le 16/03/2017 à 10h29
Le 16/03/2017 à 21h35
Comment autant de gens n ont pas conscience de la valeur de leur propre data…
“On vous use jusqu’au sang mais ne vous inquiétez pas…big brother vous protège “gratuitement”“…