Les télécoms renouent avec une (légère) croissance, la consommation mobile explose
Champagne à 0,5 % !
Le 31 mars 2017 à 15h00
4 min
Internet
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Fin 2016, les opérateurs ont repris du poil de la bête sur mobile, en stabilisant presque les revenus du fixe. Sur l'année, la consommation de données mobile a doublée, alors que 2,3 millions de demandes de portabilité ont été effectuées sur ce dernier trimestre.
Le gendarme des télécoms, l'Arcep, vient de publier son observatoire des marchés pour le quatrième trimestre 2016. Cette fournée signe une nouvelle importante pour le secteur, qui renoue avec la croissance, selon le régulateur. Fin 2016, il a ainsi engrangé 9,1 milliards d'euros hors taxes, soit 0,5 % de mieux qu'un an plus tôt. Depuis six ans (22 trimestres), aux alentours de l'arrivée de Free Mobile, la baisse était continue. Tout juste ces revenus ont-ils progressé de trimestre en trimestre l'an dernier.
En parallèle de cette bonne nouvelle pour le régulateur, son président, Sébastien Soriano, a réaffirmé au Figaro que la consolidation n'est pas souhaitable dans le secteur. Il attaque également la convergence entre télécoms et médias (et plus récemment avec la publicité), même s'il admet lui-même ne pas avoir de levier concret, sinon sa parole (voir notre analyse).
Le mobile grimpe, le fixe presque stable
Désormais, dans un marché à quatre acteurs, estimé viable par Bouygues Telecom, le mobile tire la croissance des télécoms français. Avec des revenus de 3,26 milliards d'euros, ils grimpent de 1,7 % face à fin 2015, malgré la fonte des revenus des services à valeur ajoutée, comme les numéros surtaxés (- 4,3 % pour 288 millions d'euros). Au global, les opérateurs ont réussi à ralentir la baisse du prix des forfaits, tout en profitant de la montée des usages.
Sur le fixe, la stabilité n'est pas encore atteinte. Le chiffre d'affaires global baisse de 0,1 %, pour s'établir à 4,25 milliards d'euros sur le trimestre. L'érosion continue des revenus bas débit (85 millions en 2016) est presque compensée par la croissance du haut et très haut débit (+ 3 % en un an). Les services liés à l'accès (comme la vidéo à la demande) fondent de 4,3 %, en pesant peu dans les revenus des opérateurs (322 millions d'euros).
Que ce soit sur le mobile ou le fixe, les débits et la consommation poursuivent tout de même leur croissance, semble-t-il indéfectible... Même si certains protocoles souffrent.
Les SMS baissent au profit de l'Internet mobile
Fin 2016, la France comptait 73 millions de cartes SIM (hors communications entre machines, MtoM), soit 860 000 de plus en un an. La baisse du prépayé ralentit, mais 1,1 million de lignes ont tout de même disparu. Elle est largement compensée par la montée des forfaits et les changements d'opérateurs, favorisées par les promotions ; 2,3 millions, presque au niveau de début 2012 à 2,6 millions. Une fluidité importante même si « un peu plus d'une carte SIM sur quatre est couplée avec un abonnement fixe (19,2 millions fin décembre 2016) ».
Côté consommation, 49,2 milliards de SMS ont été échangés dans l'Hexagone au dernier trimestre 2016 (- 4,7 % face à fin 2015). La moyenne par mobinaute, stable à 250 SMS par mois depuis 2012, passe à 238. Le trafic voix n'affiche lui aucune croissance (- 1,6 %), en continuant le jeu de vases communicants entre fixe et mobile. Le premier affiche 18,3 milliards de minutes émises (- 10,5 %), pour 3h06 par ligne (- 22 minutes) le second s'établit à 40,6 milliards de minutes (+ 3,3 %), soit 3h15 par carte SIM (+ 4 minutes).
Le nombre de clients 3G et 4G continue de grimper, de 4,2 millions sur le seul dernier trimestre, et de 8,9 millions en 2016. Quand plus de 70 % des lignes mobiles sont en 3G, 44 % des cartes SIM sont désormais en 4G, soit + 13 points en un an. Cela donne un doublement de consommation de données mobiles, qui atteint 330 000 To sur le trimestre. En moyenne, chaque mobinaute consomme 1,6 Go par mois, et ceux disposant concrètement de l'Internet mobile 2,4 Go.
S'il représente l'avenir affiché du secteur, l'Internet des objets n'a pas un impact aisément quantifiable. La partie s'appuyant sur des cartes SIM a rapporté 27 millions d'euros au secteur fin 2016, pour 11,7 millions de lignes.
Côté fixe, les chiffres sont plus simples, avec une tendance habituelle depuis début 2015 : le très haut débit mange le haut débit. Sur 27,7 millions de lignes Internet fixe (+ 800 000 sur l'année), le très haut débit compte pour 5,4 millions (soit 20 %). Sa croissance passe par celle de la fibre jusqu'à l'abonné (2,2 millions de clients,+ 740 000 en un an), toujours en majorité chez Orange, et des lignes entre 30 Mb/s et 100 Mb/s (VDSL2 et câble), qui comptent pour deux millions de lignes actives (+ 415 000). On décompte enfin 1,25 million de lignes câble à plus de 100 Mb/s (+ 4,8 % sur un an).
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Les SMS baissent au profit de l'Internet mobile
Commentaires (5)
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Abonnez-vousLe 31/03/2017 à 15h02
En moyenne, chaque mobinaute consomme 1,6 Go par mois, et ceux disposant concrètement de l’Internet mobile 2,4 Go.
Je ne comprends pas cette phrase " />
C’est quoi la différence entre un “mobinaute” et quelqu’un qui a de “l’internet mobile” ?
Le 31/03/2017 à 15h07
Peut-être l’utilisation à travers une clé 4G ?
Le 31/03/2017 à 15h12
Le 31/03/2017 à 15h19
personnellement, j’ai compris “mobinaute” comme “tout utilisateur de mobile”, et “disposant concrètement de l’internet mobile” comme “utilisateur de smartphone 3G ou 4G avec forfait de données”.
Le 31/03/2017 à 16h27
Pour moi, Mobinaute = Mobicarte ou équivalent; du pré-payé quoi.