Rien n’est simple. Il est facile de grossir le trait quand tout se situe dans la nuance.
Régulièrement, mes confrères et moi sommes confrontés à des familles venant nous annoncer le décès d’un parent dont nous étions le pharmacien. Bien souvent, ils viennent les bras chargés de gros sacs de MNU (Médicaments Non Utilisés). Lors du tri, on retrouve des quantités de boites identiques correspondant à des mois de traitements que nous dispensions régulièrement et qui n’étaient pas utilisées…
Ici, il n’y a, a priori, ni problème de prescription ni problème de délivrance, et aucun effet bonbon…
Où se termine la responsabilité de chacun ?
Gwodry
Potard geek
Le
02/08/2013 à
13h
45
Bonjour,
La dispensation à l’unité est tout à fait réalisable mais aura un coût qu’il n’est pas certain que la collectivité accepte :
Elle ne nécessite que peu de modifications dans le circuit actuel du médicament puisqu’elle se réalise entièrement à l’officine. Par contre, elle va engendrer un “retour en arrière” au sens que l’essentiel du temps du temps de préparation d’une ordonnance se déplacera vers le back office. De nombreux pharmaciens se sont équipés d’automates ou de robots pour diminuer le temps de préparation et permettre au personnel en contact avec le client de lui consacrer plus de temps, mais aussi de diminuer le temps moyen par ordonnance.
Ce “retour en arrière” aura pour effet de ralentir le temps de dispensation, et imposera soit un temps d’attente plus long, soit de revenir ultérieurement. Pas sûr que cela plaise à tout le monde… Voilà un des exemples de coût que cette mesure aurait, même s’il n’est pas monétaire.
Reste ensuite à gérer au niveau des officines : Coût d’équipement important car il faut créer les zones de stockage des boites en cours de déconditionnement, les zones de préparations des ordonnances, le matériel nécessaire à l’identification de chaque unité de prise (blister unitaire ou pilulier rassemblant plusieurs médicaments), personnel supplémentaire…
Et c’est là que cela va coincer car ce coût devra être financé. Les médicaments vendus sur prescription médicale ont un prix imposé par décret ministériel. La marge commerciale (différence de prix entre le prix d’achat et le prix de vente) rémunère la pharmacie. Cette marge est basée sur un modèle simple de vente à la boite. Elle n’intègre absolument pas la rémunération des coûts présentés ci dessus. Il faudra donc pour un service rendu apparemment identique, accepter une augmentation du prix des médicaments, ou ce qui revient au même, créer des honoraires spécifiques pour la préparation des ordonnances. Je disais que le service rendu était le même. C’est en partie faux, mais le supplément de service est immatériel, difficile à évaluer. Il additionne une meilleure sécurité puisque les médicaments sont préparés en piluliers limitant les risques de confusion, mais aussi une meilleure observance (limite le risque d’oubli d’un des médicaments), et peut être, mais je n’ai aucun moyen d’en évaluer la portée, une économie en dispensant les unités de prise à l’unité et non plus par bloc insécables.
Le prnicipal blocage risque de venir du coût foncier, c’est à dire des mètres carrés supplémentaires à trouver pour installer les postes de préparations des ordonnances. Si en milieu rural, ce ne sera pas forcément un problème, les officines urbaines, et principalement de centre ville risquent d’avoir bien des soucis à trouver des mètres carrés en plus pour pas trop cher.
2 commentaires
Prix similaires, référencement payant interdit : les e-pharmacies se rebiffent
01/08/2013
Le 02/08/2013 à 14h 34
Re,
Rien n’est simple. Il est facile de grossir le trait quand tout se situe dans la nuance.
Régulièrement, mes confrères et moi sommes confrontés à des familles venant nous annoncer le décès d’un parent dont nous étions le pharmacien. Bien souvent, ils viennent les bras chargés de gros sacs de MNU (Médicaments Non Utilisés). Lors du tri, on retrouve des quantités de boites identiques correspondant à des mois de traitements que nous dispensions régulièrement et qui n’étaient pas utilisées…
Ici, il n’y a, a priori, ni problème de prescription ni problème de délivrance, et aucun effet bonbon…
Où se termine la responsabilité de chacun ?
Gwodry
Potard geek
Le 02/08/2013 à 13h 45
Bonjour,
La dispensation à l’unité est tout à fait réalisable mais aura un coût qu’il n’est pas certain que la collectivité accepte :
Elle ne nécessite que peu de modifications dans le circuit actuel du médicament puisqu’elle se réalise entièrement à l’officine. Par contre, elle va engendrer un “retour en arrière” au sens que l’essentiel du temps du temps de préparation d’une ordonnance se déplacera vers le back office. De nombreux pharmaciens se sont équipés d’automates ou de robots pour diminuer le temps de préparation et permettre au personnel en contact avec le client de lui consacrer plus de temps, mais aussi de diminuer le temps moyen par ordonnance.
Ce “retour en arrière” aura pour effet de ralentir le temps de dispensation, et imposera soit un temps d’attente plus long, soit de revenir ultérieurement. Pas sûr que cela plaise à tout le monde… Voilà un des exemples de coût que cette mesure aurait, même s’il n’est pas monétaire.
Reste ensuite à gérer au niveau des officines : Coût d’équipement important car il faut créer les zones de stockage des boites en cours de déconditionnement, les zones de préparations des ordonnances, le matériel nécessaire à l’identification de chaque unité de prise (blister unitaire ou pilulier rassemblant plusieurs médicaments), personnel supplémentaire…
Et c’est là que cela va coincer car ce coût devra être financé. Les médicaments vendus sur prescription médicale ont un prix imposé par décret ministériel. La marge commerciale (différence de prix entre le prix d’achat et le prix de vente) rémunère la pharmacie. Cette marge est basée sur un modèle simple de vente à la boite. Elle n’intègre absolument pas la rémunération des coûts présentés ci dessus. Il faudra donc pour un service rendu apparemment identique, accepter une augmentation du prix des médicaments, ou ce qui revient au même, créer des honoraires spécifiques pour la préparation des ordonnances. Je disais que le service rendu était le même. C’est en partie faux, mais le supplément de service est immatériel, difficile à évaluer. Il additionne une meilleure sécurité puisque les médicaments sont préparés en piluliers limitant les risques de confusion, mais aussi une meilleure observance (limite le risque d’oubli d’un des médicaments), et peut être, mais je n’ai aucun moyen d’en évaluer la portée, une économie en dispensant les unités de prise à l’unité et non plus par bloc insécables.
Le prnicipal blocage risque de venir du coût foncier, c’est à dire des mètres carrés supplémentaires à trouver pour installer les postes de préparations des ordonnances. Si en milieu rural, ce ne sera pas forcément un problème, les officines urbaines, et principalement de centre ville risquent d’avoir bien des soucis à trouver des mètres carrés en plus pour pas trop cher.
Gwodry
potard geek