Un service de renseignement russe aurait réussi à pénétrer profondément les systèmes de la police néerlandaise en 2017, révèle Volkskrant. Elle enquêtait alors sur l'explosion du vol MH17 et la mort de ses 298 passagers et membres de l'équipage, en Ukraine, suite au tir d'un lance-missile russe par des séparatistes pro-russes.

Le piratage n'avait pas été identifié par la police, mais par l'Algemene Inlichtingen- en Veiligheidsdienst (AIVD), le service de renseignement extérieur des Pays-Bas.

Des hackers de l'AIVD avaient en effet réussi, depuis des années, à infiltrer le réseau informatique de Cosy Bear, un groupe de hackers affilié au service de sécurité étranger SVR. Ce qui lui avait permis, entre autres choses, de voir comment Cozy Bear avait piraté le Parti démocrate à l'approche des élections présidentielles américaines de 2016. 

Pour autant, certaines des sources de Volkskrant estiment que le piratage pourrait émaner du service de renseignement militaire GRU, et de son groupe de hackers Fancy Bear, qui préfèrent l'espionnage au long cours et sauraient se rendre plus furtifs.

À l'époque, le piratage avait provoqué une « panique majeure », en partie à cause de l'enquête en cours sur le MH17, et parce que ni la police ni l'AIVD ne savaient jusqu'où les Russes avaient réussi à s'infiltrer, ni quels documents ils auraient pu consulter voire exfiltrer.

Alors que la police hésitait à laisser les Russes dans le système, pour pouvoir les surveiller, l'AIVD était finalement parvenu à les convaincre de les bouter hors du système et de tout nettoyer, ce qui aurait coûté « beaucoup d'argent », conclut Volkskrant.