Le premier vol commercial d’Ariane 6 est retardé à début 2025
Le 14 novembre à 09h29
3 min
Sciences et espace
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Le vol inaugural était un succès, l’APU faisait des siennes
Le 9 juillet était une journée de fête pour l’Europe spatiale : Ariane 6 décollait sans encombre et larguait ses charges utiles avec la séparation des trois conteneurs. Tout ne s’est pour autant pas déroulé comme prévu. Rien à signaler sur la première heure de la mission, mais elle s’est terminée prématurément à cause d’un problème avec l’unité auxiliaire de propulsion (Auxiliary Power Unit, APU).
En conséquence, les deux derniers passagers n’ont pas été libérés pour ne pas faire de débris supplémentaires en orbite. Il s’agissait de la capsule Nyx Bikini de The Exploration Company et de la SpaceCase SC-X01 d’Arianegroup.
Les causes du problème sont connus : « L'analyse montre qu'une mesure de température a dépassé une limite prédéfinie et que le logiciel de vol a correctement déclenché un arrêt, entrant dans la longue phase de cabrage sans la poussée de l'APU et dégradant ainsi le déroulement de la phase de démonstration ». Un correctif a été trouvé et testé.
Le premier vol commercial d’Ariane début 2025…
Le CNES affirmait alors que, « après le succès du premier vol, il n’existe pas de point bloquant la préparation de la deuxième mission Ariane 6 ». Malgré tout, Arianespace vient d’annoncer du retard pour le second lancement, qui est désormais programmé pour début 2025. On n’est plus à cela près, Ariane 6 a déjà quatre ans de retard.
« L’analyse de millions de données recueillies à l’occasion du premier vol est désormais terminée. Ces données confirment l’excellent comportement et les performances d’Ariane 6, ainsi qu’un nombre limité d’écarts par rapport aux prévisions. Ces écarts sont parfaitement compris et sont en cours de traitement. La correction du logiciel de vol nécessaire pour le ré-allumage de l’APU et la désorbitation de l’étage supérieur a été effectuée », explique Arianespace.
La société continue d’annoncer des bonnes nouvelles : « l’étage principal et l’étage supérieur de ce vol sont maintenant intégrés dans les usines d’ArianeGroup, aux Mureaux en France et à Brême en Allemagne. Ils seront prochainement transportés vers la Guyane française à bord de Canopée ».
Enfin, pour ce qui est du complexe de lancement d’Ariane 6 (ELA 4), « le passage de relai de son exploitation vers Arianespace et ArianeGroup est désormais effectif et des activités sont en cours pour en finaliser la préparation en vue du deuxième vol et des suivants ».
…« à partir de la mi-février »
Malgré tout, la date du prochain vol d’Ariane 6 glisse de fin 2024 « au premier trimestre 2025, à partir de la mi-février ». Dans le même temps, « Arianespace prépare avec ses clients les lancements suivants de l’année 2025, dont les dates prévues sont inchangées ».
En juillet, suite au succès du premier lancement d’Ariane 6. Stéphane Israël (CEO d’Arianespace) précisait que le second vol (le premier commercial) aurait lieu pour le compte du ministère de la Défense français. Une douzaine de vols sont prévus pour l’année prochaine et le carnet de commandes comprenait alors 29 réservations.
Le 14 novembre à 09h29
Le premier vol commercial d’Ariane 6 est retardé à début 2025
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Le vol inaugural était un succès, l’APU faisait des siennes
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Le premier vol commercial d’Ariane début 2025…
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…« à partir de la mi-février »
Commentaires (8)
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Aujourd'hui à 10h33
Modifié le 14/11/2024 à 15h10
Pour le commercial: No comment.
"Oui mais Jeff Bezos a déjà signé avec ArianeEspace pour plusieurs lancements pour sa constellation de satellites à lui."
Explications: Jeff et Elon se détestent cordialement, mais franchement en fait, se haïssent (et on attend toujours le fight dans une cage entre Elon et Mark Z. aussi).
Jeff Bezos a été "contraint et forcé" de faire un ou 2 lancements récemment sur une Falcon 9 sinon il perdait son autorisation/licence pour sa constellation de satellites internet plus tard... encore une de plus dans le ciel. Le même scenario que pour Galileo qui devait envoyer un satellite démonstrateur à temps. Pauvre Jeff, j’espère qu'il avait un pot de vaseline à dispo, car ça a du lui faire bien bien mal quelque part de passer commande à
AmazonSpaceX... Bon, après plus de 4 ans à attendre qu'elle veuille enfin bien décoller cette Ariane 6, le besoin était très urgent & très pressant.Sinon, en LEO:
- Ariane 6 : 20t (4 boosters) - 10t (2 boosters)
- Falcon 9: 23t (si on ne récupère rien) - 17t (si on récupère le lanceur)
- Falcon 9 Heavy: 50t (si on récupère les 3 lanceurs) - 64t (si on ne récupère rien)
(environ ~25% de carburant nécessaire pour un retour au sol)
- StarShip : 100t - 150t
(Source: Wiki)
Et aussi la partie Booster de StarShip s'est faite récupérer par des "baguettes chinoises"@précision 10cm il y a quelques semaines. SpaceX bosse sur la récupération de la partie haute bien sûr
.
Même Ariane Next (7) ne devrait pas être capable de pouvoir revenir se poser (pour les 1eres versions en tout cas). Prévue en 2030... au mieux...
Au passage, ArianeEspace est dirigée par un agrégé en... Histoire depuis... déjà 2013 (mais il a fait l'ENA quand même). A croire qu'il n'y avait aucun X (Polytechnicien) ou Centrale/Mines Paris de compétent et de disponible.
"ArianeEspace ou comment passer de leader mondial à looser total et cela en moins de 15 ans" et ça me fait très mal au sachant qu'en Europe, on forme des ingénieurs au moins aussi compétents que les US et en plus comme ils sont interdits d'aller bosser chez SpaceX, ils devraient être là dans le coin dans l'UE...
J'avais lu un commentaire sur un forum:
"Ariane 6 est largement en avance sur le StarShip (5) du mois dernier car en 2015 déjà, Ariane s'est faite récupérée dans les bras de... 27 pays de l'UE."
Aujourd'hui à 16h29
Maintenant, à part SpaceX, quelles sont les autres concurrents ? Et comment se place Ariane parmi eux ?
Quelle est ta conclusion ? parce que dire que l'on est en retard, face à SpaceX, oui, ça, c'est peu réchauffé comme remarque. Cependant, face au reste des acteurs, je ne sais pas trop, je suis assez curieux.
Maintenant que faire ? Abandonné et laisser le chemin libre à SpaceX et en connaissant le personnage d'Elon Musk et la politique des USA ? Cette perspective, ça ne m'enjoue pas vraiment.
Aujourd'hui à 17h20
Après ULA est aussi pas très en forme, a priori il y a des rumeurs comme quoi Boeing et Lockeed chercherait à vendre, ils bénéficient aussi de "subvention" de l'etat américain par le biais des lancement "National Security" qui ne sont attribué qu'a SpaceX et ULA
Modifié le 14/11/2024 à 17h59
Surtout que la compétition en 2024 est beaucoup plus féroce que dans les années 90:
Aux US, il y a aussi New Glenn de Blue Origin et la Centaur Vulcan de United Launch Alliance (Boeing & Lockheed). Le Japon a aussi une fusée qui tient assez la route.
Et enfin, les Indiens et les Chinois réfléchissent à changer leurs règlementations pour proposer des lancements commerciaux avec leurs fusées à des clients externes (uniquement réservé pour l'Etat actuellement).
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Modifié le 14/11/2024 à 18h20
Ca a été justement la raison qui a poussé à créer un lanceur européen dans les années 60. A l'époque, il n'y avait que les US qui acceptaient de lancer des satellites pour d'autres pays. Les US étaient d'accord pour lancer les satellites européens, mais seulement et uniquement si le satellite n'était pas à vocation commerciale:
- militaire ou scientifique: OUI
- TV ou Téléphone : NON
Les enfoirés quand même. Toujours le pognon & le business avant tout.
Les Anglais ont alors fait "cadeau" des plans à l'Europe d'un missile nucléaire balistique intercontinental (sans la tête) qu'ils avaient arrêté de développer car plus assez de pognon pour le financer : le missile Blue Streak qui servira de base pour la 1ere fusée Ariane.
Blue Streak : Wikipedia
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