Parallels Desktop 17 pour Mac gère Monterey, Windows 11 et renforce ses fonctionnalités
Bref, c'est plus mieux
Le 10 août 2021 à 05h55
8 min
Logiciel
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L'année dernière, Corel dévoilait Parallels Desktop 16 pour Mac avec une nouveauté principale : le support des SoC Apple M1 et de macOS 11 (Big Sur), permettant la virtualisation de systèmes Linux et Windows sur ces puces ARM64. Avec sa nouvelle version 17, l'éditeur pousse l'ensemble des curseurs un peu plus loin.
Avec le passage d'Apple à des architectures ARM64 sur ses Mac et l'abandon des processeurs Intel, la société a fait un cadeau au monde de la virtualisation : Boot Camp est abandonné, il faut désormais virtualiser Windows pour en profiter au sein de macOS, comme pour Linux. Un message bien reçu par les équipes de Parallels.
Elles ont travaillé d'arrache-pied pour être l'une des premières solutions à proposer un hyperviseur complet et fonctionnel pour les nouveaux Mac à base de SoC M1, bénéficiant d'une mise en avant importante à l'annonce de l'initiative d'Apple. De quoi la faire passer du statut d'outil pour geek à solution incontournable en entreprise.
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Car depuis des années, Parallels peaufine son outil qui propose bien plus que de lancer des systèmes tiers dans un environnement virtualisé. Se voulant très simple d'usage, il permet un échange de données permanent entre le système hôte et les machines virtuelles (VM), de lancer une application Windows tout en restant sur macOS (mode Cohérence), un bon support des applications Microsoft, une fonctionnalité d'accès distant aux VM, etc.
Ainsi, bien avant l'annonce de macOS 11 (Big Sur), Parallels Desktop 16 pour Mac était sur les rails. Une première préversion était publiée en décembre 2020, la version finale (16.5) est sortie en avril. Alors que de nouveaux Mac devraient bientôt être annoncés, il était temps pour la société de peaufiner un peu plus son outil.
Parallels Dekstop 17 est ainsi disponible dès aujourd'hui. Faisons le tour de ses nouveautés.
Tarifs, éditions, stratégie : rien ne change
Tout d'abord, rien ne change sur le modèle économique. Ceux qui disposent d'un abonnement passeront automatiquement à cette version 17. Ceux qui ont acheté une licence perpétuelle de la version 16 à compter du 1er août ou le feront d'ici au 1er septembre pourront profiter gratuitement d'une mise à jour auprès du service client.
Sinon, la mise à jour est vendue 50 euros, la licence complète commercialisée à 100 euros. L'abonnement est quant à lui facturé 80 euros par an pour la version classique, 100 euros par an en version Pro (50 euros la première année en cas de mise à jour depuis une licence perpétuelle). La version Business est proposée au même tarif (100 euros) sans remise en cas de mise à jour. Pour ceux voulant simplement tester l'outil, un essai de 14 jours est proposé.
Les différentes fonctionnalités accessibles sont détaillées dans le tableau suivant :
Nous avons eu l'occasion d'échanger avec les équipes de Parallels il y a quelques jours, qui nous ont confirmé qu'aucun changement de stratégie n'était à prévoir. L'outil reste un hyperviseur à utiliser au sein d'un système hôte (contrairement à KMV/QEMU ou vSphere par exemple), proposé tant aux particuliers qu'aux entreprises.
Si la société voit dans les évolutions de l'écosystème Apple une opportunité de se développer, elle n'en abandonne pas pour autant ses éditions pour Chrome OS ou Windows qui continuent leur évolution, chacune de leur côté.
Paré pour macOS 12 et Windows 11, de meilleures performances
La première grande nouveauté de Parallels Desktop 17 pour Mac est son support de Monterey (macOS 12) comme système hôte ou virtualisé et de Windows 11 on ARM comme système virtualisé. Les deux doivent être disponibles d'ici à l'automne, apportant leur lot de nouveautés qui seront nativement gérées.
Bien que ce ne soit pas nécessaire pour une VM Windows 11, TPM 2.0 pourra être virtualisé, permettant d'utiliser l'enclave sécurisée du Mac pour le chiffrement des données via Bitlocker, mais aussi avec un lecteur d'empreintes compatible Windows Hello. Des guides d'installation en vidéo ont été publiés ici pour Windows et là pour macOS.
L'équipe indique que les performances sont revues à la hausse, un nouveau pilote graphique Windows 10/11 ayant été développé. Sur l'ensemble des Mac cela peut atteindre x6 en OpenGL, 25 % pour les jeux 2D. La lecture de contenus multimédias a également été améliorée, un point important à l'heure du tout streaming/SVOD. Le retour de veille peut être jusqu'à 38 % plus rapide. Sur les Mac M1, le gain est surtout pour le stockage (jusqu'à 20 %) et les jeux DirectX 11 (jusqu'à 28 %). Un travail spécifique aux performances réseau (+ 60 %) a été mené pour les Mac Intel.
Attribution automatique des ressources et TPM 2.0 au programme
Une nouvelle option pour les VM Windows 10/11 permet de ne pas plus figer la quantité de cœurs CPU et de mémoire attribuée à une machine virtuelle. Elle est automatiquement attribuée selon les possibilités de la machine. Une fonctionnalité particulièrement utile lorsque la VM peut être utilisée sur différents systèmes.
Pour les VM sous Linux, l'audio multicanal et la détection de présence de prises jack sont pris en charge via les pilotes natifs. La résolution dynamique y est aussi gérée désormais : modifiez la taille de la fenêtre, elle s'adapte.
Autre bonne nouvelle : l'application est désormais un binaire universel, fonctionnant sur Mac Intel ou M1. L'éditeur y voit un intérêt pour le déploiement en entreprises où le parc n'est pas encore forcément unifié. Notez qu'il en est de même pour Parallels Access pour Mac (accès distant) et Toolbox pour Mac.
Dans sa version 5.0, mise en ligne pour l'occasion, ce dernier intègre un générateur/lecteur de code QR, et trois nouveaux outils : Focus sur une fenêtre, Transformer le texte, Reconnaître le texte.
Des améliorations diverses
Parallels Desktop 17 pour Mac apporte également de petits ajouts et correctifs bienvenus, comme le glisser-déposer bi-directionnel pour les textes et graphiques, l'utilisation de fenêtres plutôt que d'éléments en plein écran lors des phases d'extinction, mise à jour ou connexion de Windows en mode cohérence, l'identification des périphériques USB, une meilleure gestion des appareils USB 3.1, des touches spéciales du clavier et un outil permettant d'identifier l'espace de stockage occupé par les machines virtuelles et les instantanés.
La gestion de la batterie et de l'espace disque est améliorée dans Parallels Desktop 17 pour Mac
Le niveau de batterie des Mac M1 est désormais remonté. Le plug-in pour Visual Studio est plus simple à installer et gère désormais les Mac M1. On peut créer une VM indépendante depuis un clone lié.
En entreprise, des versions personnalisées d'images pour Windows pourront être utilisées et déployées. Celle de la version classique peut être directement téléchargée. Pour la déclinaison ARM, il faut toujours passer par des voies détournées, Microsoft ne proposant pas encore d'images officielles exploitables.
Nous avions consacré un guide à ce sujet :
Sauter le pas ou non, à vous de voir
Au final, cette version 17 est plutôt bienvenue. À l'usage, elle garde une structure similaire à ce qui était proposé jusqu'à maintenant et ne change pas profondément les habitudes. Mais les ajouts sont notables et appréciables, que ce soit sur les ajustements de fonctionnalités ou l'amélioration globale de l'expérience et des performances.
Certains pourront néanmoins décider de s'en passer et d'attendre la 18, s'ils ont récemment opté pour une licence perpétuelle de Parallels Desktop 16 pour Mac. On voit d'ailleurs ici l'intérêt de l'offre d'abonnement si l'on a une réelle utilité d'un tel hyperviseur pour une activité professionnelle par exemple : lorsque les mises à jour sont régulières et rapprochées, cela évite d'avoir à repasser à la caisse à chaque fois. Même si dans ce cas précis, la proximité entre la publication de la version 16.5 et de la version 17 en fera tiquer plus d'un.
On attend désormais de voir ce qu'Apple nous prépare pour ses prochains Mac et comment on pourra en profiter avec Parallels Desktop. En effet si l'on commence à monter en performances graphiques et en nombre de cœurs, on pourra faire de ces machines de véritables petits serveurs multi-usages, à combiner avec de l'accès distant.
Nous reviendrons d'ailleurs sous peu sur certaines des fonctionnalités de Parallels Desktop 17 plus en détail.
Parallels Desktop 17 pour Mac gère Monterey, Windows 11 et renforce ses fonctionnalités
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Tarifs, éditions, stratégie : rien ne change
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Paré pour macOS 12 et Windows 11, de meilleures performances
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Des améliorations diverses
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Sauter le pas ou non, à vous de voir
Commentaires (7)
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Abonnez-vousLe 10/08/2021 à 09h41
Pour mon usage perso, au vu des rares cas où j’ai besoin de Windows, je pense plutôt installer le logiciel de streaming Parsec sur mon prochain Macbook Pro M1 (normalement fin de cette année) et sur un desktop Windows et faire passer les fichiers d’un système à l’autre via un cloud storage (OneDrive, iCloud, etc). C’est moins pratique et élégant que Parallels mais ça a le mérite de ne rien coûter. Si on en a fréquemment besoin, payer pour Parallels est pertinent mais si on ne s’en sert que très rarement bof bof.
Le 10/08/2021 à 10h15
La différence dans l’approche que tu évoques c’est qu’il faut un second système qui tourne en permanence pour assurer l’accès distant éventuel. C’est sans doute à prendre en compte si jamais on veut faire une comparaison de coût.
Si tu peux utiliser macOS comme hôte/invité sur un M1 (Big Sur/Monterey), et Windows/Linux (dans leurs versions ARM64 bien entendu) comme invité.
Le 12/08/2021 à 09h39
Je viens de tester sur un M1 sous Big Sur (11.5.1 et 11.5.2 ce matin), et je ne peux pas virtualiser Big Sur (ou Monterey mais pour ce dernier je ne suis pas étonné).
Je pense que c’est uniquement possible donc de virtualiser Monterey avec Monterey comme systeme hôte.
Je n’ai pas testé cependant si c’est possible de virtualiser Big Sur depuis Monterey.
Le tout depuis un M1 et Parallels 17 bien entendu.
Le 12/08/2021 à 13h31
Ce serait sur une machine à tout faire qui reste allumée en permanence pour des calculs. Par contre, une difficulté que j’ai observée avec Parsec, c’est que les textes ne sont pas toujours bien nettes. Mais si on s’en sert peu, c’est supportable. Cette solution me servirait pour les quelques fois où j’ai besoin de PhotoFiltre. Je n’ai jamais trouvé d’autre logiciel me permettant de faire les opérations que je veux avec autant de facilité (découper des morceaux d’image, les duppliquer et déformer, faire des encadrés, ajouter des flèches et du texte). A défaut, il arrive que j’utilise Gimp mais souvent avec douleur. Les dernières version de XnViewMP me permettent aussi de faire une partie des choses que je faisais avec PhotoFiltre (encadrés, flèches, texte) mais pas tout (découper, dupliquer, déformer des morceaux d’image). Sur macOS, j’ai trouvé beaucoup de logiciels mais jamais pil poil de remplaçant pour PhotoFiltre. Sur mon Macbook de 2012, j’avais installé VirtualBox et fait une VM de WindowsXP juste pour PhotoFiltre.
Le 10/08/2021 à 10h02
Si j’ai bien compris, on ne peut pas virtualiser Big Sur sur un Big Sur hôte sur une machine M1, donc.
Car c’était justement ce qui m’intéressait. Dans ce cas je vais passer mon tour, au boulot on ne va pas utiliser Monterey avant printemps prochain donc bon… ^^
Le 11/08/2021 à 08h01
Tu as des infos sur ça ? C’est uniquement sous-entendu avec la version insider/dev/beta actuelle ou c’est bien ce que MS a prévu pour la release ? Il suffit de découvrir les fonctions de virtualisation pour que le guest Windows ne requière pas la présence d’une puce TPM ?
Le 11/08/2021 à 14h06
Non c’est annoncé dès le départ par MS pour la version finale (et ça n’a rien de nouveau). Si c’est une VM, TPM 2.0 ne sera pas exigé lors de la procédure d’installation.