En bonne santé, l’open source français doute de la stratégie de l’État sur la souveraineté
D'amour et d'eau fraîche
Le 09 juin 2021 à 06h00
18 min
Logiciel
Logiciel
Le CNLL (Conseil national du logiciel libre) publiait il y a quelques jours un bilan affichant, dans les grandes lignes, un secteur français de l’open source en pleine croissance. Mais avec d’importants doutes sur la stratégie actuellement menée par l’État français sur la souveraineté et l’industrie logicielle.
Ce bilan, sur l’année 2020 - 2021, est important à plus d’un titre. Ce n’est pas le premier que publie l’Union des entreprises du logiciel libre et du numérique ouvert, qui se veut la représentante dans l’Hexagone des entreprises de cette filière regroupant « 300 entreprises spécialisées ou avec une activité significative dans le logiciel libre (éditeurs, intégrateurs, sociétés de conseils, etc.) et dans le numérique ouvert (open data, open hardware, etc.) ».
La période écoulée se distingue pour deux raisons. D’abord, l’industrie dans son ensemble a traversé la crise sanitaire qui, à l’échelle mondiale, est loin d’être terminée. Si le secteur logiciel a été dans l’ensemble épargné, voire a tiré son épingle du jeu, il peut exister des écarts importants entre les structures.
Ensuite, parce qu’elle est aux premières loges pour observer la politique française en matière de logiciel, et plus particulièrement de cloud. À l’heure où la France avance son projet de cloud de confiance et les manières d’y parvenir, le malaise est prégnant.
L’importance cruciale de l’open source pour les entreprises
Le rapport commence par évoquer le rôle crucial que joue l’open source dans le monde. La filière est ainsi « au cœur d’enjeux majeurs en termes économiques, de souveraineté, de sécurité et d’éthique ».
Le CNLL rappelle que les grandes entreprises américaines ont largement investi dans ce domaine, que ce soit en propre ou par des rachats. IBM, par exemple, s'est payé Red Hat en 2018 pour la somme plus que rondelette de 38 milliards de dollars. C’est la troisième plus grosse acquisition américaine de l’histoire.
Autre rachat significatif, celui de GitHub par Microsoft pour 7,5 milliards de dollars, suivi de celui du gestionnaire de paquets npm. On se souvient que l’opération avait suscité de vives inquiétudes dans le monde de l’open source, certains appelant à déménager vers GitLab ou d'autres solutions. Force est de constater pourtant que GitHub n’a pas été détourné, continuant de se développer, la firme étant sans doute consciente du carrefour qu’il représente.
Le rapport revient également sur les investissements massifs dans l’open source opérés par certaines grosses entreprises comme Facebook et Google. Nombre de leurs technologies sont ouvertes, et elles participent activement à certains groupes et initiatives en vue d’établir des standards. Certes, avec des objectifs très personnels de développement de leurs propres produits ou pour mieux jouer les intermédiaires. Personne n’ignore, par exemple, la place qu’occupe Google dans le domaine des navigateurs et des services en ligne.
En Europe, l’open source représente un marché de 65 à 95 milliards d’euros selon une étude réalisée par l’Institut Fraunhofer, l’Open Forum Europe et la Commission européenne. Sur la seule année écoulée, un milliard d’euros ont été investis dans la filière par les gouvernements et entreprises. Cette étude va plus loin dans ses conclusions : si les contributions à l’open source augmentaient de seulement 10 %, le PIB européen pourrait grimper de 100 milliards et on assisterait à la naissance d’un millier d’entreprises par an. De quoi, peut-être, motiver les troupes.
Crise du Covid-19 : l’optimisme est là
Comment ont été affectées les entreprises sur l’année écoulée, alors que de nombreuses cartes ont été rebattues ? De manière générale, si l’on a beaucoup entendu parler des grandes sociétés américaines - elles ont multiplié les efforts dans un contexte favorable aux communications virtuelles -, les entreprises françaises s’en sortent bien.
Sur les 500 interrogées dans le cadre de ce rapport, le CNLL en a retenu 134 pour l’analyse des retours. 35,4 % d’entre elles ont ainsi vu leur activité augmenter, avec une hausse du chiffre d’affaires. Pour 40,8 %, la situation a été stable. 23,8 % ont tout de même subi une baisse d’activité. Même si elles sont moins nombreuses que les autres, elles représentent presque un quart des structures interrogées.
Conséquence directe, 56,5 % des entreprises se disent globalement confiantes en l’avenir, un optimisme qui témoigne d’une bonne santé de la filière. À l’inverse, 22 % des dirigeants se sont dit méfiants, voire inquiets. Cette bonne santé majoritaire se traduit par des besoins en personnel : 61,1 % des entreprises embauchent ou comptent le faire, seuls 3,8 % envisageant des licenciements.
Pierre Baudracco, fondateur de BlueMind et coprésident du CNLL, résume : « Les résultats de l'enquête confirment l'évolution de l'écosystème Open Source professionnel français qui accompagne la généralisation du numérique : des entreprises plus matures, qui se tournent plus vers les solutions métier et l’utilisateur final, avec une croissance des modèles de revenus d’édition ».
Stéfane Fermigier abonde : « La filière française du libre se voit, à juste titre, comme le fer de lance d'un numérique éthique et responsable, et de la reconquête de sa souveraineté numérique par la France et l’Europe. Ce sont des défis colossaux, que les approches collaboratives de notre écosystème, fondées sur nos valeurs d'ouverture, de transparence et d'inclusivité, pour une innovation au service de la société dans son ensemble, peuvent relever ».
Il ajoute cependant : « Elle a pour cela besoin du soutien de toutes les parties prenantes, pouvoirs publics en tête, et de renforcer les collaborations en son sein entre tous les éléments de la chaîne de valeur du numérique ouvert ». Un point sur lequel nous reviendrons.
Le moral des troupes semble être bon également. Le rapport pointe une adaptation simple au télétravail, les personnes impliquées ayant souvent l’habitude des collaborations à distance, une constante au sein des communautés techniques. Il indique cependant que les équipes ont manifesté une volonté de se retrouver en présentiel, notamment « pour une bonne intégration des jeunes collaborateurs (diplômés, alternants, stagiaires) ».
De nombreuses microentreprises et exportations
Un élément de taille ressort dans l’étude du CNLL : 59 % des structures interrogées sont des microentreprises. Ce chiffre se décompose en 20,9 % de personnes seules (indépendants, freelance, libéral…) et 38,1 % comprennent entre deux et neuf personnes. On compte également 35,1 % de PME, environ 3 % d’ETI (entreprises de taille intermédiaire) et 3 % de grandes entreprises. Le CNLL précise pour ces deux dernières catégories qu’elles sont comptées comme pratiquant l’open source sans nécessairement être des pure players.
L’âge médian dans la filière est de 11,5 ans. Mais comme toujours avec les médianes, les situations varient fortement d’une structure à une autre. Par exemple, 13,4 % d’entre elles ont 3 ans ou moins, tandis que 17,9 % ont entre 3 et 6 ans (la plus grande tranche), 14,9 % entre 9 et 12 ans, 10,4 % entre 12 et 15 ans ou encore 13,4 % entre 15 et 18 ans. On notera que 2,2 % ont même plus de 30 ans.
57,1 % des entreprises éditent du logiciel. 51,1 % commercialisent des offres de cloud applicatif (SaaS, Software as a Service), secteurs où la demande est très forte. Le CNLL observe d’ailleurs un glissement dans la facturation : 78,4 % des entreprises facturent au moins une partie de leurs services au temps passé, contre 72,4 % au forfait et 49,3 % à l’usage. Les fonctionnalités complémentaires (type freemium et open core) ne représentent plus que 18,7 %.
La polyvalence souvent caractéristique des microentreprises se retrouve dans la filière open source. 78,9 % sont généralistes, sans dépendance à un secteur d’activité spécifique. Le CNLL y voit l’une des raisons leur ayant permis de tirer leur épingle du jeu depuis le début de la crise sanitaire : l’adaptation inhérente à ce fonctionnement.
Autre chiffre fort remonté par le rapport : plus des deux tiers des entreprises exportent, essentiellement vers l’Europe. Un score 7 fois plus élevé que la moyenne, tous secteurs confondus. Résultat, 20,5 % du chiffre d’affaires est réalisé hors de France, la moyenne du secteur numérique se situant à 16,7 %.
Les résultats sont cependant – et encore une fois – très variables. Une entreprise affirme par exemple réaliser 90 % de son chiffre d’affaires hors de France, dont 70 % aux États-Unis, quand une autre constate : « Nous nous différencions par la proximité avec le client : difficile d’exporter vu notre positionnement ».
Pour autant, et même si 93,3 % d’entre elles ont des clients dans le secteur privé, 82,8 % des structures ont aussi des clients dans le secteur public, particulièrement les collectivités territoriales (61,9 %). 56,7 % travaillent pour des ESS, mutuelles, associations ou ONG, 56,7 % pour des administrations de l’État, 56 % pour des établissements publics (universités, BPIFrance…) ou encore 44 % pour des entreprises publiques (comme la SNCF).
Les clients individuels (B2C) ne représentent que 10,4 %. Quant à la répartition en France, la majorité de microentreprises entraine une souplesse d’installation, seules 43,3 % des structures se trouvant en Île-de-France. Par exemple, 17,9 % sont en Auvergne-Rhône-Alpes, 17,9 % en Occitanie et 12,7 % dans les Pays de la Loire.
Le financement des entreprises et leur souci de reconnaissance
Si les entreprises interrogées sont essentiellement des éditeurs – conception, maintien et évolution de produits pérennes répondant à des besoins –, ce statut est insuffisamment reconnu, selon le CNLL. Le Conseil tient à souligner plusieurs points, car le logiciel libre entraine mathématiquement d’importantes différences avec d’autres secteurs, ou même dans la filière logicielle face aux produits à code fermé.
Par exemple, il n’est par définition pas facturé en tant que tel, puisque le code est ouvert et que tout le monde peut en profiter. Au contraire d’autres entreprises percevant une rente pour le simple fait d’utiliser leurs solutions, les entreprises évoluant dans le domaine du logiciel libre doivent être rémunérés autrement.
L’immense majorité fournit ainsi du service, qui peut revêtir de nombreuses formes, allant de la formation à l’hébergement. Lorsque la situation est équilibrée, « tout l’écosystème bénéficie d’un logiciel libre performant, évolutif et pérenne, sans être captif d’un éditeur propriétaire qui ponctionne une rente ».
Cependant, il y a risque de rupture quand « des acteurs exploitent trop la ressource produite sans rétrocéder à l’écosystème, et notamment aux éditeurs, ce dont ils ont besoin (financement, code, etc.) pour faire vivre les logiciels ». Conséquence, et à moins d’une communauté très présente et mobilisée, « la fragilisation d’un éditeur peut menacer la pérennité du logiciel ».
Une situation résumée par Jean-Paul Smets, PDG des entreprises Rapid.space et Nexedi : « Alors que 90 % du logiciel libre est développé par des éditeurs, ce métier est insuffisamment reconnu, et trop souvent nié pour des raisons idéologiques. Qu’ils soient une entreprise, une association ou une fondation, que leur but soit lucratif ou non, les éditeurs ont une organisation, des salariés, une roadmap et des enjeux économiques. Le logiciel libre ne vit pas que d’amour et d’eau fraîche ! ».
Le CNLL insiste : « Un client potentiel ne voit l’open source que comme un moyen de ne plus rien payer en s’émancipant des éditeurs propriétaires dont il se sent captif ». Il s’agit d’un vrai constat, souvent remonté par les entreprises dans leurs contacts avec les clients. Il existe un travail spécifique « d’éducation » à intensifier selon le Conseil : « Souligner que souscrire à l’offre payante de l’éditeur permet de garantir la pérennité du logiciel, de bénéficier des meilleures compétences tout en faisant des économies et en restant libre ».
Ce qui suppose, souvent, d’évoquer aux clients potentiels des thématiques auxquelles ils ne sont pas sensibilisés, avec toutes les difficultés que cela représente.
L’après-Covid et la politique numérique française
Si, comme nous l’avons vu, la crise sanitaire n’a pas eu d’effets délétères sur la majeure partie des entreprises ayant répondu à l’étude – 60 % n’ont pas recouru aux aides de l’État–, de nombreuses questions se posent désormais. Car pendant que chacune tâchait d’avancer dans ce contexte si particulier, l’explosion de certaines demandes a permis à des acteurs déjà proéminents de gagner encore en visibilité.
La résilience de la filière open source ne doit pas être considérée comme une immunité naturelle aux aléas, de même que les moyennes ne peuvent faire oublier les disparités des situations. Les nombreux témoignages recueillis attestent des difficultés traversées, entre annulations de contrats, effets cascade, demandes d’étalements des paiements, puisement dans les réserves, ralentissement ou pause des formations…
Aujourd’hui, même si 82 % des dirigeants se disent « confiants pour l’avenir », des doutes et inquiétudes sont apparus. D’une part, ceux hérités de la crise sanitaire, une majorité de dirigeants s’interrogeant sur l’économie française, à la lumière des fermetures potentielles de clients B2B. D’autre part, sur la politique numérique en France, largement centrée sur les startups et considérée comme trop court-termiste : la crainte est réelle de voir nombre d’entre elles rachetées par de grands groupes extra-européens, tout particulièrement les GAFAM.
« J'ai indiqué "ni pas confiant ni confiant" pour le secteur du numérique, car je n'approuve pas la politique de la France, centrée sur des startups franco-françaises qui finiront rachetées par les GAFAM au final. La politique européenne me semble préférable. Il y a déjà des points positifs avec le Digital Service Act mais on peut mieux faire », a répondu un dirigeant. Un autre : « Je suis confiant grâce à la volonté de souveraineté de l’Europe et à l'essor du télétravail. »
Il y a donc reprise d’activité dans un contexte très particulier : techniquement, les signaux sont au vert, mais il existe une crainte que le gouvernement se trompe de direction ou manque d’ambition. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 29,3 % à peine des entreprises estiment que la France met en œuvre une stratégie open source pour reconquérir de la souveraineté numérique. En l’absence de stratégie ambitieuse et claire dans ce domaine, « la maturité générale des décideurs est assez faible sur les enjeux de souveraineté et les atouts de l’open source ».
Parallèlement, les campagnes massives orchestrées par les grandes entreprises ont fait passer le message : ne pas s’inquiéter des défis à relever, des solutions prêtes à l’emploi existent. Et, encore une fois, l’État ne donne pas le LA. 64,6 % des dirigeants pensent ainsi que les administrations n’encouragent pas assez l'open source et les formats ouverts, comme le prévoit pourtant la loi. La commande publique est montrée du doigt.
Le rapport reprend les mots du Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN) : « une stratégie industrielle basée sur l’open source, sous réserve qu’elle s'inscrive dans une démarche commerciale réfléchie, peut permettre aux industriels français ou européens de gagner des parts de marché où ils sont aujourd’hui absents et par là même de permettre à la France et à l’Union européenne de reconquérir de la souveraineté ».
La filière attend donc des actes, mais de nombreux patrons fustigent l’influence des « Big Techs » sur les politiques avec, au mieux, un statut quo. « Aucun effort sérieux n'est fait, au niveau de l’État, pour contrer le lobbying intense des grands éditeurs et fournisseurs de services propriétaires », indique l’un des dirigeants. « On voit des prises de position en faveur du logiciel libre à divers niveaux de l’État, mais on est très loin de ce qu’on pourrait et devrait faire. Je pense notamment à tout ce qui relève de l’Education nationale », indique un autre.
L’amertume est parfois très présente : « Les DSI et ingénieurs qui sont formés aujourd’hui sont biberonnés au Microsoft à 0 € et quand ils arrivent dans les entreprises et les administrations, ils veulent mettre du VMWare et du MS partout. Il y a un énorme enjeu de former les jeunes avec du libre ».
Et ce ne sont pas les développements initiaux sur le Health Data Hub et les déclarations récentes sur le « cloud de confiance » qui apaiseront les craintes : les GAFAM sont omniprésents. Le simple fait que le gouvernement soit passé de « cloud souverain » à « cloud de confiance », vantant Google et Microsoft, est symptomatique.
- Cloud de confiance : derrière le vernis souverain, le pied dans la porte des Américains
- Cloud de confiance : le jour d'après
- Cloud de confiance et licences US : Catherine Morin-Desailly questionne, l'écosystème réagit
Certains constatent des progrès : « On sent une évolution positive depuis 2 ans environ, mais il reste beaucoup de travail de sensibilisation et de pédagogie pour mieux faire comprendre les enjeux » – tandis que d’autres sont plus pessimistes : « Peu de choses ont évolué depuis plus de 20 ans : beaucoup de discours politiques, en période électorale, mais une concrétisation pratiquement inexistante. Je doute sincèrement de la réelle volonté et de la capacité des instances politiques et hauts fonctionnaires à comprendre et intégrer de tels enjeux ».
L’éthique comme facteur de différenciation ?
La question de l'éthique revient régulièrement dans l’open source. Les deux sont liés, mais la pratique de l’open source n’implique pas nécessairement l’éthique, ce qui explique la différence que font certains avec la notion de logiciel libre. Dans les mains de certaines entreprises, l'open source n’est qu’un moyen d’avancer plus rapidement.
L’éthique en elle-même est une dimension supplémentaire qui prend surtout de l’ampleur depuis quelques années. Elle implique, en quelque sorte, que des convictions soient perçues au même rang que d’autres critères beaucoup plus basiques comme le prix. Si le prix et les fonctions sont les premières dans bien des cas, le rapport note un courant porteur : un nombre croissant de clients tient compte des conséquences bénéfiques qu’un numérique libre et responsable implique. Une valeur proche dans ses fondements de l’écoresponsabilité.
L’un des dirigeants l’explique ainsi : « Le logiciel libre contribue à la sobriété numérique : on réutilise l’existant, on mutualise les efforts et tout le monde bénéficie des évolutions. » Pour que le message soit plus clair, la filière open source fait de l’éthique un argument commercial. Le CNLL indique ainsi que 80 % d’entre elles s’engagent dans une démarche libre et responsable, la moitié ayant formalisé ces engagements et l’autre se dit prête à le faire.
La diversité s’invite d’ailleurs dans le débat : le Conseil déplore que le secteur ne compte que 10 % de développeuses. D’ailleurs, sur les 134 entreprises de l’étude, seules 6 avaient des dirigeantes à leur tête.
Pour le CNLL comme pour la grande majorité des entreprises interrogées, l’éthique peut ouvrir la porte d’une grande réflexion sur les communs, comme ce qu’a réussi à faire NAOS avec le conseil régional de Nouvelle-Aquitaine. Ce type de projet peut donner lieu à de grands déploiements de logiciels libres, vu autrement que comme un simple moyen de faire baisser la facture.
Le débat sur les communs implique les valeurs démocratiques et la transparence, le mot « communs » pouvant à cette occasion retrouver son sens premier. Nicolas Vivant, directeur de la stratégie et de la culture numériques de la ville d’Échirolles, résume : « Le libre apporte de la transparence, de la résilience et de l’autonomie aux collectivités, avec des valeurs qui sont celles du service public et du bien commun ».
Le libre a donc de quoi faire la différence et peut marquer des points, d’autant plus que certaines thématiques sont plus prégnantes aujourd’hui. Mais la concurrence continuera de jouer.
En bonne santé, l’open source français doute de la stratégie de l’État sur la souveraineté
-
L’importance cruciale de l’open source pour les entreprises
-
Crise du Covid-19 : l’optimisme est là
-
De nombreuses microentreprises et exportations
-
Le financement des entreprises et leur souci de reconnaissance
-
L’après-Covid et la politique numérique française
-
L’éthique comme facteur de différenciation ?
Commentaires (3)
Vous devez être abonné pour pouvoir commenter.
Déjà abonné ? Se connecter
Abonnez-vousLe 12/06/2021 à 08h27
Merci pour cet article, il m’a permis d’avoir un panorama de l’open source en France, et c’est rassurant après les déboires de Linagora…
Par contre par mon expérience professionnelle je confirme que certaines [grosses] entreprises utilisatrices de l’open source en France n’ont pas compris son intérêt en dehors de l’illusion de la gratuité.
J’ai en tête le cas de l’hyperviseur Xen que, suite à des déboires récents liés à des évolutions du produit et à la massification de le virtualisation une DSI envisage de remplacer par du Vmware. Ce dernier fonctionne très bien, mais il ne solutionne pas tout (des VM peuvent rencontrer les mêmes soucis kernel sur Xen et Vmware), et surtout la facture Vmware pourrait largement payer un travail de fond sur Xen et les pratiques autours pour ne pas devenir dépendant d’un seul fournisseur. Mais payer des licences privatives ça passe, alors que payer une équipe interne ou un prestataire pour améliorer l’open source et en faire profiter la communauté, c’est mal…
Le 12/06/2021 à 16h25
D’adoubements et d’huiles noires.
Le 13/06/2021 à 11h02
Votre conseil national du logiciel libre n’a aucune légitimité pour porter ce nom, et j’espère que la FSF viendra un jour les attaquer en justice pour usurpation évidente d’identité.
Le Logiciel Libre n’est pas l’open source industriel, et ceux qui adhèrent à cette vision, consistant à mélanger sciemment chèvre et chou, font le jeu ouvert des GAFAM !
Honte aux professionnels du secteur qui jouent ce jeu malsain et dangereux !